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Lutte contre le trafic du bois à Bignona : 112 personnes interpellées et un impressionnant lot de matériels saisi


Rédigé par leral.net le Mercredi 29 Juin 2016 à 08:06 | | 0 commentaire(s)|

Le deuxième jour de la caravane du ministère de l’Environnement et du Développement durable sur la situation du trafic de bois illicite dans le sud du pays est consacré au département de Bignona, dans la région de Ziguinchor. Même si la situation du trafic n’y est pas alarmante comme c’est le cas à Kolda, des arrestations ont, néanmoins, eu lieu. Et, selon les chiffres du service des eaux et forêts de la localité, 112 personnes ont été interpellés depuis le mois de janvier et 12 d’entre eux sont présentement en prison pour le délit de coupe illicite de bois. L’inspecteur régional des eaux et forêts de Ziguinchor, Djimanga Diedhiou,précise que ces derniers sont de nationalité sénégalaise, guinéenne et gambienne. A l’en croire, « la lutte est sans relâche ». « De jour comme de nuit nous traquons des coupeurs illicites de bois », dira-t-il.

L’inspecteur Diedhiou reconnait que les Gambiens et les bandes armées sont fortement impliqués dans ce trafic. « Nous avons des preuves de leur implication dans la coupe de bois, nous avons des documents qu’ils ont délivrés pour des autorisations de circulation de la Casamance vers la Gambie. Nous avons également des preuves sur l’implication des bandes armées dans ces coupes de bois. Nous avons aussi des documents qu’ils ont eux-mêmes délivrés pour autoriser la circulation de bois coupé en Casamance pour la Gambie », indique-t-il.

Pour décourager ceux qui s’adonnent a ce genre de pratiques, les habitants du village de Kalounaye ont été formés afin qu’ils puissent, eux même, protéger la forêt qui fait partie celles aménagées de la région. « L’aménagement est une option du gouvernement du Sénégal, parce que l’expérience a montré qu’au niveau des forêts aménagées, la forêt est mieux protégée, il y a moins de feu de brousse, les populations peuvent gagner de l’argent honnêtement tout en préservant la forêt », explique l’inspecteur. A l’en croire, cette option fait déjà des résultats puisqu’il y a de moins en moins de coupe de bois mais aussi de feux de brousse parce que « les populations savent que c’est leur gagne-pain. Elles sont chargées de la surveillance de la forêt qui est un des aspects de l’aménagement ». « Lorsqu’il y a feu de brousse, ce sont ces populations qui interviennent en premier lieu. C’est ça l’intérêt de l’aménagement », dit-il, convaincu, avant de terminer en soulignant que la caravane s’est rendue au siège des agents des eaux et forêts pour voir ce qui a été saisi. Ainsi, plusieurs sacs de charbon, 112 charrettes, des troncs d’arbre et 10 camions appartenant à des Gambiens décorent la cour de la structure.

Mariama Kobar Saleh
Envoyée spéciale à Bignona