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Lutte contre les discriminations : l’ONU lance un mécanisme sur le racisme et les violences policières

Rédigé par leral.net le Mardi 13 Juillet 2021 à 23:00 | | 0 commentaire(s)|

Lutte contre les discriminations : l’ONU lance un mécanisme sur le racisme et les violences policières
Le mécanisme international d’experts qui va se pencher sur le racisme systémique et les violences policières a été lancé mardi à Genève.
 
L’ONU lance un mécanisme international de 3 ans sur le racisme systémique et les violences policières, un an après le décès de l’Afro-Américain George Floyd. Mardi à Genève, le Conseil des droits de l’homme a aussi demandé le retrait des soldats érythréens du Tigré.
 
Dans une résolution approuvée par consensus, l’instance onusienne a décidé d’établir un mécanisme de trois experts internationaux, qui seront désignés par la présidente du Conseil, sur les discriminations policières contre les personnes d’ascendance africaine. Ce format devra contribuer à faire avancer la justice et la réparation pour les inégalités raciales et pour l’héritage de siècles de violations.
 
Les membres du mécanisme devront notamment se pencher sur le recours excessif à la force, le profilage racial ou encore l’accès à la justice pour les victimes. Ils relaieront chaque année leurs observations auprès du Conseil des droits de l’homme.
 
Dans la résolution, les États et tous les acteurs sont appelés à faire en sorte que les responsables policiers et sécuritaires «aient à répondre des violations des droits de l’homme et des infractions dont ils se rendent coupables».
 
Dans son rapport publié fin juin, la Haute commissaire Michelle Bachelet avait demandé aux États membres de l’instance onusienne de lancer le nouveau mécanisme. Elle s’était dite favorable à des «excuses»  et des réparations.
 
Davantage de données raciales attendues
 
Elle s’est penchée sur près de 200 décès de personnes d’ascendance africaine dans le monde, attribués aux forces de l’ordre. Elle a examiné dans le détail les cas de sept victimes, dont George Floyd, des Brésiliens ou le Français Adama Traoré. Elle a également discuté avec des centaines de personnes et les représentants de plus 100 États et autres acteurs.
 
Michelle Bachelet avait demandé aux États d’«arrêter de nier et de commencer à démanteler» le racisme systémique. Des données raciales devraient être analysées, en conformité avec les droits humains, pour pouvoir identifier l’ensemble des problèmes, selon le Haut-Commissariat. Une composante que devra encore surveiller le mécanisme approuvé par l’instance onusienne.
 
Mardi, le Conseil des droits de l’homme a aussi condamné la situation au Tigré, dans le nord de l’Éthiopie. Dans une résolution approuvée après un vote, il demande un retrait «rapide et vérifiable» des soldats érythréens présents dans cette région exposée à un conflit depuis plusieurs mois.
 
Le Haut-Commissariat avait estimé il y a quelques mois que de possibles crimes contre l’humanité et crimes de guerre ont notamment été perpétrés par les armées éthiopienne et érythréenne. Mardi, l’Érythrée a tenté de saboter la résolution par des amendements, tous rejetés, avant de rejeter celle-ci tout comme l’Éthiopie.
 
Tous deux dénoncent une interférence dans l’investigation conjointe entre le Haut-Commissariat aux droits de l’homme et la Commission éthiopienne des droits de l’homme qui doit s’achever en août. Plusieurs délégations avaient laissé entendre que la résolution resterait prudente, notamment avec le gouvernement éthiopien, pour éviter de compromettre ce dispositif.
 
Bélarus, Syrie et Birmanie visés
 
Le Conseil des droits de l’homme se dit aussi très inquiet par la situation humanitaire et appelle à la fin des violations des droits de l’homme. Plusieurs responsables onusiens ont alerté récemment sur le désastre au Tigré où l’assistance peine à arriver, un convoi ayant pu rejoindre lundi avec difficulté Mekele.
 
Selon l’ONU, plus de 400’000 personnes au total sont en situation de famine et 1,8 million de personnes supplémentaires sont menacées de les rejoindre. Plusieurs millions de personnes ont été déplacées.
 
Parmi les autres résolutions adoptées après un mois de travaux en ligne, le Conseil des droits de l’homme a demandé la libération immédiate du journaliste et opposant bélarusse Roman Protassevitch et de son amie. Il a également à nouveau demandé justice pour les dizaines de milliers de disparus en Syrie.
 
Lundi, pour la seconde fois en quelques mois, ses pays membres avaient appelé à un dialogue national et à une réconciliation en Birmanie. L’UE ou la Grande-Bretagne ont toutefois déploré que la résolution, axée sur la situation de la minorité des Rohingyas, ne condamne pas formellement le coup d’État de février. Comme l’avait fait celle votée lors de la session spéciale juste après l’arrivée au pouvoir des militaires.
 
Le Conseil des droits de l’homme n’a pas réussi à se prononcer lundi et mardi sur tous les projets de résolution. La session va se terminer mercredi depuis Genève. (ATS)
 



Source : https://www.impact.sn/Lutte-contre-les-discriminat...