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Lutte contre la violence faite aux jeunes filles : Imams et guide religieux s’engagent

Pour combattre les violences faites aux jeunes filles, le Centre de guidance infantile et familiale de Dakar a organisé, samedi dernier, une journée de sensibilisation en direction des imams et chefs religieux de la commune d’arrondissement de Grand Yoff.


Rédigé par leral.net le Mercredi 24 Février 2010 à 18:14 | | 0 commentaire(s)|

Lutte contre la violence faite aux jeunes filles : Imams et guide religieux s’engagent
‘Les filles subissent des assauts sexuels sous n'importe quel prétexte’ dénonce le directeur du Centre de guidance infantile et familiale de Dakar, Serigne Mor Mbaye. ‘Si nous ne nous décidons pas à agir, nous ne cesserons d’en payer les conséquences. Chaque jour, la presse sénégalaise relate des cas de viols avec violence commise sur des mineurs’, souligne-t-il. C’est dans ce cadre que le Centre de guidance infantile et familiale de Dakar, après avoir mené une caravane de sensibilisation à travers les quartiers populaires de Dakar, vient d’entamer la seconde phase de sa mission qui consiste à sensibiliser les guides religieux sur les conséquences néfastes des actes de viols commis sur les jeunes filles.
Ainsi pendant deux jours, imans et chefs religieux ont été outillés sur les différentes mesures de prévention à prendre pour éviter la recrudescence des cas de viols. Ils vont ainsi servir de relais auprès de la population afin de mieux les sensibiliser dans la lutte contre les violences sexuelles commises sur les filles. Car pour Serigne Mor Mbaye, malgré un large éventail de lois sur la question, la violence faite aux femmes reste un sujet tabou au Sénégal, la société restant muette. Le sujet a été considéré comme relevant de la vie privée des femmes et devant être traité dans l’intimité familiale. Aussi pour mettre un terme à ce phénomène qui ne cesse de s'accroître au Sénégal et qui reste souvent impuni sous prétexte que cela peut salir le nom de la famille, toutes les mesures adéquates seront prises par le centre. Certes, soutient le Professeur Mbaye, ‘nous ne critiquons pas certaines pratiques traditionnelles qui, contrairement à ce que veulent nous faire croire certaines personnes, protègent et privilégient la femme. Aussi nous n'allons pas permettre que des gens malintentionnés s'en servent pour maltraiter à leur guise et freiner l’épanouissement des jeunes filles’. Pour lui, la responsabilité de promouvoir et de protéger les droits des femmes n'est pas du seul ressort du gouvernement. Toutes les différentes parties prenantes ont également la responsabilité d'aider et de prendre des initiatives propres. ‘Les associations de femmes, les autorités de police, les médias et les personnes privées doivent jouer leur rôle’, confie-t-il.

Certes, de nombreux efforts ont été faits pour juguler, voire enrayer la violence à l'égard des femmes au Sénégal. Il existe diverses politiques et lois pour la défense des femmes. Seulement, ces politiques et législations ne portent pas spécifiquement sur la violence à l'égard des femmes et ne sont pas non plus consolidées. Elles sont plutôt dispersées dans divers instruments traitant de l'analphabétisme de la femme, de sa santé en général, et sont mises en œuvre par différentes autorités. Cette fragmentation des politiques et de la législation constitue un écueil majeur.

Mamadou Wane, imam dans une des mosquées de la commune de Grand-Yoff, affirme que les guides religieux comptent renforcer la résistance avec l'aide des défenseurs des droits des femmes et les mouvements féministes et attirer l'attention sur les cas d'abus.

Paule Kadja TRAORE
Source Walfadjri

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