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MAME GORGUI NDIAYE : « le jour où Seydi Djamil m’a appelé pour me… »

Au-delà de Mame Gorgui Ndiaye, l’ « Enfant chéri de Dakar », il faut désormais dire Mame Gorgui Ndiaye « Sopey Mohamed), Psl. Ce Talibé Cheikh s’est rappelé, lors de l’entretien avec le support de communication de Gueule Tapée-Fass-Colobane de sa venue à la localité de Fass, son rôle de Chef de quartier, ses relations avec Seydi Moustapha Sy Djamil, de sa carrière, entre autres souvenirs


Rédigé par leral.net le Dimanche 21 Mars 2021 à 06:00 | | 0 commentaire(s)|

MAME GORGUI NDIAYE : « le jour où Seydi Djamil m’a appelé pour me… »
Création et habitation à Fass

Je suis venu à Fass en 1946, à l’époque, il était le Directeurs des Travaux Communaux, du temps des colons. Cependant, je suis né à la 7 Rue 10 Elimanel Fall. C’était la grande maison où tout le monde habitait. C’est au gré de ses affectations qu’on s’est retrouvé à Fass. Depuis lors, je n’ai jamais quitté Fass.
Chef de quartier de Fass

Je recommande à tous les Fassois de faire comme, depuis plus d’un demi-siècle. Mon père ne prônait que la paix, c’est ce qu’il m’avait enseigné. Et à mon tour, c’est ce que j’ai toujours préconisé à mes voisins, à Fass. J’ose dire que je n’ai jamais eu de problèmes avec personne pendant toutes ces années. Pour il faut savoir ce que tu détiens, connaître ton devoir et enfin ce qu’il ne faut pas faire. Regardez la configuration de Fass, en commençant par la Médina, érigée par Mame El Hadji Malick, Fass elle-même baptisée au nom de Cheikh Ahmed Tidiane Chérif de Fass. On a cette chance à Fass et sommes prêts à faire face à face à tous nos adversaires. On a le sang de battants, de gagneurs, d’hommes intègres, entre autres qualités. Vous savez, dans toutes les communes, il y aura toujours des choses à améliorer et le plus important aussi, que les autorités municipales écoutent les populations, soient proches d’elles. En ce qui concerne le rôle de chef de quartier, les gens me respectent beaucoup et je pense être assez rigoureux en traitant les documents administratifs dont ils ont besoin.

Relations avec Seydi Djamil

Je pourrais écrire un livre sur Seydi Djamil et même sur notre relation qui a débuté depuis 1959, quand il me remettait le «Wird » de la Tarikha Tidiania. A l’époque, il habitait à Fass Paillotte. « Le chemin est là, vas y, fonce », m’avait-il dit. Jusqu’au jour où Samba Sow, son bras droit me dit de lui répondre urgemment. Une fois seuls dans sa chambre, il me dit en ces termes : « A ce jour, on a dépassé les rapports de talibé à marabout. Mon souhait serait qu’au Jugement dernier, on aille ensemble au Paradis. A ce jour, tu m’as et tu as la maison. A ce jour, tu as Serigne Babacar Sy et tu as la maison de Serigne Babacar Sy. A ce jour, tu as Mame El Hadji Malick Sy et tu as la maison de Mame El Hadji Malick Sy. A ce jour Mame El Hadji Malick Sy et sa maison, Serigne Babacar Sy et sa maison, Serigne Moustapha Sy Djamail et sa maison, tu as les mêmes droits que les autres. C’est ce que je voulais te dire. Tu peux partir maintenant ». C’est un des multiples témoignages que je peux dire de ce saint homme. Nous sommes le 21 février 2021 (Ndlr : l’interview s’est déroulée le mardi 21 février 2021 à son domicile) et de 1959 à cette date, je ne lui ai parlé que de deux de mes problèmes.

Départ à la Mecque

Mes amis Djabel Mbaye et Assurances Malick Diop étaient partis à la Mecque trois fois successivement, en 1979, 1980 et 1981. Ensuite ils m’ont dit de faire tout mon possible pour y aller à mon tour. Je leur dis que ce n’est pas aussi simple que cela et ils me répondent que j’en suis capable d’autant que je suis populaire et connais beaucoup de gens. A l’époque, Abdou Diouf était le Président de la République du Sénégal. Je me rends chez Seydi Djamil pour lui dire de prier pour moi pour me faciliter mon projet d’aller au pèlerinage de la Mecque. Après un court instant de méditation, il me dit : « Insha Allah, tu peux y aller. Quand tu auras tous tes papiers, tu viendras me voir».

Ce jour-là, mon grand frère Mamadou, qui travaillait à la Banque Centrale passe à la maison et je lui fais part de mon projet. Il me remit sur le champ vingt mille (20.000) francs CFA et me dit : « quand on démarche des choses, il faut prendre le taxi, c’est plus rapide et avec cela tu pourras faires tes courses ».
A 18h, mon frère, à la descente du travail, refais un crochet à la maison et me balance : « ça y est, c’est fini. Je t’ai trouvé le billet et les devises ».

A l’époque, Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Makhtoum habitait aussi Fass et quand je suis venu chez lui, j’ai vu qu’il accompagnait Moustapha Niasse qui était le Premier Ministre du Sénégal. Le guide religieux me reçoit enfin, car, à trois reprises, je n’ai pu le voir. On était le mercredi et il me donne rendez-vous le vendredi, après la prière de 14h. Son bras droit me remet cinq cent mille (500.000) francs CFA. Entre temps, j’avais écrit au Président de la République et trois jours après, son Directeur de cabinet me convoque pour me remettre sept cent cinquante mille (750.000) francs CFA, le prix du billet.

Pour la première fois en 1983, je suis parti à la Mecque. Et pour dire que le restant de mon argent m’a permis de faire la Umrah en 1984 et la même année aussi, le Hadji. En tout, je suis allé à la Mecque à quatre reprises, la dernière, c’était en 2004. Pour vous dire que les prières qu’il a faites pour moi ont été exaucées.



Mr Ndao B