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Macky et l’Assemblée nationale : un bourbier où il a tout à perdre


Rédigé par leral.net le Vendredi 6 Novembre 2015 à 09:02 | | 0 commentaire(s)|

L’on se rappelle qu’il y a de cela quelques jours, MACKY avait reçu les députés de sa coalition au Palais, en présence des ténors de Benno Bokk Yakaar. Les journaux avaient titré sur ses avertissements adressés à ceux qui risquaient alors de perdre leurs postes dans le Bureau de l’Institution, et que MACKY rappelait à l’avance à l’ordre.

Mais, il doit y avoir certainement quelque chose qui a échappé à tous ces observateurs avertis de la scène politique. Car, aujourd’hui, nous nous rendons compte que le seul point sur lequel ces députés étaient d’accord en fait, c’était la reconduction du vieux NIASSE au perchoir !

Je ne puis m’empêcher de me demander en effet s’il n’y a pas de sombres consignes politiciennes données à ces députés, au vu de la pagaille qui sévit à l’Assemblée nationale, sans que MACKY daigne lever le plus petit doigt, pour le moment.

Lui qui est aussi sérère que hal pulaar devrait se rappeler cette fable dont la moralité conseille d’éteindre le feu qui ravage la maison du voisin, car rien ne garantit qu’une brindille ne s’en envolera pas, pour venir embraser la sienne !
Le cheval, le coq et le bœuf qui avaient minimisé les appels à l’intervention dans son conflit avec la couleuvre au sommet de la case du sage du village ont péri, après que le margouillat dans sa chute des suites de sa bagarre avec la couleuvre eût embrasé la paillote du vieillard !

Les députés de la coalition de MACKY ou du moins ceux qui défendent la position de son Bureau à propos du conflit entre libéraux originels et autres transfuges trotskistes et socialistes transhumants à travers la presse ne maîtrisent décidément pas les subtilités du règlement intérieur de l’Assemblée nationale.

La mauvaise foi manifeste et leur langue de bois impertinentes ont fini de faire douter les sénégalais sur l’impartialité de NIASSE et compagnie, surtout si l’on connait la haine tenace de ce vieux colérique qui aime bien manger froidement le plat de sa vengeance. La victime désignée ici étant Me WADE.

Les députés de MACKY sont en train de nous administrer la preuve que « la violence est la vérité de la politique », comme l’affirmait Lénine.

Simplement nul ne sait où elle s’arrêtera, et quelles conséquences elle peut engendrer. Quand le bon sens disparaît, tout se transforme. Il faut donc éviter de croire que les choses de la vie se règlent par de bons mots. Car ce sont les actes qui leur donnent un sens, et orientent le sort d’une nation, à travers un enchaînement d’événements regrettables qui échappent à tout contrôle.

Que nos députés se départissent un peu de l’influence de leur mentor, il les a certes choisis ou il a validé leur sélection, mais il ne les a pas élus. Et qu’ils se souviennent qu’ils représentent le peuple.

La fascination pour le pouvoir et leur désir fanatique et exacerbé engendre une fixation qui bloque leurs pensées, et les poussent en conséquence à réagir comme des sous hommes. Quand les arguments ne peuvent plus donner raison, l’argument de la force prédomine, et les injures laissent bientôt la place à la baston.

Ce sont là les conséquences d’un choix hasardeux opéré par MACKY et ses alliés de leurs candidats à l’élection législative.

Tout le monde a salué l’intention de MACKY d’organiser son référendum en 2016, et d’aller ensuite aux élections en 2017, même si personnellement je ne la partage pas.

Qu’on soit d’accord ou pas, MACKY se bat pour ouvrir davantage son pays et le rendre attrayant, en remplissant son rôle de chef de l’Etat : « vendre » son pays, à travers le PSE, et une politique ardue de réformes des institutions.

Pour le moment, même si les résultats sont mitigés car notre pays est englué dans le classement des pays les plus pauvres, nous espérons encore qu’une fois la mobilisation des ressources bouclées et les chantiers de son quinquennat lancés, le PSE boostera la croissance, et permettra à nos populations épuisées et aux abois de commencer à espérer à nouveau en un avenir moins sombre, et plus attrayant, même si 2035 est quand même loin !

Sans stabilité politique pourtant, toutes ces prévisions ne peuvent se réaliser. Et aujourd’hui, en regardant sans intervenir la tragi-comédie qui se déroule à l’Assemblée nationale, il est en train de laisser grandir un feu qui demain pourrait l’emporter rapidement, et lui ravir toute opportunité d’obtenir un second mandat.

Puisque dans les faits nous avons une Assemblée nationale aux ordres et que c’est lui le maître du jeu, il lui revient de siffler la fin de la récréation.

Sinon, comme l’a si bien dit M. Alioune TINE, il vivra l’amère expérience de la déstabilisation de son régime comme ses prédécesseurs, qui ont tous perdu le pouvoir après avoir mal négocié un conflit ouvert à l’Assemblée nationale.

Le PDS n’est surement pas un cadavre même s’il est moribond, mais MACKY a tout intérêt à se laver les mains de la bataille de succession qui y fait rage. En jouant la carte Aïda MBODJ face à FADA, Me WADE est en train de casser une alliance qui aurait pu le déstabiliser et précipiter sa retraire politique. Aujourd’hui tous les caciques du PDS qui participent à cette guerre des tranchées ont accepté ce choix car il y va de leur survie.

L’Assemblée nationale est l’un des enjeux de ce conflit. Mais le contrôle du groupe parlementaire des libéraux n’a qu’une portée symbolique. Aïda MBODJ l’a dit.

Et MACKY a tout intérêt à éviter que la force prime le droit à l’Assemblée nationale. Ce sera un formidable raccourci que l’opposition exploitera avec délectation, pour donner un point de départ à son combat pour l’évincer du pouvoir. Le cas Me WADE doit être vraiment instructif pour lui.

Et d’ailleurs, au PDS, MACKY compte suffisamment d’amis ; il devrait avoir la sage retenue de les laisser à leurs querelles intestines. Les conséquences ne peuvent que lui être bénéfiques, surtout que la majorité des responsables charismatiques de ce parti ont choisi de se mettre en retrait de cette agitation stérile, et demeurent engagés dans la lutte pour l’amélioration des conditions de vie des populations de notre pays, qui leur ont fait confiance.

Ce que nous observons est indigne d’une démocratie mature, et est en étroite contradiction avec le discours de MACKY sur les Institutions. En sa qualité de gardien de la Constitution, il est interpellé donc au premier chef.

Il est temps qu’il réagisse, pour cette fois-ci.

Cissé Kane NDAO
Président de l’Alliance démocratique pour la République
A.DE.R