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LGBT sénégalais: Jamra refuse de publier la liste, elle redoute une chasse aux sorcières contre les homosexuels

Le Collectif "And Samm Jjiko-yi" a organisé une grande mobilisation le dimanche 23 mai dernier, exigeant la criminalisation de l’homosexualité. Les tenants des lobbies Lgbt-France-Adheos ont adressé au ministre de l’Intérieur français, une lettre dans laquelle ils demandent l’interdiction de séjour dans l’Hexagone, pour nos honorables Khalifes généraux, qui ont signé la pétition de "And sameu Jikko-yi", ainsi que les responsables de cette coalition.


Rédigé par leral.net le Mardi 1 Juin 2021 à 09:30 | | 4 commentaire(s)|

LGBT sénégalais: Jamra refuse de publier la liste, elle redoute une chasse aux sorcières contre les homosexuels
Il n’en fallut pas plus que de divers segments sociaux, réclamant une application de la réciprocité, demandent notamment à Jamra de rendre publique la liste d'éminents "Borom ñaari turr" sénégalais, qu’elle détient par devers elle.

Certains "followers" y vont même jusqu'à étayer leurs revendications par des "flashback" du spectaculaire contentieux judiciaire ayant opposé, en 1985, Jamra à la loge maçonnique de Dakar. Laquelle avait intenté un procès à Abdou Latif Guèye et à JAMRA, pour "diffamation et injures publiques".

A rappeler que Jamra, à l’époque, avait publié une liste des francs-maçons sénégalais, avec mention "À Suivre", en bas de page, largement distribuée à l'issue des "Salaatul Jumah" des Mosquées de Imam El Hadji Yahya Diop de la Gueule-Tapée, de celle de El Hadji Rawane Mbaye de la rue Blanchot, et surtout, sur l'esplanade de la Grande Mosquée de Dakar.

Il y eut des drames poignants dans certaines familles, auxquelles appartenaient les francs-maçons (députés, journalistes, avocats, responsables religieux…) que JAMRA avait ainsi démasqués.

Plusieurs ménages volèrent en éclats. Il y eut au moins deux pères de famille, hauts cadres dans l'Administration, qui furent contraints de s’auto-exiler. L'un n'est plus de ce monde. L'autre vit toujours à Atlanta (USA), où il a pu acquérir la nationalité, après avoir épousé une Américaine.

Pour éviter que ce drame se répète, Mame Makhtar Guèye et Cie refusent de publier la liste des Lgbt sénégalais, pour éviter des représailles.
Fort de cette amère expérience, Jamra indique qu’il ne peut publier le reste de cette liste et demande juste se contenter d'un modeste échantillon des 16 associations LGBT sénégalaises qu’elle avait déjà publié.

Car l’Ong Jamra précise qu’elle ne veut pas faire preuve d'irresponsabilité en révélant certains détails, comme leurs noms, prénoms, siège social, etc., au risque de reproduire la tragédie récemment notée dans un pays ouest-africain où, c’est connu, des expéditions punitives anti-gays furent organisées par des "justiciers populaires".

En effet, des homosexuels subirent, en pleine rue, le fameux châtiment qualifié par la presse locale, de "supplice du collier", consistant à enfiler de vieux pneus au niveau des reins et du cou de l'homosexuel, avant d'y mettre le feu.

Lors de ces spectaculaires scènes de lynchages collectifs, plusieurs homosexuels périrent. Mais également des innocents (non-homosexuels), probablement victimes de règlements de compte extrajudiciaire, à la faveur de cette confusion macabre, rappelle Jamra. Les responsables de l'association qui avaient révélé les coordonnées, noms, prénoms, adresses, des homosexuels l'ont payé cher. Ils se sont tous retrouvés en prison.

Et tous ceux qui avaient auparavant fait pression sur eux, au point de les avoir poussé à publier la liste des homos, ont tous "courageusement" pris la fuite, abandonnant ainsi ces vaillants défenseurs des bonnes moeurs, patriotes de bonne foi, à leur propre sort !

Par conséquent, Jamra se limitera (provisoirement) à livrer le petit échantillon remis au ministre de l'Intérieur, le 13 novembre 2019, pour dénoncer les récépissés que l'État avait délivrés aux associations d’homosexuels et de lesbiennes. Rappelons que Jamra y a volontairement soustrait les détails compromettants, susceptibles de les mettre en porte-à-faux avec la Loi, pour "incitation au meurtre".






Rewmi