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Momar Ndao: «Le prix du pain est surévalué»

Momar Ndao, président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen) a encore profité du Conseil national de la consommation qui a été tenu hier, pour demander une baisse du prix du pain, d’autant que le prix du sac de farine a été homologué à 20 000 francs Cfa.


Rédigé par leral.net le Mardi 12 Février 2013 à 17:40 | | 0 commentaire(s)|

Momar Ndao: «Le prix du pain est surévalué»
L’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen) souhaite que l’homologation du prix de la farine soit répercutée sur celui du pain. A l’issue du Conseil national de la consommation sur la farine tenu hier, Momar Ndao, son président, a expliqué que le prix du sac de farine de 50 kg qui était de 20 600 francs Cfa, est maintenant fixé à 20 000 francs. Et le prix de la baguette de 210 g qui est de 175 francs Cfa a été fixé sur la base de l’ancien tarif. Par conséquent, le prix de la miche de pain devrait baisser.

Aux yeux du président de l’Ascosen, le gouvernement peut faire baisser le prix du pain. Cela, en appliquant le décret 2004-102 du 6 février 2004, fixant les règles de production et de distribution dans la boulangerie. Ce décret exige la suppression des intermédiaires. Son application, selon M. Ndao, entraînerait immédiatement une baisse d’au moins de 25 francs qui constituent la marge de ces intermédiaires. En outre, assure-t-il, la structure des prix sur laquelle s’est basée l’Administration pour fixer le prix du pain est «fausse». En effet, elle est surévaluée sur tous les postes au profit des boulangers.

Sur la base d’une étude que l’Ascosen a menée, Momar Ndao révèle que «les coûts d’électricité sont surévalués de plus de 311,32%. Pour le diesel-oil, il y a une surévaluation de 20%. Car les boulangers l’achètent à la tonne, alors qu’ils l’évaluent en litre. Et une tonne de ce produit correspond à 1 221 litres et non 1 000 litres. Les boulangers déclarent consommer 100 litres pour 10 sacs de farine. Alors que l’étude a montré que les boulangers consomment 40 litres pour 10 sacs. Ce qui correspond à une surévaluation de 250% sur la consommation. Les primes d’assurance sont surévaluées de 196%». D’après le président de l’Ascosen, la structure des prix était destinée aux boulangeries qui ne fabriquent que du pain. Alors que la majeure partie des boulangeries produisent des produits autres que le pain.

Suffisant pour que le consumériste en chef invite l’Etat à revenir sur cette structure des prix. A l’instar de la farine, l’Ascosen veut que l’Etat homologue tous les produits de première nécessité, mais également de faire l’audit de la structure des prix de tous les produits.
Mais pour Alioune Thiam, vice-président de la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (Fnbs), les arguments de Momar Ndao ne tiennent pas la route. Car explique M. Thiam, l’homologation du prix de la farine n’est rien d’autre qu’un rééquilibrage. «Parler de baisse du prix du pain est un faux débat. C’est des propos populistes. Le prix nominal n’a pas de sens. L’essentiel c’est d’aller vers la production de pain de qualité avec un bon grammage», soutient le vice-président de la Fnbs.

Le Quotidien