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La mère de Ben Laden sort de l'ombre: "Mon fils a subi un lavage de cerveau"


Rédigé par leral.net le Samedi 4 Août 2018 à 11:45 | | 0 commentaire(s)|

La mère du plus célèbre terroriste au monde a notamment raconté au "Guardian", le chemin de radicalisation emprunté par Oussama Ben Laden.

C'est la première fois que la mère d'Oussama Ben Laden accorde une interview. Ce tristement célèbre djihadiste a été le chef du réseau terroriste Al-Qaïda et a revendiqué la responsabilité des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Il a été tué le 2 mai 2011 au Pakistan, lors d'un raid de soldats américains dans la maison où il se cachait.

C'est le journaliste du quotidien britannique The Guardian, Martin Chulov qui a réussi à obtenir l'autorisation d'aller parler à sa famille. Proche du prince Mohammed ben Salmane Al Saoud, prince héritier du trône d'Arabie Saoudite, la famille Ben Laden fait partie des plus riches du pays grâce à leur importante entreprise de construction. L'interview n'a néanmoins pu se faire qu'après l'accord du gouvernement saoudien.
 

Dans le salon familial, pendant l'interview se trouve d'ailleurs -en plus de la mère du terroriste, Alia Ghanem, de ses deux demi-frères, Ahmad et Hassan et de son beau-père Mohammed al-Attas- un traducteur ainsi qu'un agent du gouvernement saoudien. Ce dernier n'est pas intervenu au cours de l'entretien, assure le journaliste.

"On lui a fait un lavage de cerveau"

La mère d'Oussama Ben Laden répète à plusieurs reprises combien elle a aimé son fils: "Ma vie était très difficile parce qu'il était tellement loin de moi", explique Alia Ghanem, ajoutant qu'il "(l)'aimait beaucoup". Elle le décrit comme un enfant timide, brillant à l'école.

"C'était un très bon garçon avant qu'il ne rencontre des personnes qui lui ont fait un lavage de cerveau quand il avait 20 ans", assure-t-elle. D'après ses explications, son aîné se serait fait endoctriner à la fin des années 1970, à l'université de Jeddah, où il étudiait l'économie. Oussama Ben Laden y a notamment rencontré Abdullah Azzam, membre des Frères Musulmans, qui est devenu son mentor. "Je lui disais toujours de s'éloigner d'eux", insiste sa mère.

"Au début, nous étions très fiersde lui", raconte aussi son demi-frère Hassan. Aux prémices des années 1980, Oussama Ben Laden part combattre la Russie en Afghanistan, un acte salué dans son pays. "Même le gouvernement saoudien le traitait avec beaucoup de respect", affirme Hassan, avant d'ajouter: "Mais ensuite, est arrivé le Oussama moudjahidine".

"Ensuite est arrivé le Oussama moudjahidine"

C'est depuis l'Arabie saoudite que sa famille le voit peu à peu se radicaliser. "Il m'a beaucoup appris, mais je ne crois pas être très fier de lui en tant qu'homme", explique Hassan. C'est pendant la guerre d'Afghanistan qu'il prend de l'assurance et mène des soldats qui se retrouveront, par la suite, dans l'organisation terroriste Al-Qaïda. Sa famille le reverra pour la dernière fois en 1999, sur une base de combat en Afghanistan.

La mère assure ne pas s'être doutée un seul instant que son fils était en train de devenir djihadiste, encore moins avoir eu connaissance de son intention de monter une organisation terroriste d'envergure internationale. Quand la famille a pris conscience de la radicalisation d'Oussama, "nous étions très en colère" lance Alia Ghanem, "Je n'ai jamais voulu que tout cela arrive".

Son autre demi-frère Ahmad reprend sa mère en déclarant: "Elle l'aime tellement qu'elle refuse de le blâmer (...). Elle a toujours refusé de voir la part de djihadiste en lui". Plus critique, ce dernier frère en veut également à Oussama Ben Laden pour les retombées que ses actions terroristes ont eu sur le clan. Pendant plusieurs années, ils ont été interdits de sortie du territoire saoudien, et ont subi interrogatoires et surveillance de la part du gouvernement.

L'Express.fr