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Le Fogny dans un enclavement endémique : dans certains villages, les cadavres sont transportés en moto jakarta

Presque dépourvu de route bitumée, l’arrondissement de Sindian se trouve dans un enclavement endémique. ce qui réduit la mobilité des populations, surtout en cette période d’hivernage. les habitants de cette zone du département de Bignona communément appelée le Fogny expriment leur désarroi. Tribune


Rédigé par leral.net le Dimanche 19 Septembre 2021 à 10:23 | | 1 commentaire(s)|

Le Fogny dans un enclavement endémique : dans certains villages, les cadavres sont transportés en moto jakarta
A l’exception de quelques villages qui se situent sur l’axe Ziguinchor-Senoba, appelé RN 5 ou la Transgambienne et sur l’axe Ziguinchor-Senti, le Fogny se caractérise par une absence de routes bitumées. Cette entité géographique et socioculturelle, qui regroupe plus de 200 villages, vit dans un enclavement endémique.

Seules quelques pistes à peine praticables, surtout en cette période d’hivernage, constituent le décor routier de cette zone qui polarise 4 communes que sont Oulampane, Djibidione, Suelle et Sindian.

Dans le Fogny, les déplacements entre villages relèvent actuellement d’un véritable parcours du combattant. Les populations de la zone vivent un véritable calvaire pour se mouvoir.

«Nous souffrons beaucoup à cause de l’enclavement. Par exemple, dans mon village, les voitures n’ y ont quasiment pas accès. Pour évacuer nos malades, c’est tout à fait un problème. Même quand quelqu’un meurt, le cadavre est porté sur une moto Jakarta pour être acheminé», se désole Salif Coly, chef de Dialankine, village de la commune d’Oulampane, situé à quelques encablures de la frontière avec la Gambie.

Chef-lieu d’arrondissement et capitale authentique du Fogny, le village de Sindian est presque coupé de Bignona, à cause de l’état désastreux de la piste dénommée boucle du Fogny et de la route qui date de l’époque coloniale Bignona- Sindian et longue de 20 kilomètres.

«Cette route est dans un état catastrophique. Les populations vivent le calvaire avec cette piste. Et le pire, c’est pendant l’hivernage», fulmine Ibrahima Anelka Sané, natif de Sindian et coordonnateur du mouvement «Fogny Yolola» (notre Fogny, en français).

Le désenclavement du Fogny, le maire de Sindian en a fait un combat depuis qu’il est élu à la tête de sa collectivité locale. Mais hélas ! ce combat n’a pas encore produit les résultats escomptés, malgré les promesses qui étaient à l’origine de son ralliement à la coalition présidentielle à l’élection de 2019.

«Actuellement, pour aller à Sindian, à partir de Bignona, il faut faire 40 km. C’est à dire deux fois plus que le trajet habituel, parce que les voitures sont obligées d’emprunter la voie de contournement en passant par Baila, à cause de l’état impraticable de la route», se désole Yancouba Sagna, maire de la commune de Sindian.

Et pourtant, dit-il, le chef de l’État avait promis le démarrage imminent des travaux de bitumage de la boucle du Fogny, lors de son dernier passage dans le département en 2019. «Le Président Macky Sall nous avait dit, je le cite : «Mes amis du Fogny, la boucle du Fogny sera bientôt faite».

Mais jusque-là, aucun acte allant dans ce sens n’a été posé», poursuit M. Sagna. «L’année dernière, nous avions lancé une alerte à la suite de laquelle l’Assemblée Nationale nous a envoyé une mission parlementaire qui a constaté et déposé ses conclusions.

Il n’y a pas longtemps, l’Agéroute est passée. Elle nous a promis un démarrage du bitumage pour bientôt, mais rien n’a encore été fait. J’invite vraiment le gouvernement et les services de l’Etat à accélérer le pas, ne serait-ce que pour la crédibilité de la parole du chef de l’État», souligne le maire de Sindian.

Le coordonnateur du mouvement «Fogny Yola» a fait, du bitumage des axes stratégiques de cette zone qui englobe l’arrondissement de Sindian et une partie de l’arrondissement de Tenghory, une exigence. «Ce n’est pas une demande, c’est une exigence. Nous interpellons le président de la République. Si nos voeux ne sont pas satisfaits, nous serons dans l’obligation de corser notre lutte», avertit Ibrahima Anelka Sané.
L’As