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Me Assane Dioma Ndiaye sur l'origine des fonds des droits de l'hommistes : "Nous avons refusé le financement d'une ambassade pour défendre l'homosexualité"

Les sources de financement des organisations de défense des droits l'Homme intéressent bien des Sénégalais qui se posent des questions sur l'origine de leurs fonds. Certains hommes politiques, surtout ceux du camp présidentiel, estiment, au regard de certaines de leurs positions sur certains sujets, que beaucoup d'entre eux sont tout bonnement des personnalités politiques ou des traqueurs de financements. Des accusations dont ces droits de l'hommistes se défendent. Me Assane Dioma Ndiaye, le président de la Ligue sénégalaise des droits de l'Homme (Lsdh), révèle, dans Libération, qu'il arrive même qu'il refuse un financement qui n'est pas en accord avec les principes de son organisation.


Rédigé par leral.net le Samedi 19 Septembre 2015 à 10:19 | | 7 commentaire(s)|

Ils sont beaucoup à penser que ce sont les bailleurs de fonds des organisations de défense des droits de l'Homme qui orientent les combats portés par elles. Une conception que Me Assane Dioma Ndiaye balaie d'un revers de main. "En ce qui concerne mon organisation (la Lsdh), on n'a jamais eu d'activité conçu par un bailleur. Toutes les activités que nous menons, les rares d'ailleurs, en tant qu'organisation bénévole, parce qu'ayant une profession, sont dictées par les circonstances de l'heure. Par exemple, en matière de torture et dans le cadre de renforcement de droits qui paraissent vulnérables, comme les agressions, entre autres. Quand une ambassade a voulu financer notre organisation pour mener le plaidoyer sur l'homosexualité, on a décliné l'offre pour des raisons simples. Nous avions estimé que les raisons de l'heure n'étaient pas une urgences", a dit le président de la Lsdh.

A l'en croire, "le principe des organisations de droits de l'Homme doit être d'un caractère d'intérêt général". "Je voudrais signaler qu'aujourd'hui, ces financement sont devenus rares. Ce sont les multinationales en droits de l'Homme qui captent tous les financements. C'est rare de voir un bailleur financer une organisation locale comme les nôtres. C'est sur la base de contributions volontaires des membres que les organisations arrivent à mener leurs activités. Même pour les charges, nous ne bénéficions pas de logistiques publiques et nous sommes obligés de tout prendre en compte. Le petit personnel qui travaille chez nous fait du bénévolat. Nous n'avons pas les moyens de les payer. Parfois, il y a des difficultés de payer le loyer des sièges. Notre seul objectif est de faire prospérer les droits de l'Homme et assister les personnes vulnérables", a dit Me Ndiaye.