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Les mariages précoces : Une tumeur pour les filles de Barkédji

Les grossesses précoces et les mariages forcés constituent un sujet de préoccupation majeure, surtout en milieu scolaire, dans l'arrondissement de Barkédji après quelques kilomètres de Linguère. La sexualité est devenue une banalité et les jeunes filles tombent alors très tôt enceinte ou encore de peur qu’elles ne soient victimes d’une grossesse, qui fera le déshonneur de la famille, les parents décident de les donner très tôt en mariage : On parle alors de grossesse ou mariage précoce.


Rédigé par leral.net le Mardi 14 Mai 2013 à 20:00 | | 0 commentaire(s)|

Les mariages précoces : Une tumeur pour les filles de Barkédji
Mais qu’est-ce que le mariage précoce puisque tout jeune dès son plus jeune âge rêve un jour d’avoir des enfants et donc se marier. Le problème qui se pose ici réside dans le mot « précoce ». Est considéré comme mariage précoce tout mariage conclu et consommé à un âge inférieur à 16 ans pour la fille qui, à ce stade n’est pas encore arrivée à la maturation complète de ses organes. Oui les jeunes filles sont données en mariage à un âge très critique de leur vie pour des raisons différentes et nombreuses qui tirent leurs explications dans nos pratiques et coutumes les plus profondes.

Césariennes, fistules obstétricales, anémie, faiblesses et infections sexuellement transmissibles (Ist) constituent le drame des filles de Barkédji. Ces maladies sont, entre autres, les conséquences sanitaires des mariages précoces qui ont pour corollaire les grossesses précoces. Un fléau qui gangrène cette localité. Devenues, par la force des choses, des laissées pour compte de la société, elles sont pour la plupart âgées entre 10 et 15 ans Focus sur ces drames vécus par de petites filles.

Les conséquences d’un tel acte

Marier les filles à un âge précoce a pour conséquences des traumatismes très graves pour la fille pouvant conduire à la fuite de la maison familiale et conjugal et s’exposant ainsi très vite à la prostitution et au viol. Notons également que dès le mariage, les filles sont obligées d’arrêter les études. En plus de tout cela vient s’ajouter la fragilisation de leur santé. Ce qu’il faut retenir c’est que les problèmes sanitaires liés à ce phénomène n’affectent pas seulement la future mère et le fœtus pendant la grossesse, mais continuent également après la naissance. Il est prouvé que la mortalité infantile est deux fois plus élevée chez les ados mamans que chez des mères plus âgées. Les bébés de mères adolescentes sont davantage susceptibles de souffrir d’insuffisance pondérale, laquelle est le plus souvent liée à une nutrition maternelle déficiente ce qui corrobore la thèse de l’impréparation des adolescentes à la maternité. Le risque de mortalité est de 5 à 30 fois plus élevé pour les bébés souffrants d’insuffisance pondérale que pour ceux dont le poids est normal. Si une mère à moins de 18 ans, la possibilité que son enfant meure au cours de sa première année est 60 fois plus élevée pour son bébés que chez les mères matures. Leur bassin étant immature, ces futurs mamans sont victimes de césariennes, d'anémie, d'infections sexuellement transmissible (IST), et on parle même de fistules obstétricale.

Les facteurs d’un phénomène préoccupant dans cet arrondissement

Le mariage est très sérieux et constitue un acte qui ne doit engager que des personnes qui comprennent réellement ce que c’est. Malheureusement tel n’est pas le cas aujourd’hui. Dès les premiers signes de la puberté, les parents cherchent un époux pour leur fille. Cependant retenons qu’une partie de la motivation des parents pour cette pratique est due au risque de grossesses précoces et très souvent non désirée. Un parent soutenait qu’il préfère donner sa fille en mariage très tôt que de la voir se faire engrosser par un crétin qui créera un déshonneur au sein de sa famille. Donc il faut noter que ce ne sont pas les mariages précoces seulement qui sont cause de grossesses précoces.

Envoyée spéciale de Leral à Barkédji