“Un chambellan ou chambrier (camerarius en latin) est un gentilhomme chargé du service de la chambre d’un monarque ou d'un prince, à la cour duquel il vit’’.
Cette définition du dictionnaire “le Larousse” est différente de ce qui se passe au Sénégal où le chambellan, encore appelé "beuk néeg", est perçu comme l’homme à tout faire du marabout. Dans ce pays, on devient "beuk néeg" par vocation, par reconnaissance, mais surtout, pour avoir été choisi par le maître des lieux, selon des critères que lui seul connaît.
Jadis, n’importe qui ne pouvait être beuk néek. Et pour cause, la personne devait être dotée d’une foi inébranlable et d’un dévouement sans commune mesure. Cheikh Diop, un ancien "beuk néeg", constate pour s’en désoler : “Notre métier, naguère très noble, est aujourd’hui infesté de personnes corrompues, louches, faux dévots, entre autres”.
Même son de cloche chez Fallou Sène, ancien "beuk néeg" d’un Khalife général, qui regrette ce qui se passe actuellement, notamment, “les vols et les fuites fréquentes des secrets des audiences des marabouts, distillés dans les couloirs ou dans la presse’’.
“Aujourd’hui, poursuit-il, la fonction de "beuk néeg" n’est plus ce qu’elle était, surtout avec ces gens qui foisonnent dans les domiciles des foyers religieux du pays. L’accès de certaines personnes indésirables à la cour des chefs religieux, expose ces derniers au vol et aux agressions’’.
L’exemple le plus édifiant est celui de Cheikh Bakhoum, puisque l’affaire avait atterri au tribunal.
Chambellan chez le regretté Khalife général des Mourides Cheikh Sidy Moctar Mbacké, il avait réussi à subtiliser beaucoup d’argent. Jugé au Tribunal de Grande Instance de Diourbel, en 2016, il disait avoir “acquis deux Toyota, communément appelés Mbacké-Touba, une Peugeot 406, un scooter, une charrette, un âne et un magasin de vente de pièces détachées’’.
“J’ai fait un an dans la maison du khalife. Lorsque j’ai pris la clé de la chambre où l’argent était gardé, je n’avais qu’un seul objectif : voler de l’argent. Lorsqu’on m’a arrêté, je détenais un paquet de liasses de billets de banque de 10 millions de nos francs. Les deux véhicules, qui roulaient sur l’axe Mbacké- Touba, ont coûté 5,9 et 5,6 millions FCfa.
J’ai aussi acheté une moto et réfectionné notre maison. Je ne peux dire avec exactitude les montants volés’’, avait-il avoué.
Enquête
Cette définition du dictionnaire “le Larousse” est différente de ce qui se passe au Sénégal où le chambellan, encore appelé "beuk néeg", est perçu comme l’homme à tout faire du marabout. Dans ce pays, on devient "beuk néeg" par vocation, par reconnaissance, mais surtout, pour avoir été choisi par le maître des lieux, selon des critères que lui seul connaît.
Jadis, n’importe qui ne pouvait être beuk néek. Et pour cause, la personne devait être dotée d’une foi inébranlable et d’un dévouement sans commune mesure. Cheikh Diop, un ancien "beuk néeg", constate pour s’en désoler : “Notre métier, naguère très noble, est aujourd’hui infesté de personnes corrompues, louches, faux dévots, entre autres”.
Même son de cloche chez Fallou Sène, ancien "beuk néeg" d’un Khalife général, qui regrette ce qui se passe actuellement, notamment, “les vols et les fuites fréquentes des secrets des audiences des marabouts, distillés dans les couloirs ou dans la presse’’.
“Aujourd’hui, poursuit-il, la fonction de "beuk néeg" n’est plus ce qu’elle était, surtout avec ces gens qui foisonnent dans les domiciles des foyers religieux du pays. L’accès de certaines personnes indésirables à la cour des chefs religieux, expose ces derniers au vol et aux agressions’’.
L’exemple le plus édifiant est celui de Cheikh Bakhoum, puisque l’affaire avait atterri au tribunal.
Chambellan chez le regretté Khalife général des Mourides Cheikh Sidy Moctar Mbacké, il avait réussi à subtiliser beaucoup d’argent. Jugé au Tribunal de Grande Instance de Diourbel, en 2016, il disait avoir “acquis deux Toyota, communément appelés Mbacké-Touba, une Peugeot 406, un scooter, une charrette, un âne et un magasin de vente de pièces détachées’’.
“J’ai fait un an dans la maison du khalife. Lorsque j’ai pris la clé de la chambre où l’argent était gardé, je n’avais qu’un seul objectif : voler de l’argent. Lorsqu’on m’a arrêté, je détenais un paquet de liasses de billets de banque de 10 millions de nos francs. Les deux véhicules, qui roulaient sur l’axe Mbacké- Touba, ont coûté 5,9 et 5,6 millions FCfa.
J’ai aussi acheté une moto et réfectionné notre maison. Je ne peux dire avec exactitude les montants volés’’, avait-il avoué.
Enquête