leral.net | S'informer en temps réel

Momar Diongue, Journaliste et Analyste politique: «Toute l’opposition ne peut pas se retrouver dans un seul cadre»

L’annonce de la mise en place d’une coalition regroupant des formations politiques telles que le Pastef d’Ousmane Sonko, le Parti démocratique sénégalais (Pds) du président Abdoulaye Wade, le Taxawu Sénégal de Khalifa Ababacar Sall et le Parti de l’Unité et du rassemblement (Pur) du marabout-politicien Serigne Moustapha Sy, a remis au goût du jour le débat sur l’impossible unité de l’opposition.


Rédigé par leral.net le Vendredi 27 Août 2021 à 10:03 | | 0 commentaire(s)|

Momar Diongue, Journaliste et Analyste politique: «Toute l’opposition ne peut pas se retrouver dans un seul cadre»
Interpellé par la rédaction de "Sud quotidien", Momar Diongue, journaliste et analyste politique, estimant que cette coalition en gestation est une preuve que ses initiateurs ont retenu la leçon de la dislocation de la coalition Mankoo Taxawu Senegal à la veille des Législatives de 2017, a cependant justifié la difficulté qu’éprouve l’opposition actuelle à s’unir par une absence en son sein de leadership incontesté et incontestable et le climat de suspicions qu’il y a en son sein.

« Je crois que l’opposition a retenu les leçons de ce qui s’était passé en 2017 avec la sabotage de Manko alors que tout laisser croire que l’opposition allait se retrouver au sein de cette grande coalition pour faire face au pouvoir lors des élections législatives de cette année-là. Mais, il y a eu des querelles au niveau de la tête de liste : certains avaient proposé Abdoulaye Wade symboliquement comme tête de liste, d’autres avaient pensé, du fait qu’il était encore dans les liens de la détention, que Khalifa Ababacar Sall incarnait ce symbole.

Donc, il y a eu des divergences telles que finalement, Manko s’est éclatée : Khalifa Ababacar Sall est parti à ces élections avec sa coalition et le Pds avec sa coalition. Je pense que ce projet de cette nouvelle coalition en gestation, est à la preuve que les responsables de ces formations politiques concernées par cette entente, ont retenu la leçon, ils savent qu’aux élections locales, il va falloir y aller en rangs serrés mais sans doute, on attendait un bloc beaucoup plus large que les quatre ou cinq composants de cette nouvelle coalition.
»

…Sous Macky Sall, l’opposition est constamment infiltrée par…

« C’est sous la présidence de Macky Sall qu’il y a particulièrement la difficulté de l’opposition à être ensemble. Cela est lié au fait que, contrairement à l’époque de Diouf, il n’y a pas un leader de la trempe de Me Abdoulaye Wade, dont le leadership est incontesté et incontestable et qui peut fédérer autour de lui toutes les forces. C’est vrai qu’on me dira qu’Ousmane Sonko a le vent en poupe et c’est aussi vrai qu’il est arrivé troisième lors de la dernière élection présidentielle mais, il y a encore au sein de la classe politique, beaucoup qui se refusent à admettre son leadership.

Ce refus pourrait être lié à un complexe de longévité politique pour certains, qui pensent du fait des années passées en politique, ils ne peuvent pas accepter d’être à la remorque du leader de Pastef. D’autres, parce qu’ils ont eu à occuper de hautes fonctions publiques, je pense notamment à certains responsables du Congrès de renaissance démocratique (Crd) dont Abdoul Mbaye, Thierno Alassane Sall, Mamadou Lamine Diallo, qui estiment qu’ils ont eu des profils qui ne les autorisent pas à être des wagons à la remorque d’Ousmane Sonko. C’est tout cela qui explique la difficulté de l’opposition à se retrouver ensemble, particulièrement sous Macky Sall.

A cela, il faut également ajouter, cette impression que sous Macky Sall, l’opposition est constamment infiltrée par certaines de ses composantes qui dit et revendique leur appartenance à cette opposition, mais qui sont toujours en phase avec la Président Macky Sall et sa majorité. Ce qui crée une atmosphère de suspicions qui fait que l’opposition a du mal à faire bloc. Donc, la difficulté actuelle de l’opposition à s’unir, s’explique par l’absence en son sein de leadership incontesté et incontestable et du climat de suspicions qu’il y a en son sein
».






Entretien accordé à Sud quotidien