leral.net | S'informer en temps réel

Lors d'une manifestation de Suprémacistes blancs, une voiture fonce dans la foule: Ce qu'il s'est réellement passé à Charlottesville, en Virginie

Un homme de 20 ans originaire de l'Ohio, James Alex Fields fils, a été arrêté et fera face à plusieurs accusations dont une de meurtre au deuxième degré alors qu'il aurait foncé avec son véhicule sur une foule qui manifestait contre un rassemblement de suprémacistes, à Charlottesville, en Virginie, tuant une personne et en en blessant près d'une vingtaine d'autres.


Rédigé par leral.net le Dimanche 13 Août 2017 à 18:55 | | 0 commentaire(s)|

Par ailleurs, un hélicoptère de la police de l'État de Virginie s'est écrasé, entraînant dans la mort un pilote et son passager. La police de l'État a indiqué que l'appareil surveillait le rassemblement au moment du drame.
 

L'acte fou de l'individu a exacerbé les tensions déjà fort vives qui ont fait sombrer cette ville universitaire dans le chaos, provoqué par le plus important rassemblement d'extrémistes de droite depuis au moins 10 ans.

Le gouverneur de la Virginie, Terry McAuliffe, avait déjà déclaré l'état d'urgence pour faciliter «la réponse de l'État à la violence». Les autorités de Charlottesville ont elles aussi déclaré un état d'urgence local peu après 11 h 00. De policiers en tenue antiémeutes ont ordonné à la foule de circuler pendant que des hélicoptères survolaient la ville.

Les suprémacistes voulaient protester contre une décision des autorités de retirer une statue de Robert E. Lee, le commandant en chef de l'armée sudiste pendant la Guerre civile américaine. Les contre-manifestants, eux, protestaient contre le racisme.

Matt Korbon, un étudiant de 22 ans de l'Université de la Virginie, a raconté que plusieurs contre-manifestants marchaient dans la rue lorsqu'on a entendu «un crissement de pneus». Une Dodge Challenger de couleur argent a percuté un autre véhicule avant de reculer à travers «une mer de monde».

Plusieurs personnes ont été projetées dans les airs. Les autres ont tenté de fuir les lieux en courant dans différentes directions et en criant.

Les autorités ont dit que 19 personnes avaient été blessées par l'automobiliste fou. En tout, 35 personnes ont dû recevoir des soins au cours de la journée.

La mère de James Alex Fields fils, Samantha Bloom, a déclaré à L' Associated Press samedi soir, qu'elle savait que son fils participait à un rassemblement en Virginie, mais ne savait pas qu'il s'agissait d'un rassemblement de suprémacistes.

«Je pensais que cela avait quelque chose à voir avec Donald Trump. Mais Trump n'est pas un suprémaciste blanc», a déclaré la mère du suspect.

«Il avait un ami afro-américain donc ...», at-elle dit avant que sa voix ne s'arrête. Elle a ajouté qu'elle serait étonnée si son fils avait des idées d'extrême-droite.

Samantha Bloom, qui est devenue visiblement contrariée en apprenant le décès et le nombre de blessés lors du rassemblement, a déclaré qu'elle et son fils venaient de déménager dans la région de Toledo, et qu'auparavant, ils vivaient dans la ville de Florence au nord du Kentucky.

Elle a dit que c'est là que son fils a grandi. Elle a déménagé dans l'Ohio en raison de son travail.

Les troubles avaient commencé la veille alors que les suprémacistes portant des torches ont traversé le campus universitaire au cours d'une manifestation qu'ils ont eux-mêmes qualifiée de «pro-blanche». Une escalade de la violence s'est emparée de la foule samedi matin: des centaines de personnes se sont échangé des coups de poing et des coups de bâton et se sont lancé des bouteilles d'eau. Au moins huit personnes ont été blessées au cours de ces affrontements et les autorités ont procédé à une arrestation.

En conférence de presse, le président des États-Unis, Donald Trump a condamné «en les termes les plus forts» ce qu'il a qualifié de «démonstration odieuse de haine, de sectarisme et de violence». Il a prôné un retour à la loi et à l'ordre.

M. Trump dit avoir parlé au gouverneur McAuliffe. «Nous convenons que la haine et la division doivent cesser immédiatement», a raconté le président.

Il a cependant tenu à souligner que «plusieurs camps» en sont responsables.

Il a aussi avancé que ces tensions existent depuis longtemps au pays, avant même son propre gouvernement ou celle de son prédécesseur, Barack Obama. «Peu importe notre couleur, notre credo, notre religion ou notre parti politique, nous sommes tous Américains d'abord», a-t-il déclaré.

