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Les causes du retard du cinéma sub-saharien

Interrogé sur le fait que les films de réalisateurs subsahariens ne soient pas plus présents à Cannes, Moussa Touré accuse, sans ambages, les dirigeants des Etats africains, qui ne font pas du cinéma leur priorité.


Rédigé par leral.net le Mardi 29 Mai 2012 à 17:03 | | 0 commentaire(s)|

Les causes du retard du cinéma sub-saharien
«La majeure partie des Etats africains ne s’impliquent pas assez dans le promotion du cinéma. Ça ne les intéresse pas», estime Moussa Touré sur les antennes de RFI. S’attardant sur le cas spécifique du Sénégal, l’artiste impute la disparition des salles de cinéma au régime du président Abdoulaye Wade qui, selon lui, a vendu des salles de cinéma et n’a rien fait pendant 12 ans pour le cinéma.

Poursuivant son argumentation, il a noté qu’en 12 ans de pouvoir, douze ou quinze ministres se sont succédé au département de la Culture sans que l’on sente, s’il y a un ministre à ce département. Une façon pour Moussa Touré de dire que le cinéma n’a pas été pris en compte dans les politiques de l’Etat. Mais l’alternance politique est survenue le 25 mars dernier et M. Touré dit placer son «espoir» en les nouvelles autorités. Au lieu de passer leur temps à acheter des 4X4, acquérir des belles villas, remplir leur frigo de caviar ou de champagne, Moussa Touré invite les dirigeants africains, à arrêter cela et appuyer la culture.

L’auteur de «La Pirogue» loue la constitution en perspective du fonds dédié au cinéma. «Heureusement qu’il y a cette année, un fonds africain qui va être mis en place grâce à la Francophonie, au président Abdou Diouf». Les éléments ne manquent pas pour faire du bon cinéma en Afrique subsaharienne. C’est la conviction de Moussa Touré. «Je suis persuadé avec tous les talents, toutes les belles histoires, les belles lumières, les beaux visages qu’on trouve en Afrique, on a vraiment tous les ingrédients nécessaires pour faire du bon cinéma».

Si le jury du Festival n’a pas flashé sur sa «Pirogue», il se félicite tout de même d’avoir eu «l’opportunité de rencontrer la haute classe du cinéma mondial ou du cinéma français» à Cannes, et même de faire des projets communs. Des personnes qui avait une vague idée de lui, ont eu l’occasion de le connaître davantage. «C’est des gens qui me connaissaient un tout petit peu, qui avaient un petit aperçu de moi et qui m’ont proposé des choses, à qui j’ai proposé des choses. Je pense que c’est des opportunités».


SOURCE:Lesenegalais.net