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L’interdiction de la burqa, pourquoi pas ?


Rédigé par leral.net le Mardi 17 Novembre 2015 à 23:31 | | 0 commentaire(s)|

Sur le plan Juridique

La République du Sénégal est laïque démocratique et sociale, elle reconnait l'existence devant la loi de tous les citoyens sans distinction de sexe, de race, de religion ou d'ethnie.... C'est ce qui ressort de l'article Premier de la constitution de janvier 2001.

A travers ce texte, le législateur sénégalais consacre manifestement le respect des droits et libertés fondamentaux, notamment la liberté de culte.

L'article Premier est conforté par les articles 8 et 25 de la constitution qui reconnaissent et citent les libertés fondamentales dont disposent les citoyens : liberté d'entreprendre, liberté de commerce, liberté d'association et de manifestation, liberté d'expression, de culte et d'opinion......

Ces dispositions montrent que le Sénégal est un pays attaché aux valeurs démocratiques et à l'épanouissement de ses citoyens dans l'exécution de leur conviction.

Le port du voile intégral (burqa) relève d'une liberté fondamentale liée au culte qui est consacré par la constitution.

Donc en vertu de la constitution le port de la burqa ne saurait constituer une infraction ou en principe faire l’objet d'une interdiction (En rappel la burqa existe au Sénégal depuis longtemps et n'a jamais fait l'objet d'interdiction).

Il convient, cependant de préciser que les libertés publiques consacrées par la constitution sont encadrées et ce rôle d'encadrement est exercé par le pouvoir réglementaire, ou pouvoir exécutif.

Les droits et libertés fondamentaux ne peuvent être exercés que dans le respect de l’ordre public et de la sécurité publique. Ils doivent également être en conformité avec nos bonnes vie et mœurs. Dit- on, au-delà de la liberté publique se trouve l’ordre public autrement dit l’ordre public est au dessus de la liberté publique.

Revenant à la burqa, force est de constater qu’il s’agit d’une liberté de culte consacrée par la constitution. Il s’agit d’une liberté pratiquée au Sénégal depuis longtemps dans le respect de l’ordre public.

Cependant le contexte sous régional marqué par le terrorisme (Kamikaze) avec ce qui s’est passé au Nigéria au Mali et récemment en France ou des gens se déguisent en burqa pour commettre des attentats a fait que le port du voile intégral ne rime plus avec ordre public ou sécurité publique.

Par conséquent, l’ordre public étant au dessus de la liberté publique le Président de la République est fondé à prendre des mesures allant dans le sens de l’interdiction de la burqa.

On me dira peut être que le Sénégal n’a pas encore connu des cas de kamikazes et que par conséquent l’ordre public n’est pas menacé. Effectivement le Sénégal n’a jamais connu de cas, mais est ce qu’on doit attendre d’en avoir pour réagir?

Je pense que gouverner c’est prévoir et en sa qualité d’homme d’Etat le Président Macky Sall agit dans le cadre de la prévention.

Etant donné que l’ordre public est menacé, le président est bien fondé prendre des mesures allant dans le sens de l’interdiction de cette liberté, sauf à noter qu’il doit le faire dans un cadre inclusif.

Sur le plan Social

L’homme est un être social. Il vit en communauté, en groupe. Il a besoin de s’identifier, de se connaitre et de connaitre l’autre. Le port intégral de la burqa constitue ainsi une limite à ces besoins fondamentaux concourant à de meilleures conditions de vie.

Imaginez une classe ou tout monde s’habille à la burqa. Cela ne concourt pas à une bonne formation et ne facilite pas l’échange entre formateur et formés.

Le professeur ne sachant qui est qui, ne pouvant faire la distinction entre ses élèves, ne sachant qui est homme ou qui est femme ne sachant même si effectivement ce sont ses élèves ou pas. La burqa pose ainsi un problème.

Il ressort donc de ce qui précède, que le fait de prendre des mesures allant dans le sens de l’interdiction de la burqa s’impose au président de la République car l’ordre public est toujours au dessus de la liberté publique.

Ibrahima F. SENGHOR