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Les Ndigël de la Discorde

Par A. Aziz Mbacké Majalis, Concepteur du Projet Majalis.org, chercheur sur le Mouridisme, auteur de « KHIDMA : La Vision Politique de Cheikh A. Bamba (Essai sur les Relations entre les Mourides et le Pouvoir Politique au Sénégal) »

Rédigé par leral.net le Mardi 20 Mars 2012 à 19:16 | | 3 commentaire(s)|

Le Calife des mourides vient de rejeter avec fermeté l’ultime tentative du régime sortant d’obtenir son appui officiel pour le second tour des présidentielles 2012. Se conformant ainsi à l’engament qu’il avait pris de ne jamais céder à une quelconque pression médiatique, politique ou financière. Ceci, au moment où la polémique sur les récents « Ndigël politiques » et sur l’engagement controversé d’autres religieux fait rageusement débat dans le pays. Une telle dichotomie et différence d’approches au sein du Mouridisme méritent, à notre avis, d’être mieux analysées.


Les Ndigël de la Discorde
Sens et Portée du Ndigël dans le Mouridisme
Le concept de Ndigël, tel que rappelé dans nos récentes contributions, trouve ses fondements doctrinaux dans les principes même de l’Islam, qui a toujours magnifié l’obéissance « à Dieu, au Messager et à ceux qui détiennent l’Autorité (Amr, traduction de Ndigël).» (Coran 4:59). Le Mouridisme, n’a fait, en quelque sorte, que revivifier cette tradition de l’autorité islamique à travers les modalités des relations Maître/Disciple hérités du soufisme et l’importance de la dimension politique, au sens noble, du projet de société de Cheikh A. Bamba. Projet qui, il ne faut pas l’oublier, intégrait l’ambition de bâtir une cité authentiquement islamique (Darul Islam) dans l’espace public. Le Ndigël fut ainsi au cœur de l’entreprise de rénovation (Tajdîd) religieuse, culturelle, éducative, sociale, économique, urbaine etc. des mourides. A travers les différents califes et les autres leaders, le Ndigël fut utilisé selon les besoins de la « Cité de l’Islam » projetée par Cheikh A. Bamba et selon les priorités spécifiques imposées par le contexte. Ceci, pour éduquer et orienter les disciples (« Ndigël éducatif »), interdire certaines pratiques jugées nuisibles dans la cité et à la morale (« Ndigël cultuel »), cultiver leur sens de l’unité et de la fraternité (« Ndigël social »), les inciter au travail (« Ndigël économique/éducatif »), bâtir des mosquées, implanter des villages et des daaras (« Ndigël scientifique »), organiser les mourides et la ville de Touba (« Ndigël organisationnel »), encadrer la diaspora etc.
Selon cette perspective plus globale, l’usage transitoire et contextuel du « Ndigël politique » ne s’explique, d’après nous, que par rapport à un contexte spécifique justifié par les relations que la communauté mouride, dont les califes représentaient les intérêts, entretenait avec les hommes politiques s’engageant, à cette époque, à les assister dans leurs projets (mosquée, infrastructures etc.). Cette vision que nous avons qualifiée dans nos recherches de « corporative » faisait donc, de facto, des confréries des sortes de « syndicats religieux indigènes » dont les chefs religieux représentaient en quelque sorte les leaders naturels, dépositaires de la compétence du « mot d’ordre » (ou Ndigël) destiné à la mobilisation générale pour défendre les intérêts collectifs. Démarche qui s’accorde parfaitement, sous certains rapports, au système de lobbying anglo-saxon tout en contredisant, en principe du moins, la perspective jacobine ou rousseauiste que notre pays a héritée de la France et qui a depuis toujours posé des problèmes dans les relations politico-religieuses au Sénégal. Surtout en y intégrant sa dimension laïque aggravante. Rappels nous paraissant d’autant plus utiles qu’ils permettent de ne pas tomber dans le piège assez subtil des adversaires actuels du Ndigël : conception individualiste, ultra-libertaire ou libertine des droits et des rapports sociaux consubstantiels au système de pensée matérialiste occidentale, contestation systématique de l’autorité (le sens de l’autorité et de l’unité ayant toujours été à la base de la pérennité et de la force du Mouridisme), orienter l’histoire dans le sens de leur idéologie et de leurs seuls intérêts sous couvert d’un combat entre la « conscience citoyenne » et « l’obscurantisme religieux », de Dieu contre le « peuple » etc.
