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La nomination de Demba Sow à la tête de la DES/France : Un coup d’épée dans l’eau - Par Momath Ndiaye

Rédigé par leral.net le Lundi 21 Juillet 2014 à 09:39 | | 0 commentaire(s)|

Méconnaissable, bouleversée, perturbée, fissurée, paralysée, désemparée, négligée, tous ces adjectifs étaient devenus faibles pour qualifier la DES/France. Plutôt que de faire figure d’exception face à la situation désolante que vit notre parti dans sa généralité, la délégation des Sénégalais de l’extérieur de France restait piégée dans un redoutable imbroglio. Dépourvue de leader depuis bien longtemps, l’instance suprême de l’APR dans l’hexagone s’enfonçait de jour en jour dans une profonde crise et ce, au grand dam des militants. Dans ces conditions, il était plus que jamais nécessaire, que le Président du parti prenne ses responsabilités. Ce qui est désormais fait !


La nomination de Demba Sow à la tête de la DES/France : Un coup d’épée dans l’eau - Par Momath Ndiaye
En portant son choix sur la personne de Monsieur Demba Sow pour diriger la DSE en France, le chef du parti affiche sa volonté de mettre un terme à tout ce cafouillage. Aussi, le moins que l’on puisse dire est que son intervention demeure incontestablement justifiée. Trois raisons permettent de corroborer le propos.

Tout d’abord, en tant qu’instance suprême de notre association, la DES joue un rôle moteur. C’est elle qui doit, conduire la politique définie par les instances centrales, coordonner l’action des différentes sections existantes, valider celles naissantes, acheminer les informations venues d’en haut vers les différentes composantes du parti. Bref, assurer et s’assurer du bon fonctionnement ainsi que de la massification du parti en France. De la sorte, il va de soi que si elle ne fonctionne pas, rien ne peut se faire. Cet enjeu attaché à la place de la structure dans le dispositif du parti est donc, à bien des égards, un motif d’intervention du Président.

Mais, il n’est pas le seul. En effet, en dépit de son rôle précurseur, le constat le mieux partagé était que cet organe du parti restait totalement paralysé, pour ne pas dire inexistant. Cette situation s’expliquait par plusieurs facteurs parmi lesquels on peut ranger, entre autres, le départ de plusieurs responsables notamment du coordonnateur et l’impossibilité de ceux qui sont restés de trouver un consensus autour d’un remplaçant provisoire. De ce fait, la structure était devenue une coquille vide. Aucune décision importante ne pouvait être prise. On ne savait plus qui faisait quoi. Chacun prétendant avoir plus de compétence et de légitimité pour prendre les commandes. Sous ce rapport, il va sans dire que l’intervention du président s’avère plus que légitime.

Elle l’est d’autant plus encore, que depuis longtemps, la liberté a été laissée aux responsables de choisir un coordonnateur par voie de consensus. A plusieurs reprises, le chef du parti a réitérée son intention de ne pas s’immiscer dans le choix du coordonnateur. Malheureusement, si plusieurs tentatives ont été faites dans ce sens, aucune d’entre elles n’a pu aboutir à un dénouement du problème. Partant, le Président se devait naturellement de prendre les devants. En tout cas, tout ceci montre que sa décision est la résultante d’un long processus. Ce qui fait qu’elle ne souffre a priori d’aucune illégitimité.

Néanmoins, si la décision d’intervenir ne semble susciter aucune réserve, il n’en est pas de même du procédé choisi. Certes, en nommant quelqu’un, le Président espère ainsi, ne serait-ce que provisoirement, taire les querelles et remettre la structure sur les rails afin de lui permettre d’exercer pleinement son rôle. Mais, à vrai dire, cette démarche soulève un certains nombres d’interrogations, voire, de perplexités. L’on se demande ainsi si les futurs proches collaborateurs de la personne choisie souscrivent-ils à la nomination. Si tel n’est pas le cas, ce qui est probable, la personne nommée pourra-t-elle atteindre seule le résultat escompté ? D’ailleurs, qu’est-ce qui prouve que la personne choisie demeure la plus apte à diriger cet organe ? L’impossibilité auparavant de trouver un consensus en sa faveur, n’est-elle pas une preuve de son impopularité ? Quid de la consultation des militants à la base ? Si ces derniers ont jusqu’à présent accepté que les dirigeants soient nommés, n’est-ce pas juste parce que l’organisation d’élections était très risquée pour la survie de notre structure ? Dès lors, ne doit-on pas leur laisser le soin de choisir leurs responsables, étant entendu qu’ils sont mieux imprégnés de la réalité ? Aussi, peut-on continuer à se contenter d’un provisoire après cinq ans d’existence du parti ? Ne doit-on pas enfin envisager sérieusement la structuration ou la restructuration de celui-ci ? Les conditions ne sont-elles pas aujourd’hui suffisamment réunies pour des élections paisibles et sécurisées ?

Voilà autant de questions qui montrent que si la décision du président va dans le sens d’une nomination, la réalité commande, quant à elle, des sélections. Il est vrai que Monsieur Demba Sow est une personne rigoureuse, disponible et travailleuse. Il n’en demeure pas moins que le contexte a fondamentalement changé. La réalité d’avant les élections présidentielles de 2012 n’est pas celle d’aujourd’hui. Les militants ne souhaitent plus que l’on choisisse à leur place. Nous en voulons pour preuve la confection des listes lors des dernières élections locales. Alors que le Président avait demandé aux militants et aux responsables de faire en sorte qu’un candidat unique soit trouvé pour chaque contrée, la réalité a montré que cette volonté n’a pas été respectée dans bien des localités. Compte tenu de tous ces éléments, il est fort probable que la nomination de Monsieur Demba Sow ne changera rien à la situation actuelle. Ce qui permet de penser qu’elle n’est qu’un coup d’épée dans l’eau !

Momath Ndiaye
Responsable de la cellule de communication de la section APR/ Marseille
Membre de la CCR/France
nmomath@gmail.com