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Le moral des Sénégalais au top - Par MADIAMBAL DIAGNE


Rédigé par leral.net le Mardi 4 Juillet 2017 à 00:15 | | 0 commentaire(s)|

Le lundi 19 octobre 2015, nous publions une chronique intitulée : «C’est bon pour le moral». Le titre nous avait été inspiré par notre confrère Nouvel Horizon, lui-même sans doute inspiré par un tube à succès de la Compagnie créole sorti en 2007.

Nous écrivions notamment que «le travail du Sénégal pour raffermir ses relations avec le reste du monde, mais surtout la nouvelle bonne image d’une démocratie forte et stable, ainsi que les gages de bonne gouvernance et de transparence dans la gestion des affaires publiques, ont fini par convaincre que ce pays bouge dans le bon sens et mérite d’être cité en exemple».

Aussi, comme il y a toujours des personnes pour douter de tout et de tout le monde, nous nous demandions : «Qu’est-ce que le Président américain Barack Obama pourrait attendre du Sénégal ou de son Président Macky Sall pour citer ce pays en modèle qui doit inspirer en matière de bonne gouvernance, devant un parterre de têtes couronnées du monde à New York ?

Qu’est-ce que la Fao, la plus grande organisation du système des Nations-Unies, pourrait-elle attendre du Sénégal ou de son Président Macky Sall pour lui décerner un satisfecit en matière de lutte contre la faim, en marge des Assemblées générales de l’Onu ?

Qu’est-ce que Mme Christine Lagarde, directrice générale du Fmi, pourrait-elle attendre du Sénégal pour parler avec autant de bienveillance de la gouvernance du Sénégal à Lima (Pérou), aux Assemblées annuelles du Fmi et de la Banque mondiale, sinon que de confirmer simplement que ce pays est sur de bons rails ?

La patronne du Fmi a réitéré tous ses espoirs sur le Sénégal, notamment quant à la réussite du Plan Sénégal émergent. Qu’est-ce qui justifierait que le Sénégal arrive à décliner des offres de financement de ses projets de développement, parce que les bailleurs de fonds se bousculent ?

(...) Selon tous les critères d’évaluation sur lesquels les économistes du monde, de quelque obédience qu’ils appartiennent, apprécient les performances d’un pays, la situation économique du Sénégal révèle une nette amélioration (...)

Tout cela est ‘’bon pour le moral’’». C’était en 2015. Dans une sorte d’optique de «Senegal bashing», d’aucuns avaient voulu mettre dans l’esprit des Sénégalais, que l’argent ne circulait pas dans le pays ; d’où l’idée du quolibet «Deuk bi dafa Macky».

Seulement, les statistiques de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) venaient montrer des volumes de circulation monétaire jamais atteints auparavant. Les données parlaient donc avec éloquence pour le gouvernement du Sénégal, mais on trouvait toujours des sceptiques qui criaient à la complaisance.

Et le Sénégal sera plébiscité par les marchés financiers, le 16 mai 2017, dans le cadre d’une opération d’émission d’obligations souveraines. Les investisseurs se bousculaient pour financer les projets du Sénégal à un taux d’intérêts de 6,25%, le plus bas en Afrique, après celui consenti à l’Afrique du Sud qui demeure la première économie du continent.

Les critiques voudraient que les entreprises sénégalaises se portassent mal du fait de la politique gouvernementale. Nul n’a pu stigmatiser une dette intérieure de l’Etat qui ne serait pas réglée. Et dans le même temps, des entrepreneurs sénégalais ont pu réaliser des opérations de rachat de compagnies étrangères. Un signe éloquent de regain de confiance des investisseurs nationaux. La chancelière allemande, Angela Merkel, dira il y a quelques semaines, l’appréciation positive qu’elle fait de la façon dont le Sénégal est gouverné.

Encore une fois, les faits parlent d’eux-mêmes. Il ne restait alors qu’à s’alarmer pour le futur des jeunes générations qui auront à supporter l’endettement qui, il faut le souligner, est encore à des niveaux les plus bas en Afrique au regard des ratios économiques.

Il semble bien heureux que les populations sénégalaises ne voudraient point partager un sentiment de scepticisme quant à l’avenir de leur pays. Encore une fois, la perception positive de la situation du Sénégal vient d’être confirmée par une étude conduite par un centre américain de recherches, on ne peut plus bien réputé, le Pew research center. L’étude qui s’est déroulée sur deux ans, a concerné un échantillon de 32 pays de tous les continents et a été publiée au début de juin 2017. Les personnes qui pourraient en douter peuvent se renseigner sur l’indépendance, l’intégrité et la crédibilité du Pew research center.

Selon les résultats restitués, le Sénégal est le sixième pays au monde où les populations sont rassurées sur leur avenir et ont montré une confiance en des lendemains meilleurs. Seuls les Hollandais, les Allemands, les Suédois, les Indiens et les Philippins affichent un moral plus haut que celui des Sénégalais.

Plus de 76% des Sénégalais ont confiance en des lendemains meilleurs. Pourtant, ce sentiment exprimé par les Sénégalais est rare en Afrique. 46% des Ghanéens sont confiants en l’avenir de leur pays contre 45% des Sud-Africains et 43% des Kényans et 41% des Nigérians.

On retiendra dans la même étude que des populations d’autres grands pays se sont montrées moins optimistes quant à leur futur. Par exemple, 58% des Américains gardent le moral contre 51% des Anglais, 21% des Français, 15% des Italiens, 2% des Grecs, 59% des Canadiens, 15% des Coréens du Sud ou 15% des Brésiliens.

Les Sénégalais jugent la situation économique de leur pays bonne et ont le sentiment que leurs enfants bénéficieront de conditions de vie meilleures. Il faut dire que les résultats ainsi exprimés semblent être confortés par les politiques publiques conduites depuis quelques années.

Les taux de croissance record sont enregistrés avec une baisse de l’inflation et la mise en œuvre d’investissements productifs. Dans son histoire, le Sénégal n’avait jamais encore atteint les taux de croissance réalisés les trois dernières années et le gouvernement se projette sur un taux de croissance de plus de 7% l’année prochaine.

Mieux, l’option du gouvernement de procéder dans le budget 2018, à une redistribution des richesses produites aux populations les plus défavorisées, devrait améliorer leurs conditions sociales. Le débat d’orientation budgétaire qui s’est déroulé la semaine dernière à l’Assemblée nationale, révèle que les choses vont dans ce sens. Il s’y ajoute que l’étude de Pew research center était intervenue à une période où les découvertes de gisements colossaux d’hydrocarbures n’avaient pas encore été annoncées aux populations. De quoi entretenir encore mieux le moral des populations.

Ndèye Fatou Kébé