Les Ndigël de la Concorde
De par ses prises de positions, Cheikh Sidy Mukhtar, actuel Calife des mourides, nous semble s’être inscrit dans la perspective orthodoxe du Ndigël de ses prédécesseurs. Ainsi, l’un des premiers Ndigël qu’il a adressés aux mourides dès son avènement fut de cultiver la fraternité et la concorde avec leurs autres frères musulmans, surtout ceux appartenant à d’autres confréries. L’un des effets de ce « Ndigël de l’unité », qu’assez étrangement aucun des « analystes du Ndigël » ne relève dans les débats télévisés, est d’avoir apaisé la scène politico-religieuse du pays et contribué à court-circuiter, en désamorçant avant l’heure la bombe de la zawiya, les germes de confrontation inter-confrérique semés par l’attitude irresponsable des politiciens, n’hésitant pas à manipuler la fibre religieuse et les grands équilibres sociaux de la nation.
Un autre Ndigël, que les nombreux analystes fustigeant régulièrement le « mutisme des religieux » ne mentionnent presque jamais, est sa directive sur les questions politiques, plus particulièrement sur la compétition électorale. Lors de ses adresses préélectorales, comme son dernier sermon de Tabaski ou son discours de Magal, le Calife enjoignit à plusieurs reprises les futurs protagonistes de concourir dans la paix : « J’exhorte l’ensemble des acteurs politiques à éviter tout comportement ou propos de nature à exacerber les tensions et à susciter l’instabilité. En privilégiant notamment l’intérêt du pays et celui du peuple, et non leurs intérêts personnels et ceux de leur camp.» Cette position, maintes fois réaffirmée, devint même plus tranchée avec son communiqué faisant suite à la décision du Conseil Constitutionnel et avec sa sortie personnelle sur les médias pour donner aux disciples un Ndigël de retenue et de comportement civique (« yar ak teggiin ») pour enrayer les germes d’instabilité faisant alors jour. A l’analyse, il ne nous semble nullement exagéré de penser que cette prise de position ouverte et ce parti pris déterminé pour la tenue d’élections transparentes et le respect des institutions (même imparfaites) pour résoudre la crise, ont joué un rôle symbolique majeur dans la tenue d’élections paisibles. En donnant dès le début de la crise du premier tour un Ndigël d’apaisement et de respect du verdict des urnes, Cheikh Sidy Mukhtar n’est-il pas l’un des acteurs symboliques de cette victoire du peuple ? A l’aune de la tournure pacifique du scrutin de février, qui défendit mieux le « peuple » que lui, qui prêcha, dès la première victime, un arrêt des violences qui, unanimement respecté, aurait pu éviter au peuple bien des morts inutiles durant la crise préélectorale ? Pourquoi les nombreux « politologues » qui s’insurgent quotidiennement sur le « mutisme des religieux » et sur leurs responsabilités dans les crises du pays ne daignent-ils jamais prendre en compte ces éléments d’analyse ? Simplement à cause de leur parti pris définitif pour l’affaiblissement du facteur religieux dans la République, selon le paradigme de la laïcité extrémiste à la française qu’ils aspirent imposer, sous le manteau de la conscience citoyenne et du combat contre les religieux immoraux. Ainsi nous parait-il essentiel de ne pas tomber dans le piège de la réfutation absolue du Ndigël dans lequel ces derniers aspirent attirer certains « Nouveaux Types de Mourides » (NTM) dont la communauté et les valeurs morales de base se trouveraient ainsi phagocytées dans le bouillon d’une citoyenneté concoctée en réalité avec les condiments de la révolution de 1789, assaisonnée du sang de la religion guillotinée. Que deviendra le Sénégal si, conformément à leurs schémas, l'autorité des religieux disparaissait complètement, si l'on sait que ce sont paradoxalement ces mêmes adversaires du Ndigël qui sont les premiers à réclamer leur intervention en cas de crises majeures dans le pays ? Si le Sénégal ne s’est pas encore enflammé comme d’autres pays africains, n’est-ce point en grande partie du à ce « contrat social » base de l’exception politico-confrérique sénégalaise ? Paradigme justifiant d’ailleurs les analyses incantatoires des Cassandres de la fin programmée du Ndigël en 2000, qui se heurtèrent jusqu’ici à la stature de guides religieux de valeur. A l’instar de Cheikh Saliou Mbacké qui, en dehors même de tout Ndigël explicite, impacta, selon curieusement ces mêmes « politologues », indirectement sur le scrutin de 2007, et dont le défaut de soutien à l’ancien régime facilita largement sa chute. Même si d’autres religieux de moindre envergure (sur lesquels leurs analyses préférèrent se focaliser) s’étaient indûment arrogés une prérogative qui leur fut fatale. Ne risque-t-il pas d’en être de même douze ans après et de donner une fois de plus l’occasion aux anti-Ndigël de claironner triomphalement son inefficacité (en amalgamant sciemment tous les Ndigël, même ceux des prêtres chrétiens) ? Alors que, dans l’histoire du Mouridisme (seule communauté en réalité dont la structure idéologique permet à ce concept d’être pleinement opératoire), il n’est jamais arrivé qu’un calife général donne une consigne de vote engageant tous les mourides qui ne se soit traduit par la victoire de son candidat. Il y a donc Ndigël et Ndigël.
