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Me Wade : Le dernier baroud d’honneur du héros du Sopi

A tous le moins, la situation du PDS me rappelle la Titanomachie, un épisode de la mythologie grecque racontant la lutte entre les Titans, première génération de dieux menés par Cronos, et Zeus, dieu de la deuxième génération, allié aux Hécatonchires et aux Cyclopes.


Rédigé par leral.net le Mercredi 10 Juin 2015 à 22:17 | | 7 commentaire(s)|

Me Wade : Le dernier baroud d’honneur du héros du Sopi
Cronos-Me WADE, armé du PDS, « sa chose, sa propriété », ravit au père de la démocratie plurielle ABDOU DIOUF-Ouranos- le Pouvoir et précipita dans le Tartare ses frères, l’Opposition. Il épousa ensuite sa sœur Rhéa-la Présidence de la République mais avala les enfants qui naquirent de cette union, ou grandirent durant son règne au point de lui porter ombrage : IDRISSSA SECK, PAPE DIOP, MACKY SALL et j’en passe, car il était frappé par une malédiction : lorsqu’un de ses fils atteindra l'âge adulte, il se retournera lui aussi contre son père.

Me WADE a particulièrement veillé à tuer dans l’œuf toute tentative d’affirmation de soi, toute velléité d’émancipation qui aurait pu faire émerger un leadership fort pouvant potentiellement porter atteinte à son aura solitaire.

Le drame qui frappe Me WADE est celui d’une succession manquée. En ayant voulu fouler au pied les procédures codifiées de dévolution du pouvoir et de succession démocratiques au sein de son parti, il s’est progressivement isolé, au point d’être aujourd’hui esseulé.

Oui, Me WADE est bien seul, entouré par la dernière ligne de ceux qui revendiquent unilatéralement l’exclusivité d’une fidélité à toute épreuve envers lui. Seulement, cette vieille garde est aujourd’hui aux abois : ces gens n’ont eu de légitimité que leur proximité avec Me WADE. A l’époque de leur toute puissance, certains parmi eux s’étaient même arrogés le droit de décider de la carrière politique de responsables dont l’engagement, la compétence et la capacité de mobilisation n’ont jamais fait défaut. Ces personnes ont souvent foulé au pied les décisions prises par Me WADE lui-même pour promouvoir des leaders méritants, au bénéfice de sous fifres et de courtisans prêts à toutes les génuflexions pour leur bon plaisir.

Le ressentiment contre cette horde est la chose la mieux partagée, d’autant plus que personne parmi les soi disant responsables politiques qui la composent ne peut même pas remporter une élection dans sa propre famille. En démocratie, on ne se pèse pas, on se compte.

Me WADE n’attend plus rien de la politique ; il ne souhaite plus compêtir pour quoi que ce soit. Il a passé l’âge. En voulant rester à la tête du PDS pour quelque raison que ce soit, il sert de couverture, à dessein ou involontairement, à ces mange mils qui ne représentent rien dans leurs terroirs respectifs.

C’est donc normal que ceux qui ont grandi avec le PDS et qui aspirent le porter vers d’autres combats revendiquent légitimement un changement, un renouvellement, une restructuration qui assoira les véritables bases d’un dynamisme démocratique porteur d’un nouvel élan vers la victoire.

En posant le débat, M. DIAGNE FADA et ses frères ont eu raison. Encore aurait –il fallu qu’on les eût écoutés, à l’interne, et que ce débat au lieu d’être étalé sur la place publique se déroulât dans les structures capables de servir de lieu d’échanges intra parti.

Ceux qui ont perturbé la rencontre avec Me WADE sont les mêmes qui en ont empêché la tenue à l’intérieur du PDS, pour des raisons évoquées plus haut, et du fait de leur position de proximité avec le maître du SOPI.

DIAGNE FADA a le courage de ses idées, il est fort de ses convictions, et surtout, il est en train de réciter une leçon bien apprise auprès de Me WADE : rien ne s’obtient sans effort en politique, tout s’arrache ! Me WADE en effet ne connait que le rapport de force.

