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Les «gilets jaunes» veulent reprendre les Champs-Élysées pour leur anniversaire

Rédigé par leral.net le Vendredi 15 Novembre 2019 à 09:11 | | 0 commentaire(s)|

C’était il y a un an presque jour pour jour, le 17 novembre 2018, les « gilets jaunes » investissaient les ronds-points français pour ce qui allait constituer l’acte 1 de leur mouvement. Une mobilisation qui a puisé son origine dans la hausse des taxes sur le carburant et qui, au fil des semaines, s’est transformée en mouvement beaucoup plus global, avec des revendications s’élargissant aux questions de pouvoir d’achat et de démocratie.


Douze mois après, il y a toujours du monde qui défile en jaune dans les rues de Paris ce samedi 9 novembre. L’acte 52 n’a réuni qu’une grosse centaine de personnes dans la capitale, mais pour les personnes présentes, il était hors de question de faire l’impasse. « Je suis là tous les samedis », explique Didier, retraité. « Le gouvernement maintient son cap, comme il dit. Même si on faisait la révolution, il ne bougerait pas. » Ce « gilet jaune » de la première heure estime donc qu’il doit continuer à « maintenir la pression » pour faire entendre les revendications du mouvement. « Augmentation du pouvoir d’achat, fermer l’Élysée et en finir avec la monarchie : nos demandes sont simples. Il faut instaurer le RIC ». Le « référendum d’initiative citoyenne », c’est une des revendications apparues dans un second temps, avec la volonté d’impliquer plus les citoyens dans la vie publique.

C’est également l’exemple de l’évolution des « gilets jaunes », un mouvement qui s’est transformé. La demande principale du début, la suppression de la hausse des taxes sur le carburant, avait en effet été obtenue assez rapidement, puisqu' Emmanuel Macron avait donné gain de cause aux Gilets jaunes à peine un mois après le début de la mobilisation. Cela ne les a cependant pas empêchés de continuer à se rassembler, semaine après semaine, acte après acte. « Une plateforme de revendication a été mise en place », explique Priscillia Ludosky, une des initiatrices du mouvement. « Quatre grands volets y ont été mis en lumière : la démocratie, avec la mise en place de plus d’outils pour permettre au citoyen de participer à la prise de décision, l’écologie, avec une vraie prise en compte du dérèglement climatique et la mise en place de mesures justes socialement, le manque de service public et les inégalités fiscales ».

Aujourd’hui, les « gilets jaunes » estiment que le compte n’y est donc pas. Le premier anniversaire du mouvement aura donc son acte 53. Loin des ronds-points, l'appel a été lancé pour un rassemblement national à Paris, avec la mobilisation pour enjeu. Jérôme Rodrigues, une des figures du mouvement, est optimiste : « on sent une émulation qui se crée. Nous sommes en train de mettre en place la logistique pour le couchage, l’hébergement et le transport des gens vers la capitale. J’ai le sentiment que ça ressemble un peu à l’ambiance qu’il y avait avec la manifestation du 16 mars. »L’acte 18 avait alors rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes sur les Champs-Élysées lors d’une manifestation qui avait vu la dégradation de l’Arc de Triomphe. « Je ne fais pas le parallèle avec ça », poursuit Jérôme Rodrigues, « je parle de l’affluence qu’on pourrait avoir. Les gens sont très motivés et je pense qu’on aura une belle convergence citoyenne et travailleuse. »

Vers la convergence des luttes ?

Convergence, le mot est lâché, c’est en effet la grande interrogation de cet acte 53. Le personnel hospitalier a manifesté en nombre jeudi 14 novembre, il y aura la grande journée de grève nationale dans les transports le 5 décembre. Ces mouvements et celui des « gilets jaunes » peuvent-ils se retrouver ensemble dans la rue ? Les centrales syndicales n’en veulent pas, mais Jean-Luc, « gilet jaune » lui aussi de la première heure, espère que la base verra les choses autrement : « il y a bien entendu des revendications propres à chaque métier, comme la pénibilité par exemple, mais nous sommes unis sur la majorité des demandes sur le pouvoir d’achat, l’équité sociale, le rétablissement de l’impôt sur la fortune. On se retrouve tous sur la quasi-totalité des revendications. »

Les « gilets jaunes » espèrent donc que la réponse sera donnée sur les Champs-Élysées. S’ils y parviennent, ce sera la première fois depuis l’acte 18 qu’ils y manifesteront en nombre.