Face aux Ndigël de la Discorde
Le Mouridisme, comme toutes les voies au monde, a toujours compté en son sein des tendances et des démarches ne s’accordant nullement avec la ligne authentique tracée par son fondateur. En effet, sachant qu’il a toujours existé et existera toujours, dans toute société humaine, des « brebis galeuses » qui n’hésitent pas, par ignorance, par laxisme ou par simple immoralité, à usurper indûment les valeurs partagées pour des intérêts purement égocentriques contraires à ces mêmes valeurs, il s’avère souvent très ardu et assez malaisé, pour les théoriciens du moins, de révéler aux observateurs profanes ou hostiles les véritables principes fondateurs, en les dissociant de l’ivraie des inconduites et des dérives particulières. Ainsi la pratique quotidienne, du moins telle qu’elle est quotidiennement répercutée dans nos médias, démontre qu’aujourd’hui les anti-modèles du Mouridisme s’exposent (ou « communiquent ») mieux que les véritables modèles du Mouridisme, qu’ils dominent largement par leur capacité de communication, leur audace et leur aplomb à occuper les vides que l’absence de recherche sérieuse et de clarification ont laissés béants dans l’esprit du peuple sénégalais.
Toutefois, au-delà des effets induits par ces phénomènes, il convient de rappeler que le Ndigël n’a jamais été une panacée dans l’histoire du Mouridisme. Contrairement à l’image d’Épinal que l’on tend souvent à s’en faire et voulant que le Ndigël fut strictement et unanimement suivi dans le passé (les anciens disciples étant supposés moins éclairés et moins critiques que nous) et soit actuellement en perte de vitesse du simple fait de la nouvelle « conscience citoyenne ». Le fait est que le rapport global des mourides au Ndigël a souvent évolué à travers l’histoire, selon le charisme et la stature spirituelle des leaders du moment, la nature du contexte et des crises du Mouridisme, certaines divergences de vue ou d’intérêts et les perceptions majoritaires du peuple mouride, qui, il faut le savoir, a toujours eu ses « rebelles » n’hésitant pas à le contester. Comme l’illustrent les graves crises qu’eurent à affronter, à un moment ou à un autre, chacun des califes (de Cheikh Moustapha à Serigne Saliou) dont certains Ndigël firent l’objet d’une contestation claire ou larvée d’une frange de la communauté, pour des raisons diverses.
L’utilisation actuelle du Ndigël politique par certains acteurs religieux, analysé selon la ligne doctrinale mouride, nous semble contredire son esprit, aussi bien dans le fond que dans la forme. Dans le fond, le Ndigël politique ne s’est avéré efficace et utile que lorsqu’il demeura une prérogative du chef suprême des mourides qui, en principe, ne l’utilise que pour l’intérêt général de la communauté et de l’Islam. Si Serigne Falilou ou Cheikh Abdoul Ahad ont donné des Ndigël politiques en faveur de Senghor ou de Abdou Diouf, ce ne fut que par rapport au profit que ces Ndigël pouvaient avoir pour la cause de l’Islam et pour la communauté dont ils présidaient aux destinées, mais nullement pour des intérêts individuels. Ce qui nous semble loin d’être le cas dans les motivations des récents Ndigël (à défaut d’une meilleure visibilité sur leur véritable nature), surtout si l’on sait que leurs auteurs ne sont nullement censés représenter les intérêts de tous les mourides.
