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Menaces de la centrale à charbon sur Minam: Les populations plongées dans l'angoisse

C'est dans une profonde angoisse que sont plongées les populations de Minam, village de Bargny qui accueille la centrale à charbon. Les habitants de cette localité qui va bientôt être rayée de la carte, décrient la méthode cavalière avec laquelle le projet est exécuté et s'interrogent sur leur devenir.


Rédigé par leral.net le Jeudi 12 Octobre 2017 à 12:30 | | 0 commentaire(s)|

C'est à Matam, un paisible village de pêcheurs, situé à l'est de la commune de Bargny, qu'est érigée la centrale à charbon. Les travaux apparemment exécutés à plus de 80%, l'ouvrage donne l'impression, avec son énorme cheminée, d'un monstre gigantesque prêt à écraser toutes les concessions . La réalité est que ce beau village en bordure de mer, va disparaître avec l'implantation de la centrale et le démarrage des travaux du port minéralier et vraquier.

Les 850 âmes qui y vivent, ne savent plus à quel saint se vouer. C'est la raison de leur sortie d'hier. Les habitants ont lancé un cri du cœur et décrié la manière jugée cavalière dont se passent les choses. Le coordonnateur du collectif pour la sauvegarde de Minam jure, la main sur le cœur, que les autorités manquent de considération à leur égard.

"C'est comme si nous étions des citoyens de seconde zone. On ne peut installer un projet de cette envergure, qui englouti 300 milliards et laisser pour pertes et profits, les populations autochtones résidant dans la marge sécuritaire", s'offusque Bouna Bèye.

Qui renseigne qu'au même moment, un certain nombre de maux assaillent la localité. "Le village est pris dans un étau compris entre la centrale à charbon et le port minéralier. Notre environnement est menacé et la centrale a fini de nous dépouiller de nos terres cultivables. Nos parcelles à usage d'habitation sont confisquées. Nos conditions de vie sont exacerbées par la déflation de nombreuses familles qui gagnaient leur vie dans la zone touristique. L'agression va jusqu'à nous priver de notre aire de débarquement, sans aucune concertation ni proposition en contrepartie", énumère le porte-parole des habitants du village, qui persiste: "On ne nous consulte pas, alors que la centrale à charbon ne se trouve ni à Bargny encore moins à Sendou, mais à Minam."

D'ailleurs, les "Minamois" disent ne pas comprendre l'attitude de leur maire. Selon Idy Guèye, le secrétaire général du collectif, "le maire de Bargny fait dans la rétention d'informations. Il ne nous associe en rien concernant ce dossier, alors que nos habitations, l'école élémentaire, le poste de santé se trouvent dans la marge sécuritaire des 500 mètres". A l'Etat, ils signalent que le cas de leur village est pire que celui qui a motivé la création du plan Jaxaay et de Tawfekh.

En effet, fait savoir Bouna Bèye, les habitants de Minam doivent être recasés dans un site qui fait au moins 1400 parcelles, comme promis par les autorités. Face à la délicate situation qu'ils vivent, ils ont adressé de nombreuses correspondances aux autorités, en vain.


Enquête

La rédaction