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Lutte contre la cybercriminalité : Le Sénégal à l'école européenne

Un atelier de formation en cybercriminalité se tient à Dakar avec l'appui du Conseil de l'Europe. L'objectif est de former quinze formateurs sur une durée de 35 mois.


Rédigé par leral.net le Mardi 8 Septembre 2015 à 11:17 | | 0 commentaire(s)|

Lutte contre la cybercriminalité : Le Sénégal à l'école européenne
La cybercriminalité prend des proportions inquiétantes au Sénégal. Selon la directrice nationale de la police, "ce phénomène, dont les auteurs agissent rarement au sein de leur propre pays, menace notre société". D'où l'urgence de prendre des mesures. En cela, le Sénégal peut compter sur le Conseil de l'Europe. Un atelier de formation des formateurs des premiers intervenants en cybercriminalité s'est tenu, à cet effet, hier, à Dakar.

Présidant la cérémonie d'ouverture, Anna Sémou Faye a plaidé pour une coopération globale, judiciaire, internationale, afin d'avoir des synergies nouvelles pour combattre la cybercriminalité. Elle est d'avis que les forces de l'ordre doivent s'adapter à ce nouveau contexte mondial, se mobiliser, s'organiser, mieux s’équiper, mais aussi se former, en se dotant de meilleures capacités intellectuelles, techniques, opérationnelles pour faire face à ce fléau. Pour la Directrice générale de la police, le caractère international de la cybercriminalité appelle à une réponse commune et cohérente de l'ensemble du pays. Ainsi, elle veut que le secteur privé soit impliqué. Conscient de l'incapacité de l'État d'assurer seul la recherche et la poursuite des délinquants, Anna Sémou Faye considère qu'il ne sert à rien de développer une stratégie unique à l'échelon national. Pour cela, elle milite pour une coopération internationale élargie, d'où l’intérêt de cet atelier qui vient renforcer les acquis. Selon la Directrice générale de la police, le Sénégal dispose d'une unité spécialisée contre la cybercriminalité, et d'un laboratoire de criminalité informatique, mais il doit faire face à la hausse exponentielle de la criminalité, à cause des progrès technologiques qui facilitent le travail des bandes criminelles qui se sont structurées en multinationales, exploitant sans scrupule les multiples marchés de la drogue, de la prostitution libre, le terrorisme, la contrefaçon, les escroqueries, sans compter les attaques aux systèmes informatiques entre autres.

À en croire au représentant du Conseil de l'Europe, Alian Sevilla, la formation va s'appuyer sur deux piliers : pédagogiques et techniques. "Cela va nous permettre de simuler d'infractions et de faire des cas concrets, où nous allons leur demander de répondre. L'objectif est aussi que ces bénéficiaires soient capables d'aller former et d’être des référents".

De son côté, le directeur de l'école de police, Demba Sarr, a demandé que ce projet soit élargi à d'autres corps comme la gendarmerie et la douane.