Dans la forme, bien que tout leader religieux ait le droit d’indiquer à ses partisans ou disciples ses options et orientations, sous la forme d’un « Ndigël particulier », celui-ci est toutefois tenu de s’inscrire dans un cadre moral et communautaire beaucoup plus large, relevant souvent de la hiérarchie supérieure et du consensus, qui intègre des considérations beaucoup plus élargies et un intérêt dépassant les seuls disciples de ce guide. A titre d’exemple, ce n’est pas parce qu’un ministre a la compétence d’émettre des directives et des règlements particuliers qu’il doit se permettre de sortir du cadre constitutionnel qui englobe et donne même la légitimité aux dits règlements. Ce n’est pas non plus parce qu’un locataire dispose de la parfaite latitude de gérer son appartement selon ses goûts et ses choix de vie qu’il doit se permettre de ne pas tenir compte des normes réglementant l’immeuble dans lequel il habite et de s’autoriser à modifier la disposition des murs. Doit-on permettre à tout chef de régiment de donner à ses troupes des ordres remettant en cause l’unité avec les autres troupes et l’esprit du code des armées ? Que se passera-t-il si tous les leaders du Mouridisme prenaient chacun la liberté, sous des prétextes mystiques se fondant sur leurs faveurs spirituelles, d’exprimer publiquement leurs choix électoraux, donnaient des consignes contradictoires et jetaient sur le terrain politique leurs disciples-militants sans aucune retenue ? Est-ce parce qu’un chef de service peut manager son département selon les objectifs sectoriels lui étant assignés qu’il s’autorise à passer outre les objectifs globaux définis par le Conseil d’administration ?
Car l’un des objectifs globaux les plus importants du Mouridisme auquel le Ndigël a toujours contribué fut justement de consolider l’autorité unifiée de sa hiérarchie, gage de son unité, de sa pérennité et de sa force. C’est, entre autres, le souci de Serigne Saliou de préserver l’unité des mourides et de ne pas la mettre à l’épreuve pour de simples considérations partisanes qu’il avait choisi de ne pas prendre ouvertement position pour un camp politique donné, en dépit de ses options personnelles. Car, l’expansion du Mouridisme et sa forte progression numérique actuelle rendent, à notre avis, toute prise de position partisane de sa hiérarchie inutile et même très dangereuse pour l’unité des mourides et de toute la nation.
Vers un référendum du Mouridisme ?
Un autre élément remettant en cause, à notre avis, la validité des récents Ndigël politiques est qu’ils ignorent totalement la posture de neutralité affichée par le Calife actuel, dont ils ne semblent nullement tenir compte des orientations. Atteinte au code de conduite mouride d’autant plus grave que, dans le Mouridisme, toute autorité acquise sur un segment de la communauté suppose théoriquement le consentement de son détenteur à la tutelle d’une autorité supérieure et ce, jusqu’au sommet de la pyramide. Le fait est que, non seulement les auteurs de ces Ndigël, en utilisant de façon massive les médias, usurpent de facto l’autorité califale, mais n’ont même pas jugé plus judicieux de s’engager plutôt à exécuter les récents Ndigël que celle-ci avait pourtant émis. Alors que l’un des rôles primordiaux des « cheikhs » dans la voie mouride fut de représenter l’autorité supérieure, en s’attachant surtout à décentraliser dans les sphères inférieures ses orientations. A moins que les prétentions mystiques de ces cheikhs ne les incitent au déni d’autorité… Autrement, pourquoi aucun de ces cheikhs n’a-t-il jugé utile de faire une sortie sur les médias pour encourager ses disciples à contribuer au projet de construction de la mosquée de Dakar, selon le « Ndigël cultuel » récemment donné par le Calife qui, de façon très significative, il convient de le noter, a choisi de ne lancer que ce Ndigël durant la campagne électorale ? Les marches organisées en faveur des hommes politiques et les mobilisations massives des disciples de Cheikh A. Bamba n’auraient-elles pas été plus judicieuses pour construire cette mosquée ou même exécuter le récent Ndigël agricole donné par le Calife pour inciter les mourides à préparer l’hivernage ? Est-il conforme aux règles de politesse mourides (adab ou « teggiin ») et aux principes de non-violence enseignés par Cheikh A. Bamba de transformer nos disciples en milices armées, brandissant, au lieu des milliers de qasidas et d’ouvrages scientifiques qu’il eut à composer toute sa vie, des gourdins et des torches destinées à enflammer toute velléité à défendre la vérité pour laquelle le Serviteur du Prophète à si âprement combattu ? Les donneurs de consigne ne sont-ils pas les premiers à déroger à ce rappel solennel et les premiers transgresseurs du Ndigël ? Comment les suivre dans ce cas ? A-t-on jamais entendu Serigne Saliou, durant les magistères de ses prédécesseurs (de 1927 à 1991), prendre la liberté de se prononcer publiquement sur des questions engageant toute la communauté, sans prendre en compte la position de ces derniers ?
