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Lutte/ Avec le Pay Per View : Des promoteurs de lutte fructifient leurs fonds et touchent le Jackpot

Rédigé par leral.net le Lundi 9 Mai 2022 à 23:08 | | 0 commentaire(s)|

La lutte avec frappe est d'une manière générale, la propriété exclusive de l'Etat du Sénégal. Sa gestion a été confiée à une structure déconcentrée, dénommée CNG (Comité National de Gestion) qui, à son tour, délivre des autorisations (licences) à toute personne physique ou morale (promoteur), voulant organiser des évènements sportifs dans cette discipline. Mais, depuis un certain temps, des promoteurs de lutte cherchent à innover dans la manière d’organiser les combats de lutte. Suivant cette volonté, ils ont introduit un système de paiement appelé, PAY PER VIEW. Ils grugent ainsiles passionnés de ce sport national, sans pour autant s’acquitter comme il se doit, de leurs obligations fiscales.


Lutte/ Avec le Pay Per View : Des promoteurs de lutte fructifient leurs fonds et touchent le Jackpot
L’organisation des combats de lutte attire, accroche et mobilise toute une nation. Les promoteurs, soucieux de faire des affaires se donnent les moyens d’attirer l'attention des populations sur certaines affiches ou combats sciemment montés pour se remplir les poches. Ne se limitant plus aux billetages classiques, ces affairistes ont introduit un système électronique de paiement surdimensionné pour fructifier les fonds à collecter. D’après certains observateurs ou connaisseurs de ce mode de paiement électronique, des promoteurs peuvent régulièrement récolter dans des combats plus d’un milliard de FCfa.

Un petit calcul sur un combat serait de mise pour éclairer tout ceci. Les pass PAY PER VIEW sont vendus entre 10 et 15 Euros dans la diaspora, sans compter les pass de 5.000 FCfa au Sénégal. Se basant sur la déclaration d’un promoteur qui disait avoir vendu dans un combat 100 mille pass avec un investissement de 200 millions FCfa pour divers frais.

Le plafonnement des pass à 12.5 Euros (8150frs CFA), multiplié par les 100 mille pass vendus, ramène à la somme de 815 Millions francs CFA sans compter les pass locaux, vendus à 5000francs, la recette sur les tickets vendus entre 5000 FCfa et 100.000 FCfa plus les enveloppes de soutien, adressées à des autorités ou parrains de l'évènement. Et en dernier lieu, l'argent récolté des sponsors.

A l’aboutissement, constate-t-on, le promoteur se retrouvera facilement avec un montage financier de plus d'un milliard de FCfa. Alors qu’il a investi moins de 250 millions FCfa.

Montages financiers et arnaque aux lutteurs

Les montages financiers ne dépassent pas souvent 350 millions de FCfa. Pour cause, seuls certains lutteurs (VIP) sont payés à plus de 50 millions de FCfa. D’autres sont payés moins de 5 millions, voire 15 millions de FCfa. Et lors de ces évènements, on note 5 à 6 affiches avant le grand Combat. Seul le dernier avoisine les dizaines de millions. Pour le reste, c’est toujours entre 1.00.000 et 10.000.000 F Cfa.

Le calcul démontre que les lutteurs, principaux acteurs, sans qui on ne saurait parler de lutte ni même penser à l'organiser, se voient attribuer une partie infime du butin qui ressort de ces évènements.

Arnaque aux contribuables

La loi n 90-07 du 26 juin 1990, relative à l'organisation et au contrôle des entreprises du secteur parapublic et au contrôle des personnes morales de droit privé, bénéficiant du concours financier de la puissance publique (journal officiel du 7 juillet 1999), stipule que toute entreprise a l'obligation de dresser un bilan au moins une fois par an et de l'envoyer au centre des impôts.

Ledit bilan comptable au-delà de l'obligation est un document qu’il faut savoir lire et établir régulièrement. Un tel manquement mettrait l'entreprise dans un état d'irrégularité patente. Qu'en est-il de ces entreprises qui utilisent un concours financier de la puissance publique pour se renflouer les poches et de manière arrogante. Les détenteurs de ces entreprises se permettent de proclamer tout haut qu'ils sont les seuls propriétaires de ces évènements.

Cette pratique de contournement ou refus de s’acquitter des obligations poussent certains à se demander à quand la fin de la recréation quand on fait miroiter tout un pays sur de grands combats de lutte pour au final, le commercialiser. Par dessus tout, le fait que dans ces évènements, la part d'impôts des Sénégalais ne soit pas versée, biaise toute la légitimité. Tout ceci nous fait dire que le processus d'organisation de ces combats de lutte mérite un sérieux regard.

Présentement, certains de ces promoteurs, pour profiter du maximum de leurs combats, créent des chaînes Youtube et des sites d’informations pour capter davantage de sous avec la monétisation des contenus digitaux de l’évènement. Alors...

Sabirane Seck