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Les travailleurs domestiques dans l’attente d’un meilleur

Les employées de maison, des associations féminines et autres défenseurs de leur cause se battent pour une amélioration de leurs conditions de travail, et espèrent que celles-ci vont changer à travers l’adoption de normes. Le Forum social mondial qui s’est tenu du 6 au 11 février 2011, avait abordé, entre autres thèmes, ‘’les mauvaises conditions de vie des femmes et hommes de ménage’’, une préoccupation pour de nombreuses associations féminines.


Rédigé par leral.net le Lundi 21 Février 2011 à 15:53 | | 0 commentaire(s)|

Les travailleurs domestiques dans l’attente d’un meilleur
Interrogées par l’APS, des travailleurs domestiques, même si elles n’étaient pas au courant de ces échanges, espéraient qu’ils débouchent sur une sensibilisation de l’opinion sur leurs conditions de vie et de travail.
‘’Comme toujours, des associations pour la cause féminine essaient de poser des jalons allant dans ce sens, mais, on ne voit jamais le résultat’’, assure Téning, la trentaine, rencontrée au Rond-Carrefour de Liberté 6, et attendant une probable sollicitation comme nombre de ses consœurs.
Pa Samaké, intermédiaire intervenant dans le démarchage, est du même avis : ‘’Ce genre d’action est à saluer mais ils auraient pu essayer de réunir tous les acteurs concernés notamment nous qui travaillons dans ce domaine et connaissons réellement les souffrances de ces pauvres filles dont le rêve et l’espoir sont souvent brisés une fois arrivées à Dakar’’.
En effet, une pauvreté galopante doublée d’une grande ignorance pousse des parents à se séparer de leur enfant, les livrant ainsi aux mains d’inconnus qui abusent très souvent de leur naïveté.
Par dizaine, voire même par centaines, des filles (mineures dans la majorité des cas) quittent leurs villages d’origine sont obligées de le faire dans l’espoir de trouver du travail dans la capitale.
La liste des sévices est longue : maltraitance, morale et/ou physique, misère, harcèlement sexuelle, entre autres. Les travailleurs domestiques souhaitent la création d’un local adéquat où elles pourraient se rencontrer les acteurs concernés, ainsi que la prévision de sanctions contre leurs ‘’bourreaux’’, la mise en place et l’application de droits allant dans ce sens.
L’application du droit à la scolarité pour les enfants, les jeunes filles surtout, de même que des inspections régulières dans les foyers pour se rendre compte de la situation que vivent les employés de maisons, figurent aussi parmi leurs revendications.
Dans le numéro de juillet dernier du magazine de l’Organisation internationale du travail (OIT), ‘’Travail’’, Manuela Tomei, directrice du Programme sur les conditions d’emploi et de travail du Bureau international du travail (BIT), a reconnu que ‘’les normes internationales du travail en vigueur n’offrent pas une orientation appropriée sur la manière d’assurer une protection réelle aux travailleurs domestiques’’.
Mme Tomei expliquait que cette situation de faiblesse des normes par le fait qu’‘’elles ne parviennent pas à traiter le contexte spécifique dans lequel se déroule le travail domestique, soit qu’elles autorisent explicitement leur exclusion’’.
L’avènement de nouvelles normes internationales sur le travail domestiques est attendu à l’horizon 2011, et le conseil d’administration du BIT avait inscrit une question sur ‘’le travail décent des travailleurs domestiques’’ à l’agenda de la 99ème session (2010) de la Conférence internationale du travail (CIT) en vue d’adopter une norme.
Le travail domestique occupe 5 à 9% de la population active dans les pays en développement, une proportion pouvant aller jusqu’à 2,5% dans les pays industrialisés, selon le BIT qui note que le recours à ces employés augmente dans les ménages, ‘’comme stratégie privée pour contrer les tensions croissantes liées à l’équilibre travail-vie familiale’’.
Constituées pour la plupart de femmes (souvent immigrées), les travailleurs domestiques s’occupent de la cuisine ou du ménage, des enfants, des personnes âgées ou handicapées et mêmes des animaux, alors que les hommes sont gardiens, jardiniers ou chauffeurs, constate la directrice du Programme sur les conditions d’emploi et de travail du BIT.
‘’En dépit de sa signification sociale et économique grandissante, relève-t-elle, le travail domestique a toujours été et demeure l’une des formes d’emploi les plus précaires, mal rémunérées, dangereuses et sans protection. Les abus et l’exploitation y son monnaie courante, en particulier en ce qui concerne les enfants et les travailleurs migrants’’.
En plus d’une faible rémunération et de demandes souvent imprévisibles au sein du foyer, ajoute-t-elle, la difficulté augmente pour les travailleurs domestiques de se mobiliser et de s’organiser pour obtenir de meilleures conditions de travail.
‘’Le domicile étant le lieu de travail, les stratégies d’organisation traditionnelles des syndicats sont inadaptées pour faire face à la condition particulière des employés de maison.’’

Ndella Touré (Aps)Thiedo

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