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Le 14 août 2014... : Bassirou Faye tombait sous la balle de...?

Cela fait déjà un an, jour pour jour, que disparaissait Bassirou Faye. Cet ancien étudiant de la Faculté des sciences et techniques (Fst) est devenu célèbre dans des circonstances malheureuses, car il a été tué par balle, lors d’un violent affrontement entre étudiants et forces de l’ordre. Le journal Le Populaire a replongé, aujourd’hui, dans les points forts de cette commémoration d'un meurtre qui n’est jusque-là pas élucidé.


Rédigé par leral.net le Vendredi 14 Août 2015 à 11:28 | | 0 commentaire(s)|

Le 14 août 2014, des étudiants qui réclamaient leurs bourses et des policiers, venus remettre l’ordre, avaient transformé l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar en un champ de bataille. Des blessés sont enregistrés de part et d’autre. Mais… Bassirou Faye rendait l’âme. Ce après avoir reçu une balle réelle qui lui avait traversé la tête. Après Balla Gaye donc, en 2001, Bassirou Faye est le second étudiant à être tué par balle à l’Ucad, en l’espace d’un peu plus d’une décennie, au cours de violentes bagarres entre les apprenants et les forces de l’ordre.

La communauté universitaire va adopter ainsi une position de riposte après cet incident. D’abord les étudiants se sont réunis au sein d’un collectif. Ensuite le Saes qui, après avoir réclamé la démission du ministre de tutelle, Mary Teuw Niane, avait exigé le départ immédiat des forces de l’ordre du campus universitaire. Des internautes également ont, à leur tour, lancé une pétition pour appuyer cette seconde démarche du Syndicat.

Toutefois, une enquête avait été ouverte et confiée à la Division des investigations criminelles (Dic). Le camarade de chambre du défunt étudiant, Sette Diagne va donner une première piste aux enquêteurs, attestant avoir vu un policier abattre son ami. La reconstitution des faits fera aboutir à l’arrestation des suspects. Tombong Oualy d’abord, puis Mouhamed Boughaleb et Salif Ndao, tous placés sous mandat de dépôt par le Doyen des juges, Mahawa Sémou Diouf.

Le témoin Sette Diagne persiste toujours sur le fait que le policier Tombong Oualy n’est pas le vrai bourreau de Bassirou. Le père du policier, Ndéné Oualy, affirme : « Mon fils est injustement accusé et je ne cesserai de le clamer ». Il soutient que son fils n’a jamais été sur les lieux du meurtre. Pour ce qui est du jugement de Tombong Oualy, annoncé pour octobre, le père reste sceptique : « Ce n’est pas encore sûr que le jugement aura lieu, parce que l’instruction n’est pas encore clôturée. Mais de toutes façons, on reste à l’écoute ».

Des sources judiciaires indiquent que le Doyen des juges a déjà clôturé l’instruction et va, dans les heures qui suivent (ce vendredi ou lundi plus tard), rendre son ordonnance. Une décision qui permettra de savoir si c’est un non-lieu qui sera prononcé pour tous les trois (Tombong Oualy, Mouhamed Boughaleb et Salif Ndao) ou un renvoi en jugement devant la Chambre criminelle pour qu’ils soient jugés aux assises pour crime. Wait and see…

Oumar Dembélé (stagiaire)