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Macky et Moustapha Diakhaté : une dictature en gestation


Rédigé par leral.net le Mercredi 24 Juin 2015 à 20:42 | | 37 commentaire(s)|

Macky et Moustapha Diakhaté : une dictature en gestation
« Etre grand, c’est soutenir de grandes querelles ».

J’avais bien prédit que MACKY était tenté inéluctablement par les heures les plus sombres du wadisme. Aujourd’hui cela ne fait plus l’ombre d’aucun doute.

Les incompétents sont toujours aussi bien promus au royaume de MACKY. Tout le monde sait que l’Acte 3 de la décentralisation est une catastrophe historique décriée à l’unanimité par tous les acteurs de la Décentralisation. L’onde de son échec n’épargne aucune parcelle de notre territoire national ; ce texte de loi, dont le retour à l’Assemblée nationale était prévu vers la fin de ce mois avec l’introduction programmée de la fiscalité propre aux départements et la mise en place des pôles, ce texte de loi, disais-je est depuis lors rangé aux oubliettes : il faut dire qu’il a été élaboré non pas pour le bénéfice de la Nation, mais il a été taillé sur mesure contre des hommes, des adversaires politiques pour être plus précis, et de grandes Institutions susceptibles, selon les vils calculs de pseudo experts incompétents en tout, de servir de strapontin pour menacer le règne tranquille de MACKY.

L’échec de YOUM est patent ; mais son succès politique est éclatant. Il ne faut donc pas être surpris de le voir promu auprès du grand chef, pour tenter de réussir à ses côtés ce qu’il est parvenu à faire aux collectivités locales : les déstructurer et empêcher aux acteurs de l’opposition d’être visibles et de réussir par là à renfoncer leur leadership politique dans les contrées à fort enjeu électoral qui échappent à l’ APR.

D’ici les prochaines échéances donc, le mot d’ordre est de bloquer l’envol de ces collectivités locales, et d’initier un travail de sape et de débauchages sur fond de chantage pour obtenir leur ralliement à la cause politique de MACKY.

Ce tripatouillage des textes est désormais le nouveau dada de notre dadais de guide. Il est fomenté par ses coupe-jarrets au sein de toutes les institutions. Ainsi, à l’Assemblée nationale, en prélude à la rupture du compagnonnage avec le PS, l’illuminé Moustapha DIAKHATE, brillant inculte qui se prête des capacités notoires de rédempteur, l’honorable Moustapha DIAKHATE entouré de ses seconds couteaux parmi lesquels le fantasque Cheikh SECK a décidé d’initier une révision du règlement intérieur, pour y tailler une loi sur mesure destinée à museler la Représentation nationale, et réduire au silence tout opposant à l’expression de la seule volonté de la nouvelle constante nationale : MACKY.

Même aux heures les plus sombres du règne de Me WADE, nous n’avons jamais vu une Assemblée nationale sans groupe parlementaire autre que celui de la majorité, où il est interdit à un député de quitter une coalition, ou même d’intégrer un autre groupe parlementaire, sous peine d’être déchu de son mandat ; ce mandat il n’a pas été octroyé pour servir l’ambition d’un seul homme assez pleutre et incompétent pour croire que son sort n’est pas entre ses mains.

Le sort politique de MACKY ne dépend pas du PS, il dépend de son bilan. Si maintenant il croit que c’est en manipulant nos lois et règlements, en manipulant nos Institutions qu’il parviendra à extirper son sort des aléas du jeu démocratique, c’est parce que comme tout acteur tragique sous le coup du fatum, il ignore qu’il accélère sa marche vers sa propre perte, sans malheureusement le savoir.

Les grandes questions qui intéressent les sénégalais sont les cadets des soucis de MACKY et ses affidés. Après avoir passé autant d’années à nous bassiner de formules creuses vite passées de mode, MACKY s’est soudain rendu compte qu’l soliloquait tout seul en écho aux diatribes de ses souteneurs sans inspiration. Les sénégalais ont faim, les sénégalais ont soif, les sénégalais sont englués dans l’indigence et la misère, à des niveaux jamais atteints. Tout le monde en a marre désormais.

L’ère de politique politicienne, avec des acteurs qui confondent bêtise et intelligence tactique est révolue. Je me demande comment Moustapha DIAKHATE et ses affidés peuvent manquer autant de courtoisie républicaine envers leurs alliés, en violation flagrante et éhontée de nos valeurs morales, en portant la promotion de lois aussi scélérates, au nom du peuple sénégalais, pour le bénéfice d’un seul homme, d’un parti, sans aucune considération pour les sénégalais qui les ont justement élus.

Ils devraient pourtant savoir que les manipulations politiciennes que les sénégalais avaient sanctionné après avoir acheté avec leur sang le respect qui sied à notre Constitution et à nos Institutions ne seront plus jamais tolérés désormais.

En faisant du WADE sans WADE, MACKY est en train d’avouer son échec à sortir notre pays de la catastrophe économique et sociale où elle s’enfonce durablement.

Cette poudrière va exploser surement, puisque des fous comme Moustapha DIAKHATE ont décidé d’allumer la mèche, en lançant bien avant l’heure, la course vers les échéances électorales.

Malheureusement, MACKY ne dit jamais non. Et par ce fait, il cautionne une situation qui constitue une première pour notre pays : le gardien de la Constitution, celui qui devait protéger nos Institutions et veiller au respect des droits et de l’expression démocratique de ses concitoyens a décidé, comme personne avant lui, de soumettre à la seule volonté de sa toute puissance toutes les Instituions de la République, et de contrôler tous les pouvoirs : législatif comme judiciaire.

Le substitut Procureur spécial près la CREI que rien n’arrête décidément vient d’être promu Agent judiciaire de l’Etat alors qu’il continue d’officier au procès de TAHIBOU NDIAYE (décidément notre pays manque de magistrats compétents comme lui, ou il doit vraiment être indispensable…à qui ?!) tandis que Moustapha DIOP n’est nullement inquiété.

MACKY n’a décidément pas retenu la leçon. C’est normal, car pendant que les sénégalais se faisaient tuer partout à Dakar, il parcourait déjà le pays pour battre campagne.

Il n’a donc pas vécu les événements tragiques qui ont précipité la chute de WADE, et posé les jalons de son accession au pouvoir.

Cette fois-ci, il sera au premier rang. Et il ne pourra surtout pas dire qu’il n’a pas été averti.

Cissé Kane NDAO
Président de l’A.DE.R