L’actuel Calife, Serigne Cheikh Maty Lèye, n’est-il pas resté entièrement effacé et soumis à l’autorité de ses devanciers avant d’accéder à la place qui est la sienne aujourd’hui, au point que beaucoup de journalistes ont même encore aujourd’hui du mal à se souvenir de son nom, en l’appelant « Serigne Mor Maty Leye » ? Il nous a semblé assez frappant de nous rappeler, par rapport aux libertés que certains « consigneurs » actuels se permettent, en embarquant des disciples de Cheikh A. Bamba dans leurs dérives, ces recommandations du Calife (Sermon Tabaski 2011) qui peuvent sembler, près de six mois plus tard, assez prémonitoires dans les circonstances actuelles : « Je rappelle à tous les dignitaires ayant sous leur responsabilité des disciples, leur devoir sacré d’orienter ces derniers dans la voie claire définie par le Serviteur du Prophète (PSL). Voie se fondant sur le triptyque « Science, Adoration et Travail » dans le respect et la politesse envers ses semblables.(…) En conséquence, je recommande à tout disciple s’étant attaché à un guide spirituel, par amour pour Serigne Touba, de le suivre uniquement en ce que Serigne Touba approuve. Conformément à ses enseignements : « Quiconque t’oriente vers autre chose que Dieu t’oriente en réalité vers l’égarement ; éloigne-toi par conséquent de lui. », « Si tu recherches un vrai compagnon, veille à ne jamais te lier avec un ignorant, ni avec un envieux ou une personne asservie par ses désirs. Ne fréquente que celui auprès de qui tu peux tirer un profit religieux et intellectuel, tu atteindras de la sorte tes objectifs.». Qui disait que le Calife des mourides devrait remettre à l’ordre les déviants de sa communauté ou qu’il devrait parler à temps ? Pourquoi nos médias se montrent subitement amnésiques envers ces messages ? Les canevas d’expression traditionnels (sermons, prêches, interpellations dans la discrétion et l’intimité etc.) le plus souvent usités par la hiérarchie mouride paraissent ainsi étrangement transparents dans le schéma analytique et médiatique sécularisé (ce qui impose, peut être, une meilleure adaptation des méthodes). Car, au-delà des considérations purement personnelles et des insuffisances structurelles du système d’organisation mouride qui expliquent ce vide, ce reproche du « mutisme », loin d’être toujours réel, s’explique également par certaines règles et valeurs séculaires (de discrétion (sutura) de diplomatie (masla) de loyauté (kolëre) etc.) à la base de l’humanisme sénégalo-musulman. Que diraient nos chers analystes s’ils apprenaient un jour que le Calife des mourides avait, par exemple, suggéré en aparté au président sortant de ne pas se représenter ? N’est-ce point faire preuve de naïveté de croire qu’il suffit au Calife de rappeler à l’ordre un homme politique ou un quelconque leader religieux pour résoudre miraculeusement tous les problèmes que ces derniers posent ? Ces analystes savent-ils seulement, vu leur ignorance de l’histoire et de la sociologie mouride, qu’il y eut dans le passé des crises majeures plus profondes dans le Mouridisme et que celles-ci, une fois jugulées, ont plutôt renforcé son édifice ? Se sont-ils seulement interrogés sur la manière dont ces crises ont été gérées, sans créer de schismes durables, par les califes précédents qui, tout en maintenant la pérennité des principes, réussirent à contenir, avec patience et retenue, les inévitables dérives et tentatives de dévoiements qu’ils eurent à affronter ?
Tout ceci pour dire que le second tour des présidentielles est entrain, de façon assez inattendue, de se transformer en un référendum inédit au sein même du Mouridisme : voter pour ou contre la discorde et l’affaiblissement de l’autorité califale. La Voie du Mouridisme est décidément impénétrable…



1.Posté par deugg le 20/03/2012 21:37 | Alerter
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Merci Moustapha pour ta franchise d'aujoud hui on ne peut trouver nom plus juste k le cochon pour qualifier Bethio ou slip Thioune
Slip Thioune ne prie pas puisqu il ne peut réciter aucun verset de coran meme pas la fatiha c est un animal

2.Posté par Observateur_ Habitant de TOUBA , la SAINTE le 21/03/2012 11:20 | Alerter
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MERCI POUR TOUT !!!!!!!!!

3.Posté par man le 21/03/2012 14:29 | Alerter
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Bien vu le combat continu il faut faire un peu de nettoyage (yessal diotnaa) dans la voie du mouridisme (voie qui mène à allah). verdique après les élections incha allah....

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