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Le mandat esquivé et escamoté du Président Macky Sall


Rédigé par leral.net le Mardi 2 Juin 2015 à 08:46 | | 5 commentaire(s)|

Le mandat esquivé et escamoté du Président Macky Sall
L’analyse des 3 ans faisant suite à l’alternance du 25 mars 2012 dans notre pays, montre clairement à quel point il était nécessaire d’ouvrir un mandat de transition pour un redressement politique, économique et social, un mandat pour remettre d’abord le pays à l’endroit. C’est à l’aune de ce mandat de transition que nous apprécierons le parcours du Président Macky SALL sur des points.

Le Président WADE « dégagé » avait légué un lourd héritage au Président Macky, un mode de gestion du pays caractérisé par la personnalisation hypertrophiée du pouvoir, la patrimonialisation de l’Etat, l’érection au cœur de l’Etat d’un système de prédation disséminé dans les dédales volontairement informels et nébuleux de multiples scandales politico-financiers.

Du côté du nouveau pouvoir, il s’agissait, sans dilatoire, sans hésitations ou tergiversations, de répondre aux attentes populaires, urgentes et légitimes, de respecter les engagements et les promesses électorales pris devant notre peuple.
Aujourd’hui, 3 ans après la 2ème alternance, la vision du Président « d’où va le Sénégal ? » reste une inconnue.

La refondation des institutions accuse un retard incompréhensible conformément à l’engagement solennel et public du candidat Macky de matérialiser, s’il était élu, les conclusions des Assises Nationales, après avoir signé la charte de gouvernance démocratique. Il est inacceptable pour le peuple des Assises Nationales, du Mouvement du 23 Juin 2011, de la majorité populaire et citoyenne du 25 Mars 2012 que le Président de la République décide tout seul de notre architecture constitutionnelle ce qui constituerait un recul qui gommerait d’un seul coup la mise en place d’une CNRI pilotée par le citoyen patriote, compétent, indépendant et respecté, Amadou Makhtar Mbow et ses travaux, la suppression du Sénat, la réduction de son mandat présidentiel de 7 à 5 ans .

Les politiques macro-économiques pour un Sénégal Indépendant ne sont ni visibles, ni lisibles dans le Plan Sénégal Emergent (PSE) qui ne correspond pas aux urgences sociales. Il en est ainsi des infrastructures telles que les routes à péage Thiès-Touba, le Centre International de Conférence de Dakar (CICD), le pôle urbain de Diamniadio ruineux pour les finances publiques et privilégiant une minorité au détriment des populations les plus défavorisées qui payeront la dette du pays confronté au chômage massif des jeunes et des moins jeunes. Quant aux bourses familiales, elles n’obéissent pas à une stratégie de capacitation, d’autonomisation des populations bénéficiaires.

Le financement de la Couverture Maladie Universelle (CMU) demeure hypothétique et aléatoire. Le système de santé publique comme celui de l’école publique, ces services sociaux de base, sont très chers et déliquescents.

Et le nouveau pouvoir n’a pas encore réussi à donner aux Sénégalais de nouveaux référentiels en termes de valeurs et de comportements par l’impulsion d’une culture d’affirmation du citoyen sénégalais de type nouveau, conscients qu’ils ont certes des droits mais également des devoirs pour leur pays, pour un Etat à gouvernance démocratique susceptible de satisfaire les besoins fondamentaux des populations : droit au travail, à la nourriture, au logement, à la santé, à l’éducation, à un environnement sain, à la mobilité, à l’information, à la sécurité et à un système de solidarité cohérent et viable.

La gouvernance de nos relations extérieures et de notre sécurité suscite des inquiétudes comme l’alignement de notre pays aux stratégies géopolitiques de la France et des USA, comme la décision d’envoi de nos soldats dans la guerre civile du Yémen.

Sous tous ces rapports, le Président ne rassure pas pour l’exigence d’affirmation du programme inspiré des conclusions des Assises Nationales, programme alternatif, de rupture, de redressement du Sénégal.

La Gauche patriotique, anti-impérialiste, socialiste et panafricaine est interpellée pour assumer ses responsabilités ici et maintenant pour faire exister ce programme en engageant les batailles politiques et en préparant les élections 2017.

Mouhamadou Lamine DIAGNE dudsaar
Membre de Yoonu Askan Wi
Membre de la Confédération pour la Démocratie et le Socialisme