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Me Abdoulaye Tine : Le régime de Macky Sall est à la croisé des chemins et M. Dione sera jugé sur ses actes

Si le Premier ministre Aminata Touré a été relevée de ses fonctions, c'est parce que son gouvernement comme celui de son prédécesseur, Abdoul Mbaye, n'ont pas su transformer les promesses du candidat Macky Sall en actes. Et dans ce contexte particulier, les élections locales du 29 juin 2014 ont très vite revêtu l’allure d’un référendum contre le pouvoir en place et c’est pourquoi Mohamed Dione sera jugé sur ses actes. C’est du moins la conviction de Me Abdoulaye Tine, Président de l’Institut International de la Gouvernance Innovante (IIGI), un think tank basé à Paris.


Rédigé par leral.net le Lundi 7 Juillet 2014 à 13:34 | | 0 commentaire(s)|

Me Abdoulaye Tine : Le régime de Macky Sall est à la croisé des chemins et M. Dione sera jugé sur ses actes
Selon Me Abdoulaye Tine, le régime actuel n'a pas pu ou n'a pas su passer des promesses aux actes.
Et les 3729 milliards de francs CFA annoncés pour le financement du Plan Sénégal Emergent (PSE), à Paris, à l’issue du Groupe consultatif, "n’ont pas réussi à masquer la réalité économique et sociale du pays qui reste à ce jour profondément marquée par la pauvreté endémique des ménages, le chômage des jeunes et l’absence de perspectives politiques claires pour le pays, l’inexistence de rêve commun et de visée commune".

"On promet au peuple un Sénégal émergent à l’horizon 2035. Mais d'ici 2035, il faut bien que les Sénégalais puissent continuer à manger, à boire, à étudier, à se loger, en un mot à vivre. C’est dire que le régime n'a pas pu passer des promesses aux actes", estime-t-il. Certes, le camp présidentiel n’a eu de cesse de répéter à tort ou à raison que les élections locales sont des élections purement locales ! Pourtant, même si ces échéances restent un scrutin de proximité par excellence, les enjeux nationaux ne sont jamais très loin. Et que les élections locales du 29 juin 2014 ont très vite revêtu l’allure d’un référendum contre le pouvoir de Macky Sall.

Selon Me Tine pour comprendre ce qui s'est passé le 29 juin 2014, il faut se « re-situer » au soir du 25 mars 2012, où, l'élection de Macky Sall avait suscité beaucoup d'espoir pour le peuple sénégalais. Or, les Sénégalais attendent toujours qu’il pose des actes forts qui seraient de nature à les convaincre sur ses capacités réelles à mener les réformes jugées prioritaires et indispensables. "Aujourd’hui, la vraie préoccupation des Sénégalais n’est pas de savoir pourquoi Madame Aminata Touré a été remplacée mais plutôt de savoir si Mohamed Dione arrivera à donner un nouvel élan socio-économique qui permettrait de mieux redistribuer les richesses, d’endiguer la pauvreté des ménages, et d’assurer justice et emplois à une nouvelle génération pour qui l’avenir reste plus jamais incertain avec les grèves cycliques qui caractérisent le monde éducatif et universitaire. C’est pourquoi, Mohamed Dione est attendu et sera jugé sur ses actes, explique Me Tine .

Il est évident que les résultats des élections locales appellent sans doute, de la part du Président Sall, un changement profond de cap et de trajectoire au niveau des politiques publiques jusqu’ici mises en œuvre. En effet, il est urgent de parvenir à la mise en place adéquate de politiques économiques et sociales plus humanistes et plus volontaristes envers les populations locales. C’est pourquoi, Me Tine est d’avis que le régime de Macky Sall est aujourd’hui à la croisée des chemins puisqu’il ne lui reste plus que 28 mois (soit 2 ans et 4 mois) pour tenir l’ensemble de ses promesses; que de ce fait il n’a plus le droit à l’erreur.

"En clair, il ne doit plus être question "d'accélérer la cadence" mais « de changer la cadence » en changeant son fusil d’épaule", affirme-t-il.