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Momar Seyni Ndiaye sur l’élection des membres du Hcct : « Le grand perdant, c’est Tanor et le Ps »

Au lendemain de l’élection des membres du Hcct, le journaliste formateur et analyste politique, Momar Seyni Ndiaye, dresse une analyse sans complaisance du scrutin. Précisant d’emblée que la mouvance présidentielle, en cherchant à gagner les villes sous contrôle de l’opposition, a donné à ce scrutin des enjeux un peu démesurés, le journaliste formateur se dit d’avis que la victoire de Khalifa Sall ne fera qu’affaiblir le Parti Socialiste qui est le grand perdant de ce scrutin, rapporte Sud Quotidien. Néanmoins, Momar Seyni Ndiaye estime que la posture de Khalifa Sall, après cette victoire à Dakar, est d’abord d’être modeste et de mobiliser les citoyens qui devront confirmer ou infirmer sa victoire lors des prochaines élections directes.


Rédigé par leral.net le Mardi 6 Septembre 2016 à 12:43 | | 0 commentaire(s)|

« À mon avis, s’il n’y a pas effectivement le gagnant surprise, il y a un grand perdant. Et le grand perdant, c’est le Parti Socialiste parce que sa division est de plus en plus accentuée. Aujourd’hui Khalifa Sall, pour la deuxième fois consécutive et pour la troisième on peut même le dire, a pris des distances par rapport au Parti socialiste », a déclaré l’analyste.

« Les deux fois, il a gagné sauf sur le référendum. Et aujourd’hui, cette victoire qui jadis était attendue parce que Khalifa Sall avait déjà plus de 800 conseillers à Dakar, renforce aujourd’hui la position de Khalifa Sall qui, quand même, contrôle encore Dakar jusqu’aux prochaines élections », rappelle-t-il.

Selon Pr Ndiaye, le grand perdant dans ces élections, c’est le Secrétaire général du Parti socialiste, même beaucoup prédit qu’il va diriger cette institution. « À mon avis, le grand perdant dans ces élections du Hcct, c’est effectivement Ousmane Tanor Dieng et le Parti Socialiste. N’oubliez pas qu’Ousmane Tanor Dieng qui est pressenti pour diriger le Hcct perd à Dakar qui est quand même un fief important alors que son parti est divisé, alors que lui-même a soutenu une autre partie qui a perdu », a indiqué Momar Seyni Ndiaye.

Poursuivant son analyse, il ajoute : « Je pense que moralement, il part avec un handicap assez sérieux, assez lourd. Parce que la partie qu’il a soutenue à Dakar a perdu. Ce qui fait aujourd’hui que non seulement le Parti Socialiste est encore davantage fragilisé mais Ousmane Tanor Dieng perd de plus en plus de légitimité parce qu’apparemment il ne contrôle pas le parti. Et que probablement, la plupart des élus des conseillers du Parti Socialiste sont avec Khalifa Sall ».

Selon lui, Kalifa Sall doit rester modeste malgré sa victoire car l’écart entre ses voix et celles de la majorité au pouvoir est très faible. « La posture de Khalifa Sall, c’est d’abord d’être modeste. Même si sa coalition a gagné, l’écart entre ses voix et celles de la majorité au pouvoir est quand même assez faible parce qu’il n’est que de 74 voix. Pour quelqu’un qui avait une très large avance sur Dakar, qui contrôle seize sur les dix-neuf communes de Dakar, ne gagner que par 74 voix de différence, cela ne donne pas effectivement un débordement de joie. Il faut donc relativiser cette victoire. Elle est nette mais, elle aurait pu être davantage plus nette si Khalifa Sall n’avait pas enregistré la défection de neuf maires », précise l’analyste politique.