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La loi sur la biodiversité : Les paysans foncièrement contre


Rédigé par leral.net le Vendredi 4 Novembre 2022 à 10:37 | | 0 commentaire(s)|

Les organisations paysannes continuent toujours de dénoncer la loi sur la biodiversité. Prenant part à la 27e édition des mardis du Bureau d’analyses macro-économiques de l’Institut sénégalais de recherches agricoles, El Hadji Thierno Cissé, membre du Conseil national de concertation et de coopération (CNCR) qui regroupe près d’une trentaine d’organisations paysannes, a regretté la procédure de vote de la loi sur la biosécurité.

«La loi sur la biosécurité au Sénégal n'a pas été inclusive. Nous avons été surpris d'entendre dans les médias que l'Assemblée nationale a adopté cette loi. Le Cncr dénonce ce fait. Parce que nous considérons que tout ce qui est fait pour nous, sans nous, est fait contre nous », a regretté le représentant des agriculteurs, qui reste pour le moment contre la loi sur la biodiversité.

Car les OGM, pour sa part, comportent des risques. Mais en attendant, vu que la loi a déjà été votée, il faut des mécanismes qui permettent d'atténuer ces risques. « On parle de l'introduction de semences OGM qui peuvent arriver au Sénégal. Ce qui veut dire qu'ils vont arriver entre les mains des producteurs. Donc, les paysans devaient être au-devant des mécanismes qui permettent d'alerter et de signaler l'existence de ces potentiels OGM au Sénégal », a-t-il indiqué.

Sur un autre registre, mentionne "L'As", le Cncr pense que l’introduction des OGM est incompatible avec l’objectif d’atteindre la souveraineté alimentaire. « Nous savons que pour le moment, au Sénégal, on ne produit pas d'OGM. Dire qu'on va s'appuyer sur ces OGM pour booster leurs productions en vue d'alimenter les populations, cela est une manière d'accélérer la dépendance de notre pays, parce que nous devons acquérir ces semences auprès de multinationales pour semer nos champs. Il nous faudra aussi acquérir toute la technologie qui va avec.

C'est pour cela que nous pensons qu'il faut avoir des échanges francs sur la loi sur la biodiversité. Une arrivée massive des OGM au Sénégal va générer des risques sur tout le travail qui a été mené jusqu'ici par nos chercheurs
», a indiqué El hadji Thierno Cissé, qui note que la posture du CNCR n'est pas de dire non aux OGM. « Nous sommes contre cette loi. Elle a été votée sans la participation des acteurs du mouvement paysan. Cette loi devrait être discutée avec tous les acteurs. Il faut engager des concertations sur la loi. Nous ne pensons pas que notre environnement puisse nous garantir toute la sécurité nécessaire pour nous engager dans les OGM », a-t-il plaidé.

Ndèye Fatou Kébé