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Matar Diokhané, présumé recruteur des djihadistes sénégalais: "J'avais impressionné Abubacar Shakau (...) Il m'avait remis 15 millions de FCFA"


Rédigé par leral.net le Lundi 30 Avril 2018 à 16:09 | | 0 commentaire(s)|

Considéré comme étant le cerveau de la bande des 29 présumés terroristes, Matar Diokhané, tiré à quatre épingles dans son boubou caftan de couleur blanche, teint noir et taille moyenne a fait face au juge de la chambre criminelle spéciale de Dakar. Né en 1986, marié à trois épouses et père d'une fille, l'accusé a rejeté toutes les 5 chefs d'inculpation qui pèsent sur sa tête.

A l'en croire, c'est un contrat de travail d'une durée d'un an qui l'avait amené au Nigéria et non pour combattre auprès de Bokko Haram.

" J'avais décroché ce contrat grâce à mon ami Moustapha Diop dit Mohamed Diop pour le compte d'un Tchadien du nom de Saïd Bâ. Ce denier avait son Daara à Andak qui se trouve à 6 km d'Abadame et il me payait 1500 euros chaque mois pour enseigner le Coran. C'est une fois à Abame où j’avais passé 40 jours à attendre le nommé Abu Amir pour qu'il me conduise à Andak que j'ai croisé fortuitement mes co-accusés sur les lieux. Même si je connaissais beaucoup d'entre eux qui ont eu à participer à nos réunions tenues à Rosso et Mbao suite à l'attaque dirigée contre l'imam Abdou Karim Ndour de Diourbel en 2012 " , a-t-il expliqué.

Pour ce qui est de sa rencontre avec le chef de Bokko Haram Aboubacar Shakau où le projet d’instauration d'une présumé cellule Djihadiste au Sénégal aurait été ficelé, celui qui se fait nommer aussi Abu Anwar a souligné que c'est son ami Aboubacar Guèye qui s'était rapproché de lui, en lui demandant d'intervenir pour permettre à ses co-accusés d'avoir une autorisation de sortie. Mais il n'avait aucune relation particulière avec Shakau même si celui-ci lui avait remis 7 millions de nairas, l'équivalent de 15 millions 600 mille francs CFA après leur entretien qui a duré 8h de temps.

" Shakau m'avait dit que la moitié de l'argent était destiné aux frais de transport de mes co-accusés et l'autre moitié est un cadeau. Parce que je l'avais impressionné lors de notre entrevue dans la forêt de Sambissa, en lui disant que je ne partageais pas avec lui sa position sur les cartes d'identité nationales qu'il jugeait Haram et sur le Takfir. Tout en lui reconnaissant son grade. Car c'est une fois là-bas que j'ai su que j'étais dans le fief de Bokko Haram. Il m'avait aussi félicité pour le travail que je fournissais dans la Daara de Andak. Mais je ne lui avais pas promis la création d'une base Djihadiste au Sénégal", - a-t-il nié. J'avais dit à mes co-accusés que j'allais les présenter à Imam Alioune Ndao une fois au Sénégal pour qu'il les conseille...".

Interpellé sur l'objet de la réunion qu'il avait tenu avec ses coaccusés à Andak après avoir quitté les bastions de Boko Haram, le polygame de soutenir qu'il avait dit à ses co-accusés qu'il allait les présenter à Imam Alioune Ndao pour que celui-ci puisse jouer le rôle de conseiller à côté d'eux, à chaque fois qu'ils auront besoin de prendre une décision quelconque.

" Parce que j'avais constaté qu'ils ont été trompés sur le but de leur voyage au Nigéria. Certains d'entre eux étaient complètement désemparés comme Mohamed Lamine Mballo. Raison laquelle une fois à Andak où on avait passé presque deux semaines, je leur avais dit que j'étais désormais leur Emir (d'après lui coordonnateur du groupe) et de rester à mon écoute une fois au Sénégal, car je vais les présenter à Imam Alioune Ndao. Mais je n'avais recruté aucun d'entre eux pour aller combattre auprès de Bokko Haram. C'est Moussa Mbaye, Aboubacry Guèye... qui les avait conduits là-bas ", a-t-il allégué.

Avant de renchérir qu'il avait fait la connaissance d'imam Alioune Ndao au moment où il était parti à Kaolack pour poursuivre ses études à l'école française." Parce que j'ai étudié jusqu'en classe de première S. C'est par la suite que je me suis reconverti maître coranique. Je priais dans sa mosquée et j'écoutais ses prêches. Et on partageait la même position sur l'application de la Charia qui n'a rien à voir avec le Jihad violent."





Kady FATY , leral.net

Matar Diokhané, présumé recruteur des djihadistes sénégalais: "J'avais impressionné Abubacar Shakau (...) Il m'avait remis 15 millions de FCFA"