Maintenant que la situation est bien claire, Me WADE continuera surement à conduire aux destinées du PDS, malgré tout. Car ce patrimoine, il tient coûte que coûte à le contrôler, pour le mettre au service de KARIM WADE. En effet, le PDS doit d’abord être mobilisé entièrement pour le combat de la libération des prisonniers politiques, au premier rang desquels KARIM WADE. Qui est mieux indiqué pour veiller au respect de ce mot d’ordre prioritaire, si ce n’est lui même, le père éprouvé, privé d’un enfant chéri représentant l’espoir de la perpétuation de son œuvre ? Pour lui, n’a t’il pas sacrifié tous les fils d’emprunt ?

Et puis, KARIM étant candidat déclaré du PDS, il est hors de question pour Me WADE de laisser le PDS entre des mains qui pourraient perturber son agenda politique, une fois qu’il sera dehors, et sur les starkings blocks pour la présidentielle !

En tenant le PDS et en optant pour le statu quo, Me WADE qui n’a de l’ambition que pour son fils interdit à tout leader libéral d’en avoir, et de se ranger sous son desiderata, et de subir encore les apparatchiks qui l’ont pris en otage !

Même s’il n’a ni charisme ni intelligence ni compétence, SOULEYMANE NDENE NDIAYE a tout de même eu le courage de dire non, haut et fort, et de partir, la tête haute.
Les autres ont quant à eux eu bien raison de rester, et de porter le combat en interne. Pour plusieurs raisons :

• En demandant un renouvellement des structures du PDS après avoir reconnu le leadership incontesté de Me WADE et approuvé la candidature de KARIM WADE, M. DIAGNE FADA et ses frères jouent un coup qui compte double : Si KARIM WADE n’est plus candidat pour quelque raison que ce soit, Me WADE ne l’étant pas de toute façon, qui serait plus légitime pour être automatiquement désigné si ce n’est celui qui au terme de ces renouvellements aura légalement acquis les suffrages qui le placeraient en successeur démocratiquement élu de Me WADE ?

• En plus, ces renouvellements pourraient signer les retrouvailles de tous les fils de Cronos-Me WADE qu’il avait dévorés, pour bâtir une coalition sous la bannière libérale assez forte et crédible capable de balayer le très impopulaire MACKY SALL. En effet, DIAGNE FADA à la tête du PDS ne peut pas ne pas déboucher sur des retrouvailles, avec PAPE DIOP, et avec IDY, surtout. Et Zeus-IDY comme dans la Titanomachie, succédera donc à son père, à la tête de la grande famille libérale recomposée, et à la tête d'une nouvelle génération de dieux. Il obtiendra alors surement la souveraineté absolue !

Me WADE n’est pas né de la dernière pluie, il a naturellement cerné tous les enjeux qui sous-tendent cette prétendue fronde qui n’est en réalité qu’une bataille à fleurets mouchetés pour contrôler le PDS et se positionner sur l’échiquier politique nationale.

Et dans ce contexte, le Camp de DIAGNE FADA est comme on le devine aisément, clairement opposé au camp des pros KARIM, et naturellement, à ME WADE, dans les faits !

IDY a le vent en poupe, et c’est MACKY qui doit se faire des cheveux gris. J’avais dit que la confrontation était inévitable entre ces deux fils dévorés par Cronos-WADE et qu’elle signerait une recomposition politique en conséquence.

MACKY doit pouvoir à son niveau, commencer à analyser qu’est ce qu’il pourrait gagner ou perdre, en maintenant KARIM WADE en prison. Le danger peut surgir d’un endroit qu’il ne l’imaginait pas.

Me WADE n’a plus que la carte du PDS en main. Et il la jouera à fond, au moins jusqu’à la libération de KARIM WADE, ce qui l’importe plus que tout autre combat : c’est la seule flamme qui entretient son engagement.

Et il tiendra jusqu’à cette libération de KARIM WADE, n’en déplaise à FADA, et aux autres !

Cissé Kane NDAO
Président de l’Alliance Démocratique pour la République
A.DE.R.