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Lettre ouverte à Monsieur Le Président de la République


Rédigé par leral.net le Lundi 14 Juillet 2014 à 22:14 | | 11 commentaire(s)|

Lettre ouverte à Monsieur Le Président de la République
Monsieur le Président ;

A Ziguinchor, Bignona comme à Sédhiou, c’est la consternation !
Oui, la décision que personne, ici, ne saurait comprendre, encore moins s’expliquer, consistant à éloigner de vous le ministre Benoit Sambou, sonne pour beaucoup d’observateurs, comme une sentence longtemps prononcée dans certaines coulisses. Elle aurait été simplement différée, le temps d’un prétexte tout trouvé enveloppé dans des draps qui en cachent mal les preuves …


Excellence, Monsieur Le Président de la République, la série de questions que la Casamance toute entière vous pose et les questionnements tout à fait légitimes portés à votre très haute attention par les populations de la région de Ziguinchor mais également celle de Sédhiou témoignent à souhait de cet incompréhension généralisée et expriment leur profonde frustration :
1. Est-ce vraiment si dramatique d’avoir eu le courage d’aller au front, à la conquête de la citadelle de Ziguinchor, jusque-là tenue par un homme qui, les ziguinchorois s’en souviennent encore, alors illustre inconnu, a été « installé » à coups de centaines de millions par qui l’on sait ?


2. Peut-on prétendre asseoir quelque base politique solide, donc durable, sans envisager l’éventualité de ne pas gagner du premier coup,… à tous les coups ?
3. D’ailleurs, à y regarder de près, qu’est ce qui aurait été perdu par le ministre Benoit Sambou versus ce qu’il aura largement contribué à conquérir au nom et pour le compte de l’APR ?
4. En le sanctionnant si lourdement pour son engagement sans réserves à vos côtés et son courage politique connu et reconnu par tous, quel est le message que vous envoyez aux jeunes militants de l’APR et à ceux qui frappent aux portes du parti?
5. Cette sentence ne porterait-t-elle pas les germes de l’avènement probable d’une drôle de génération d’hommes et de femmes politiques dont on aura inhibé l’envie et le courage d’aller au front ?
6. Les non succès d’aujourd’hui ne pourraient-ils pas préparer à mieux affronter de futures échéances victorieuses ?


7. Benoît aurait-il été plus méritant s’il avait choisi, comme d’autres l’on fait sans conséquences fâcheuses, de rester tout bonnement dans ses bureaux, au Building administratif, au lieu d’oser affronter un challenger local qui n’était pas forcément un allié de BBY?
8. En faisant tomber systématiquement les principaux piliers du parti (Benoit, Seydou, Thierno Alassane, Mor, etc.) la bâtisse APR ne coure-t-elle pas le risque de s’affaiblir et faire le bonheur de certains « alliés et néo alliés » qui ne guettent et n’attendent qu’une telle éventualité pour réaliser leur forfaiture?
Non, Monsieur le Président, sanctionner un vrai allié de la première heure de la trame de Benoît Sambou dont la loyauté, l’honnêteté et la totale fidélité ne souffrent, vous le savez, de l’ombre d’aucun doute, relève de l’erreur. Oui, vous avez été induit en erreur et puisque errare humanum est, vous pouvez rectifier sans que personne, au plan purement politique, ne puisse vous en tenir rigueur.




A la vérité, il faut reconnaître pour l’affirmer tout haut que Benoit n’a rien perdu lors de ces élections, il n’a simplement pas gagné Ziguinchor, la forteresse ; quelle honte y-a-t-il à cela ? D’ailleurs, depuis quand doit-on, dans une compétition à l’allure d’un tournoi, écarter voire bannir ceux qui, ayant décidé d’y participer, n’ont pas gagné leur premier match ?
Benoît n’a-t-il pas fait gagner dans les Kalounayes (chez son père) et dans le Eyoune (chez sa maman). Qui dit mieux ?
De plus, les capacités politiques de Benoit Sambou, ce qu’il représente dans et pour le parti ne sauraient être jaugés, encore moins mesurés à l’aune les résultats de ces élections locales. Il n’a cessé de travailler à massifier le Parti en s’impliquant plus au plan national.


C’est de cette manière, qu’il s’est forgé une stature d’homme intègre profondément attaché à ses origines et valeurs casamançaises, certes, mais insistant sur son envergure nationale. Il a gagné progressivement les cœurs au point de devenir un symbole, un espoir, le véritable yakkar pour les casamançais.
Pour toutes ces raisons, nous vous prions de ne pas nous biser ce Yakkar.
Enfin, Monsieur le Président, pour une fois dans l’histoire politique du Sénégal, Ziguinchor n’est pas représenté dans un gouvernement; c’est tout un symbole qu’il serait souhaitable de rétablir et de maintenir. C’est également le cas de Sédhiou qui, paradoxalement, bien qu’ayant remporté, haut la main, ces élections et les précédentes, semble royalement ignoré, snobé depuis votre avènement à la tête de ce pays ; là encore, est une première dans notre histoire récente.

Les Amis de Benoît Sambou (ABS) de la région naturelle de Casamance

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