Le président Wade s’invite dans l’arène : les derniers réglages pour assister au combat Yékini/Tyson

Les empereurs romains assistaient aux affrontements à mort entre leurs gladiateurs. Le président Wade entend vivre comme du temps de la Rome antique. Il a sa cour. Il va inaugurer sa statue le 3 avril prochain. Le lendemain, il sera sur le podium pour marquer de son empreinte le cinquantième anniversaire de l’indépendance du Sénégal. À l’occasion il sera entouré de bon nombre de chefs d’États du continent et d’autres invités de marque. En conséquence, la fête doit être très belle. C’est pour leur démontrer que le Sénégal est un pays où il fait bon vivre, plus que nulle part qu’ailleurs, qu’il se déplacera avec ses invités dans l’après-midi au stade, pour savourer avec eux les coups de poings que se donneront les deux mastodontes de l’arène sénégalaise, Tyson et Yékini, et contempler les crocs-en-jambe q’ils se feront, jusqu’à ce que « le meilleur gagne ».

Le président Wade prépare cet événement depuis l’affrontement le 21 mars dernier entre Balla Gaye 2 et Modou Lô. Il avait donné l’ordre à son Premier ministre de mobiliser les forces de sécurité pour l’événement. C’était un test grandeur nature, pour que rien n’arrive à ses hôtes le jour du combat, le 4 avril. Son Premier ministre a reçu le promoteur du combat de ce jour, qui sera mémorable. Il a appelé séance tenante les ministres de l’Intérieur et des Forces armées. Il a laissé entendre, que le combat du 4 avril est « une affaire nationale qui n’appartient plus au promoteur, mais à toute la Nation ». C’était pour dire, entre les lignes, que le président Wade et ses hôtes seront de la partie. Gaston Mbengue lui avait remis son invitation. Souleymane Ndéné Ndiaye est même allé jusqu’à dire qu’il va tenter de convaincre le président d’assister à l’évènement. C’était en fait une précaution pour préparer l’opinion.

La cause est scellée depuis. Gaston a été appuyé. Les lutteurs ont été motivés, particulièrement Tyson, qui ne voulait pas être « instrumentalisé gratuitement ». Récemment, il a fait une sortie pour rappeler qu’il fait du « sport business ». Seul les millions l’intéressent. Il semble avoir été servi. D’où la crainte de bien des amateurs de la lutte d’assister à un combat « bidon ».

Seulement, la présence de Wade au stade est tributaire de la tournure que prendra son programme : le 1er avril il inaugurera les vieux locaux de Walf avec son nouvel ami Sidy, le 3, il sera devant sa statue, et la matinée du 4 avril, il assistera au défilé militaire. Si le président Wade obtient partout le succès, personne ne l’empêchera d’être au stade. Le cas contraire, le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye et son fils Karim iront le représenter.