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Me Amadou Aly Kane : "Cette loi instituant le parrainage citoyen, est la résultante d’une hypertrophie présidentielle"

En révisant l’histoire politique du Sénégal, Me Amadou Aly Kane, Conseil juridique à la Rencontre africaine de Défense des Droits de l’Homme (RADDHO) fait remarquer, sur les ondes de Sud Fm, que le système politique Sénégal a fonctionné de la même manière depuis l’indépendance du Sénégal : "une hypertrophie présidentielle qui a donné naissance à des lois comme celle du parrainage citoyen, une nécessité artificielle créée par le pouvoir en place qui pouvait attendre, le temps de discuter pour trouver un consensus".


Rédigé par leral.net le Lundi 23 Avril 2018 à 09:36 | | 0 commentaire(s)|

En fait, précise-t-il, "ce parrainage est la résultante d’une hypertrophie présidentielle, une forte autorité présidentielle qui ne date pas d’aujourd’hui. Elle date depuis les premières années de l’indépendance du Sénégal. Et la conséquence est qu’on assiste à la politique du surplace. Le pays fonctionne de la même manière. Celui qui accède au pouvoir fait adopter des lois pour s’y maintenir. Nous évoluons selon les intérêts du gouvernant". 

"On attendait de Macky Sall qu’il apporte des changements, lui qui est né après les indépendances, mais hélas ! Il est en train de suivre les mêmes pas de ses prédécesseurs", regrette-t-il. 

Se prononçant sur la décision d’Idrissa Seck de saisir la Cour de Justice de la CEDEAO pour violation de la Constitution, décision liée au vote de la loi sur le parrainage, Me Aly Amadou Kane rappelle qu’à partir de 2005, "il y a eu un amendement permettant que les citoyens des pays membres de saisir la Cour de la CEDEAO, s’ils estiment que ses droits sont violés" mais, s’empresse-t-il, "il faut épuiser toutes les voies internes". 

Sur le sujet du parrainage citoyen, il estime que "le 19 avril 2018, le Sénégal, en tant qu'Etat, a renvoyé une mauvaise image de lui-même. Cela renvoie à un Etat autoritaire, un Etat qui n’est pas d’accord avec la contradiction. On aurait dû faire comme Abdoulaye Wade, en autorisant la manifestation de l’opposition et de la société civile. Il suffit d’encadrer tout simplement même avec la moitié seulement de l’effectif policier mobilisé ce jour". 

D’après Me Kane, avec ce parrainage, on crée un délit électoral, notamment, avec les signatures. "Il faut donc un audit de notre démocratie", suggère-t-il. D’autant plus que, alerte-t-il, "un problème technique, un manque de confiance et avec le problème de signatures n’augurent pas quelque chose de bon pour le Sénégal". 

Dans ce sens, il estime que "le bulletin unique est quelque chose de sérieux qu’il faut envisager. Il faut travailler pour l’avenir. Or au Sénégal dès qu’on accède au pouvoir, on crée des conditions de maintien au pouvoir que toute autre chose". 

Selon Me Aly Amadou Kane, il y a un problème de patriotisme au Sénégal. "Nous sommes dans un monde globalisé, chaque citoyen doit faire de telle sorte que le pays soit au peloton de tête dans son domaine" indique-t-il. 
 
 
 
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Alain Lolade