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Mbour / Affaire des attaques de Sindia et Sandiara: Khonkoma se lave à grande eau


Rédigé par leral.net le Lundi 29 Novembre 2021 à 10:30 | | 0 commentaire(s)|

Deux semaines après les attaques des bases chinoise Cwe de Sindia et indienne de Solance de Sandiara et l’arrestation de 48 personnes, les habitants de Khonkoma ne digèrent toujours pas la descente musclée des gendarmes chez eux. A la suite d’une enquête éclair de la gendarmerie, 9 individus, ressortissants de ce village, ont été placés sous mandat de dépôt par un juge d’instruction près le Tgi de Mbour, renseigne "Le Quotidien".

Aujourd’hui, ils ont commis un pool d’avocats pour essayer de les tirer d’affaire. Mais, la méthode utilisée par les pandores ne passe pas. Mamadou Kâ, porte-parole des villageois, arrêté dans le cadre de cette affaire puis relaxé, n’est pas près d’oublier ce qu’il qualifie «d’humiliation» : «Après l’attaque de la base chinoise Cwe de Sindia, dans la nuit du samedi 13 novembre dernier, la gendarmerie a fait une descente musclée dans le village et a arrêté 4 hommes et une femme, qui allaitait un enfant, d’abord.

Le dimanche matin, ils sont revenus et ont arrêté beaucoup de personnes. Lorsque nous sommes allés à la Brigade de Recherches de Saly pour nous enquérir de la situation, la gendarmerie nous a demandé de retourner chez nous, jusqu’à demain (lundi).
»

Il enchaîne : «Malheureusement, à notre grande surprise, la gendarmerie est revenue dans le village à bord de 16 pick-up, pour arrêter encore 48 personnes, parmi elles, des hommes et des enfants. Nous avons été emmenés à la Brigade de Recherches de Saly. Lorsque nous avons demandé la raison, on nous a notifié que c’est suite à la l’attaque de la base chinoise, qui se trouve à 500 m de notre village, que nous sommes arrêtés.».

Il a été surpris par la méthode forte utilisée par la gendarmerie, pour procéder aux arrestations : «Je pense que si la gendarmerie a des soupçons sur une personne, elle doit aller directement chez la concernée pour l’arrêter, au lieu d’arrêter presque tout le village. C’est une méthode inhumaine», déplore le porte-parole.

Aujourd’hui, les villageois ne cachent pas leur étonnement, quand ils ont appris que le présumé butin a été retrouvé chez eux. «Nous avons vu des armes, de l’argent et des cartouches, que les gendarmes ont montrés à la télévision, pour dire que c’est le butin qui a été saisi par devers les assaillants, lors de cette attaque. Nous avons été surpris de voir ça», souligne-t-il encore.

Mamadou Kâ se pose une série de questions, sans pour autant trouver des réponses : «Comment quelqu’un, qui a été arrêté sur son lit en plein sommeil, peut-il posséder tout cet arsenal ? Comment peut-il posséder tout cet argent et ces cartouches ? C’est ce qui nous a tous surpris. Donc, puisqu’ils ont l’outrecuidance de le dire devant tout le monde, nous aussi, nous allons emprunter la même voie, pour démentir de façon formelle, cette information».

Par ailleurs, les habitants de Khonkoma dénoncent le déroulement de l’enquête. «Nous trouvons que l’enquête a été bâclée : comment, en moins de 10 jours, tu peux trouver des coupables et dire que ce sont ces gens qui ont commis l’attaque de Sindia et celle de Sandiara, de surcroît avec des armes, alors qu’au moment de leur arrestation, ils dormaient tous ? Personne n’a été arrêté avec une arme, de l’argent ou des cartouches. Que cela soit clair», tonne Moustapha Kâ, passablement agacé par cette situation.

Selon lui, les 9 personnes arrêtées ont toutes nié les faits. Il demande le respect de leurs droits. «Nous interpellons le ministre de l’Intérieur, nous sommes des citoyens, et c’est nous qui aidons souvent les gendarmes à arrêter les bandits ici. Si les présumés coupables sont parmi nous, qu’on les arrête. Les 9 personnes arrêtées sont intègres, nous allons utiliser tous les recours possibles. Comment peut-on arrêter des gens le samedi, ici à Sindia, et le lundi, après des attaques commises à Sandiara. Et les gendarmes disent que c’est le même groupe qui a commis les deux attaques», explique dubitativement Mamadou Kâ.

Ndèye Fatou Kébé