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Mahammed Boun Abdallah DIONNE :«L’Etat a financé la première phase du PUDC, sur fonds propres, pour 120 milliards F CFA et il sera alloué près de 300 milliards F CFA pour la seconde phase »

Le Premier ministre a signalé que même dans un contexte de rareté des ressources, l’Etat a financé la première phase du PUDC, sur fonds propres, pour un montant de près de 120 milliards de francs CFA. Et que pour la seconde phase du Programme, il sera alloué un montant de près de 300 milliards de francs CFA. Monsieur le Premier Ministre Mahammed Boun Abdallah DIONNE a présidé ce lundi 13 mars 2017 au King Fahd à Dakar, un Atelier Régional de Capitalisation sur le Programme d'Urgence de Développement Communautaire (PUDC), sur le thème : "Un modèle de développement innovant pour l'atteinte des ODD". Voici le discours prononcé à cette occasion.


Rédigé par leral.net le Mercredi 15 Mars 2017 à 15:26 | | 0 commentaire(s)|

Mesdames, Messieurs les Ministres, 
Monsieur le Secrétariat d’Etat en charge du suivi du Programme d’urgence de Développement Communautaire (PUDC), 
Monsieur le Directeur du Bureau Afrique du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), 
Madame la Coordonnatrice du Système des Nations Unies au Sénégal, 
Messieurs les Directeurs pays du PNUD, 
Mesdames, Messieurs,

Je me réjouis de la tenue de cette rencontre de haut niveau, qui constitue un important cadre d’échanges sur les questions majeures de développement.

L’Agenda 2030 que nous avons adopté avec la communauté internationale, centré notamment sur le développement humain, ne peut se réaliser sans une forte synergie entre les acteurs et un fort engagement de leur part, car les défis sont énormes et complexes ; leur prise en charge est urgente.

En effet, après avoir parcouru des milliers de kilomètres pour visiter les territoires les plus enclavés du Sénégal, Son Excellence Monsieur MACKY Sall a mesuré, à sa juste valeur, l’impératif de la mise en œuvre d’une stratégie de développement, qui puisse apporter des changements substantiels, des bonds qualitatifs, au niveau des conditions de vie de mes compatriotes.
Voilà, en substance, ce qui a été à l’origine du Plan Sénégal Emergent (PSE), qui fait l’objet d’un consensus national, appuyé, de surcroît, par l’ensemble des partenaires techniques et financiers du Sénégal à l’occasion du Groupe Consultatif tenu en février 2014, à Paris.
Je dois le rappeler. Le PSE repose sur trois axes :
  • le premier consiste à susciter la transformation de la structure de l’économie sénégalaise, dans le sens de soutenir une dynamique de croissance forte, durable et inclusive ;
  • le deuxième vise à élargir l’accès aux services sociaux et la couverture sociale et préserver les conditions d’un développement durable ;
  • et, enfin, le dernier axe apporte des réponses aux exigences de bonne gouvernance, à travers le renforcement des Institutions et la promotion de la paix, de la sécurité et de l’intégration africaine.
Ce Plan, qui est notre agenda national de développement économique et social, met donc l’accent sur une plus forte impulsion dans la création de richesses et d’emplois et sur le renforcement du capital humain et de la gouvernance.

Toutefois, confronté à la profondeur des inégalités et des disparités de divers ordres entre le milieu urbain et le monde rural, le Chef de l’Etat a décidé, avec l’accompagnement du PNUD, dont l’expertise et le dynamisme sont reconnus de tous, d’élaborer et de mettre en œuvre le Programme d’Urgence de Développement Communautaire (PUDC).
Outil de promotion des territoires ruraux qui ont été longtemps abandonnés, sous-équipés, voire déshérités, le PUDC est un programme novateur, tant dans sa conception que sa mise en œuvre.

Mesdames, Messieurs,

Le PUDC a pour vocation fondamentale de répondre, dans la célérité et l’efficacité, aux besoins vitaux des territoires ruraux, dans un souci d’équité et de justice sociale. Il vise à favoriser l’accès de ces populations aux services sociaux de base, à travers la mise en place d’infrastructures socio-économiques.

Il s’inscrit ainsi dans la dynamique d’améliorer significativement leurs conditions de vie et de promouvoir l’implication des acteurs locaux dans le développement économique et social de leurs terroirs, qui, par ailleurs, regorgent d’énormes potentialités indispensables à l’émergence du Sénégal. Les interventions du PUDC se font autour de quatre (4) composantes, à savoir :
  • l’accès à l’eau potable ;
  • la fourniture d’électricité ;
  • l’accroissement des pistes de désenclavement ;
  • l’allègement des travaux domestiques des femmes.
A terme, le PUDC permettra de densifier considérablement le réseau de routes non revêtues, de construire et de réhabiliter plus de 3000 km de pistes rurales, d’installer et de réhabiliter plus de 238 forages et 161 châteaux d’eau, d’électrifier plus de 420 villages et de mettre à disposition plus de 5064 équipements ruraux, notamment des décortiqueuses et des batteuses pour l’allègement des travaux en milieu rural.

