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Menace sur les ressources halieutiques : Les pêcheurs de Soumbédioune sereins face au bateau échoué

L’inquiétude autour de l’accident, au large des îles de la Madeleine, du bateau espagnol qui avait à son bord 30.000 à 40.000 litres de gasoil, se dissipe peu à peu. Mais les pêcheurs de Soumbédioune espèrent une solution le plus rapidement possible. L’odeur du gasoil empoisonne toujours l’air. Quatre jours après l’accident du bateau espagnol au large des îles de la Madeleine, les traces restent encore perceptibles.


Rédigé par leral.net le Jeudi 8 Août 2013 à 12:08 | | 0 commentaire(s)|

Cette lourdeur de l’odeur qui envahit les poumons des passants ne semble guère déranger les habitués des lieux qui refusent de se laisser distraire par un spectacle qui n’est pas nouveau à leurs yeux. « Ce n’est pas la première fois que ce genre d’accident arrive dans ces îles. C’est la troisième fois que nous assistons à ça, donc cela ne nous fait absolument rien. Nous sommes là comme tous les jours, du matin au soir », dit Moussa Ndiaye. A l’image de ce septuagénaire, l’indifférence dégagée par les jeunes trouvés à l’embarcadère de Soumbédioune donne l’impression que les supputations autour du navire n’inquiètent personne. « Il parait que le bateau transporte du carburant. Mais, ce qui se passe là-bas n’est pas du tout notre problème. Nous ne voulons pas y aller parce que nous n’avons aucun intérêt à le faire. De là, on voit des remorqueurs tourner autour du bateau, nous n’en savons pas plus », ajoute Pape Moussa Mbengue, en pleine discussions avec des amis.
Au quai de pêche de Soumbédioune, rien n’indique que la cargaison du navire constitue une menace sur l’écosystème. Ici, tout le monde vaque tranquillement à ses besoins, sans trop se préoccuper du spectacle qui s’offre à ses yeux. Comme ce groupe de pêcheurs qui s’apprêtent à lever l’ancre, un vieil homme discute calmement avec des jeunes, la tranquillité perturbée par le bruit assourdissant du moteur des voitures qui passent.

Pas de panique
Les yeux rivés sur le petit bateau pris au piège entre les rochers des îles de la Madeleine, le vieux Moussa Ndiaye se demande encore comment un tel accident a-t-il pu arriver ? « C’est la question que nous nous posons. En tant que pêcheurs, nous trouvons bizarre que des navires puissent échouer dans ses îles. Il n’y a rien de rationnel qui peut l’expliquer. Mais, les îles ont un esprit qui peut attirer le commandant jusqu’ici. Il peut avoir l’impression de suivre le bon chemin alors qu’il n’en est rien », explique-t-il.
Une simple hypothèse qui ne permet pas cependant de résoudre l’énigme autour de cet accident qui aurait pu avoir des conséquences fâcheuses sur l’écosystème et menacer fortement l’activité des pêcheurs. Mais, eux, ne se font aucun souci. Pour le moment, du moins.
Les inquiétudes qui ont suivi les premières heures de l’accident se sont dissipées au fil des jours. Malgré les informations contradictoires qui circulent sur les lieux, on se veut moins fataliste qu’avant. « Pour le moment, ça n’affecte pas notre travail. On n’a pas peur pour notre activité parce que nous pêchons en haute mer. Heureusement que c’est un petit navire, si le carburant se déverse, cela peut ne pas avoir des conséquences néfastes sur la mer », pense Pape Moussa Mbengue. En dépit de la tranquillité affichée, les pêcheurs ne peuvent tout de même pas s’empêcher de penser à un scénario catastrophique et demander aux autorités de prendre les devants pour éviter un accident écologique. « Ce qui nous inquiète, c’est qu’il y ait des fuites du carburant. Tant qu’il restera dans le navire, le risque qu’il se déverse dans l’eau sera toujours là, ce qui peut causer beaucoup de dégâts. C’est pourquoi nous demandons que le gasoil soit vidé le plus rapidement possible. Déjà que la pêche ne marche plus comme avant, si un autre problème s’y ajoute, ce serait catastrophique pour notre activité », craint Samba Diouf. Dans l’attente d’une solution, on se demande encore si ce bateau ne risque pas de subir le même sort que les deux premiers qui ont tous fini dans les tas des ferrailleurs.



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