Le blogueur de droite Jason Kessler avait organisé ce rassemblement - qu'il décrit comme «pro-blanc» - pour dénoncer la décision de la ville de retirer la statue du général Robert E. Lee, le dirigeant des forces des États confédérés lors de la guerre de Sécession.

Jason Kessler estime qu'il est question de liberté d'expression.

«Il s'agit d'un climat anti-blanc au sein du monde occidental et du besoin pour les personnes blanches d'être défendues comme les autres groupes», a-t-il exposé.

Le blogueur invite dorénavant les participants à quitter la ville puisque les autorités ont déclaré le rassemblement illégal.

La police disait s'attendre au déferlement de jusqu'à 6 000 manifestants dans les rues de Charlottesville, cette semaine.

Parmi eux, devaient figurer des membres du KKK, de groupes néonazis, des miliciens et des militants qui se réclament de l'«alt-right» - une idéologie qui incorpore généralement racisme, «nationalisme blanc» et populisme.

La Anti-Defamation League et le Southern Poverty Law Center, qui surveillent les groupes extrémistes, soutenaient qu'il aurait pu s'agir du plus grand événement de la sorte depuis au moins une décennie.

La Maison-Blanche a gardé le silence pendant de longues heures, samedi, à l'exception de la publication sur Twitter de la Première dame, qui a déclaré qu'il faut «communiquer sans haine dans nos coeurs», même si «les États-Unis encouragent la liberté d'expression».

En mai, un groupe de manifestants, torches à la main, s'étaient réunis autour de la statue de Robert E. Lee en présence du proéminent «nationaliste blanc», Richard Spencer.

Le mois dernier, une cinquantaine de membres du Klu Klux Klan de la Caroline du Nord s'étaient rendus à Charlottesville, où des centaines de contre-manifestants les attendaient de pied ferme.

Des commentaires de Trump font réagir

Le président Donald Trump a blâmé «plusieurs parties» pour l'escalade de la violence survenue à Charlottesville, en Virginie, dans le cadre d'un rassemblement de suprémacistes.

Son intervention publique au cours d'une conférence de presse, a suscité maintes réactions, dont plusieurs négatives.

Ce qu'a déclaré Donald Trump: «Nous condamnons, en les termes les plus forts cette flagrante démonstration de haine, de sectarisme et de violence, de plusieurs bords. Cela a commencé il y a bien longtemps. Avant Donald Trump. Avant Barack Obama. Cela dure depuis très très longtemps.»

Ce que d'autres ont dit:

«Je n'en ferai pas tout un plat. Je fais porter le chapeau pour bien des choses que l'on observe aux États-Unis de nos jours à l'entourage du président», - le maire de Charlottesville, Michael Signer, un démocrate.

«M. le Président, nous devons appeler le mal par son nom. C'étaient des suprémacistes blancs, c'était un acte de terrorisme intérieur», - le sénateur républicain du Colorado Cordy Gardner (Twitter).

«Il est très important pour notre nation d'entendre ↋potus (le président) décrire les événements de  Charlottesville comme ils le sont réellement: une attaque terroriste par des  suprémacistes blanc», - le sénateur républicain de la Floride, Marco Rubio.

«â†‹POTUS doit se prononcer franchement contre le retour en force des suprémacistes blancs. Il n'y a pas plusieurs camps, juste le bien et le mal», - un représentant de la Californie, Adam Schiff, un démocrate.

«Comme le président Trump a déclaré: le peuple américain doit se rassembler dans l'amour de notre pays et l'amour entre nos concitoyens», - le vice-président Mike Pence (Twitter).

«Même si on défendre la liberté de parole et la liberté de réunion, nous devons condamner la haine, la violence et les suprémacistes blancs», - l'ancien président Bill Clinton (Twitter).

«Nous devons appeler le mal par son nom. Mon frère ne s'est pas sacrifié en combattant Hitler pour que les idées nazies soient librement diffusées chez nous» - le sénateur républicain de l'Utah, Orrin Hatch (Twitter).

«Les commentaires de M. Trump étaient justes. Il ne nous a pas attaqués. Il a seulement dit que la nation doit se rassembler. Il n'a rien dit contre nous. Il ne nous a pas du tout condamnés. Quand on lui a demandé de le faire, il a quitté la salle. C'était bien, très bien. Que Dieu le bénisse» - Daily Stormer, un site internet suprémaciste qui a fait la promotion du rassemblement de Charlottesville dans son édition Summer of Hate (L'Été de la haine).