En outre, le PUDC veillera au renforcement des capacités des groupements professionnels et autres acteurs locaux, en entreprenariat rural, à la relance de la productivité des populations rurales, à la valorisation de la production agricole, à la sensibilisation et à la protection de l’environnement.

Le Programme se consacre également à la facilitation de l’accès aux services financiers et à la mise en place d’un système de suivi-évaluation géo-référencé à même de renseigner sur les performances qui seront enregistrées.

Ainsi, la clarté de la vision et la pertinence de la coordination ont permis d’obtenir des résultats probants qui, je dois vous l’avouer, nous confortent dans la conviction que nous détenons, avec le PUDC, un modèle performant de promotion du monde rural, indispensable à notre quête d’émergence.

En effet, ce programme innovant et ambitieux, lancé le 07 juillet 2015, présente, en moins de deux (2) ans de mise en œuvre, un bilan très appréciable.

D’abord, dans le volet hydraulique, il a été réalisé 187 forages (sur un total de 238), 68 châteaux d’eau (sur un total de 161), 1753 km de linéaire de réseau mis en place et fonctionnels (sur un total de 4737), 182 abreuvoirs (sur un total de 346) et 1070 bornes fontaines (sur un total de 1844), avec, en guise de mesure d’accompagnement, une convention signée avec l’Office des forages ruraux (OFOR) pour la gestion et la maintenance de ces systèmes d’alimentation en eau.


Sous ce registre, pour maintenir cette dynamique remarquable, Son Excellence Monsieur Macky SALL, Président de la République a lancé, la semaine dernière, à l’occasion de sa tournée économique dans la zone Nord du Sénégal, la troisième phase du volet hydraulique du PUDC, qui sera matérialisée, notamment, par la construction de 251 forages dont 70 à réhabiliter.
A cet égard, je tiens à remercier en son nom la République de Chine qui a contribué, dans le financement de cette nouvelle phase, à hauteur de 60 milliards de francs CFA.

Ensuite, concernant les réalisations en infrastructures de transport, plus de 790 km de pistes rurales sont en chantier dans dix régions, dont plus de 255 km déjà ouverts à la circulation. Ces ouvrages permettront le désenclavement de 960 villages et impacteront 461.000 personnes habitant en milieu rural.

S’agissant de l’accès à l’électricité, le démarrage de l’électrification est effectif pour 142 villages (sur un total de 420), aidant ainsi à relever progressivement le défi de la fourniture universelle d’énergie. 65 km de ligne Moyenne Tension (sur un total de 1879) et 124 km de ligne Basse Tension (sur un total de 1309) ont été installés.

Dans le court terme, 20800 ménages ruraux vont bénéficier d’installation intérieure et de raccordement au réseau de la fourniture d’électricité. Enfin, pour alléger le travail des femmes, le Programme a déjà certifié 3405 équipements post-récoltes et mis à la disposition des groupements féminins plus de 1562 lots (sur un total de 5064) dans dix (10) régions.
1843 équipements sont actuellement en phase de déploiement. Ce matériel permettra notamment la création d’activités de transformation et l’augmentation de revenus pour plus de deux (2) millions de personnes.

Mesdames, Messieurs,

La PUDC est un modèle de coopération entre le PNUD et le Sénégal, mais aussi un exemple de mobilisation de ressources internes pour financer notre développement.

En effet, dans un contexte de rareté des ressources, l’Etat a financé la première phase du PUDC, sur fonds propres, pour un montant de près de 120 milliards de francs CFA. Pour la seconde phase du Programme, il sera alloué un montant de près de 300 milliards de francs CFA. Le Gouvernement compte maintenir ses efforts.

Dans ce sillage, cette rencontre nous permettra donc d’échanger sur la durabilité du PUDC et la nécessité de mobiliser des ressources additionnelles par le biais de nouveaux partenariats, au-delà de l’originalité de ce modèle de transformation des conditions de vie des communautés, du partenariat fécond entre le PNUD et le Sénégal ainsi que des résultats obtenus.
C’est pourquoi le Gouvernement, sur instruction du Chef de l’Etat, mènera une évaluation participative des impacts de la première phase de mise œuvre du PUDC.

Egalement, il me paraît crucial d’étudier les modalités d’allègement des volets d’intervention du PNUD et de redéfinir le périmètre des champs d’actions cibles ou la trousse d’actions communautaires pour la nouvelle étape du PUDC.
Enfin, les questions de gouvernance du Programme devront être approfondies, en vue d’explorer les possibilités de transférer progressivement la gestion du PUDC à l’Administration sénégalaise, dans des conditions de délivrance optimale de résultats.
Je ne saurais terminer mon propos sans adresser, encore une fois, mes chaleureuses félicitations au PNUD qui nous a accompagnés dans ce processus, au Secrétaire d’Etat, chargé du suivi du PUDC, à l’équipe de coordination du PUDC et à l’ensemble des acteurs ici présents, dont la contribution aux différentes étapes du programme a été remarquable.
Je vous remercie de votre aimable attention.