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Mairie de Londres: "L'image de la victoire du musulman pauvre sur le juif riche" gêne-t-elle l’Occident judéo-chrétien ?

Leral a fait exprès de remplacer sur le titre de l'article le nom d'«Alain Finkielkraut» par «l’Occident judéo-chrétien» avec un point d'interrogation. Car ce philosophe, penseur juif et «donneur de leçons» à l’occasion, passe pour l’un des directeurs de conscience de la vieille Europe. Ses avis sont considérés comme des décrets et ses prises de positions ont valeur de symbole dans la mentalité de l’intellectuel européen moyen qui pense que le Juif, originaire de la lointaine Palestine biblique mais né sur les terres des musulmans de Cisjordanie a plus de droit d’être Européen que le musulman né à Londres mais dont le pays d’origine a été conquis de force par la France, l’Angleterre ou l’Espagne. Jugez par vous-même en lisant ce texte, de la manière dont les penseurs occidentaux (curieusement, tous, d’origine juive, à voir leurs patronymes) manifestent la préférence juive en Europe et l'imposent aux pauvres citoyens européens de diverses origines qui acquiescent sans sourciller. Aimer les Juifs veut-il dire détester les Musulmans ? Les Européens doivent oser, sans être antisémites se décoloniser de leur "sémitophilie" qui leur fait regarder leur nombril comme le centre du monde.


Rédigé par leral.net le Lundi 9 Mai 2016 à 00:52 | | 15 commentaire(s)|

Le philosophe français (d'origine juive) a fustigé ce dimanche la couverture médiatique de l'élection municipale londonienne, qui a vu la victoire du travailliste Sadiq Khan, premier maire musulman d'une grande ville occidentale. Selon lui, ses origines auraient été présentées, à tort, comme un atout face à son adversaire, fils de milliardaire.

Manifestement Alain Finkielkraut n'a pas été emballé par l'élection de Sadiq Khan à la mairie de Londres. Du moins, le traitement médiatique qui a entouré la victoire du premier maire musulman d'une grande ville européenne laisse un goût amer à l'académicien.

Le philosophe français a regretté ce dimanche sur RCJ la faible importance accordée par les médias aux programmes du travailliste et de son concurrent conservateur, Zac Goldsmith. "Ils ont parlé essentiellement, sinon exclusivement de l'origine", s'est-il agacé. Selon Alain Finkielkraut "nous avons assisté à un duel entre celui qu'on a présenté comme le candidat musulman, fils d'un chauffeur d'autobus immigré du Pakistan et le fils d'un milliardaire juif qui a fait ses études à Eton", un prestigieuse collège anglais.

En clair, une vision manichéenne de la politique l'aurait emporté lors de cette élection, où les origines modestes du candidat auraient été présentés comme un atout face à un candidat bien né, désavantagé par son milieu social. "La sensibilité égalitaire va aujourd'hui au-delà des rêves de Bourdieu, a affirmé Alain Finkielkraut. Être un héritier tend a devenir un handicap politique". Avant de préciser: "En société multiculturelle, la noblesse consiste à venir d'un milieu défavorisé et immigré".
Pour étayer son argumentaire, le philosophe s'est penché sur le cas de l'aristocrate Winston Churchill, ancien Premier ministre britannique et héros de la Seconde Guerre mondiale. "Avec son pedigree, aurait-il ses chances aujourd'hui à Londres?", s'est-il interrogé.

Au cours de l'entretien, menée par la journaliste Elisabeth Lévy, le philosophe s'est enfin alarmé des soupçons d'antisémitisme qui pèsent sur le parti travailliste. Deux de ses membres ont été sanctionnés depuis le début de la semaine. Naz Shah, députée de Bradford West (nord), a été suspendue par son parti pour avoir posté sur Facebook en 2014 des commentaires jugés antisémites. La même sanction a frappé l'ancien maire de Londres Ken Livingstone, pour avoir dit qu'Hitler "soutenait le sionisme".

"L'antisémitisme ravage ce parti", a jugé Alain Finkielkraut, avant de relier cette polémique à l'élection municipale londonienne. Sadiq Khan "ne manifeste pas la moindre complaisance pour ce genre de propos. Il les condamne avec la plus extrême fermeté (...) Reste que cette image de la victoire du musulman pauvre sur le juif riche me laisse un goût amer", a-t-il conclu.
Question de Leral à M. Finkielkraut : Qu'en est-il de l'anti-islamisime dans les esprits judéo-chrétiens ?