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Monsieur le Président de la République, un ministère des Sénégalais de l’extérieur solutionnera l’équation des Modou-Modou

Ce n’est pas un chantage ni un défi que nous vous lançons, mais c’est un souhait, un vœu, une demande sociale que nous formulons en votre endroit. Nous sommes des Sénégalais à part entière et nous contribuons au développement de notre cher pays par l’envoi de nos maigres économies, environ 700 à 800 milliards par année.


Rédigé par leral.net le Lundi 14 Septembre 2015 à 11:35 | | 1 commentaire(s)|

Sous le froid, sous la pluie glaciale, sous des regards racistes, nous nous levons chaque matin, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne comme disait l’autre, pour partir au lieu de travail. Oui, pour se courber à longueur de journée dans les plantations, ou se tenir debout dans les fabriques ou le long des couloirs où passent les habitants des cités pour leur vendre des sacs, des parapluies, des colliers, des ceintures, bref du tout, car bon nombre d’entre nous ont laissé une famille à entretenir, une maison à construire ou un projet à dérouler.

Notre destin a pris le visage bienveillant de la providence de toute une famille et il faut de gré ou de force l’honorer à coup sûr et à tout prix. Les pays d’accueil ont mis en veilleuse tout projet de règlementation des droits de l’immigrant surtout le droit à l’emploi. Nous ne pouvons plus en trouver si ce ne sont, ceux qui nous sont exclusivement réservés : les travaux forcés comme on les appelle ici, dans les champs, dans les fabriques, dans les chantiers de casse-pierres ou de casse-autos. Alors que bon nombre d’entre nous ont une qualification avérée dans un domaine. Nous voulons bel et bien retourner chez nous mais, pas avec les mains vides. Retourner sans sou, vaut mieux mourir au pays d’accueil pour la plupart car, c’était la situation qui nous avait poussés à partir.

Face à notre situation, seul le pays d’origine doit aujourd’hui s’ériger en bouclier pour nous ouvrir les portes de la réussite en nous installant dans le champ migratoire afin que nous puissions revenir de temps en temps, restituer les techniques, les expériences dans la gestion et la conservation des acquis par des projets, avec le savoir-faire, le savoir-être et le savoir-avoir afin de contribuer à l’émergence de nos localités.

Nous croyions à la démocratie cosmopolite, à l’immigration « choisie » en lieu et place d’une démocratie de race et d’une immigration « subie » qu’on nous a imposée. Ce qui explique d’ailleurs les multiples exploitations, menaces, persécutions et meurtres dont les immigrés africains font objet ces derniers temps. Devant nombre de cas, ce sont les parents de l’immigré qui perdent car nos Etats au lieu de s’armer de courage politique, préfèrent opter pour une rhétorique sentimentale pour sauvegarder leurs privilèges de coopération vis-à-vis des pays d’accueil. Il faut ce me semble changer d’approche pour une meilleure prise en charge des sénégalais de l’extérieur.

La gestion doit être participative, inclusive et démocratique. Ce qui nécessite forcément un cadre juridico-social qui s’articulera sur les organisations socioculturelles comme les fédérations d’associations légalement constituées, les « Dahira » ou ONG comme Horizon sans frontières (HSF), qui seront des acteurs pour une gestion efficace des Sénégalais de l’extérieur par des programmes politiques qui favoriseront l’investissement, la réinsertion, le transfert des compétences et le retour de tous ceux qui le désirent dans des conditions normales.

Pour cela, il faut remettre le ministère des sénégalais de l’extérieur, relancer la création d’un haut conseil des sénégalais de l’extérieur pour la gestion et l’orientation de ces derniers, afin de mieux articuler les leviers vers la protection des immigrés, l’investissement de leurs ressources dans le pays d’origine, le retour définitif de ceux qui ont réussi leur projet. Ceci règlera en définitif la ruée des jeunes vers l’Europe par la voie de l’océan car favorisant en même temps la création d’emplois. Des délégués et sous délégués du haut conseil seront choisis au sein de ces dites structures pour composer ce haut conseil des sénégalais de l’extérieur. Ce dernier aura des représentants qui se chargeront en même temps de veiller sur la mission des consuls généraux au sein de tous les consulats du Sénégal à l’extérieur et de les aider dans les tâches telles que la diffusion des informations à la communauté sénégalaise de la Diaspora, le recensement et l’orientation des sénégalais de l’extérieur en relation avec les BAOS déjà mis en place dans les localités au Sénégal.

Les représentants seront choisis sur la base de critères qui seront définis : le niveau intellectuel, la moralité, l’ouverture d’esprit, la neutralité…Un ministre sera chargé ainsi de coordonner le travail avec son cabinet qui sera divisé en quatre parties ; la division pour l’Afrique et les Caraïbes, celle pour l’Europe, celle pour l’Amérique, celle pour l’Asie et l’Australie. Les hauts conseils travailleront chacun avec sa division selon la localité où il se trouve. Ils rendront compte fidèlement et régulièrement à leurs responsables de division chaque fois que de besoin et au pire des cas chaque trimestre en collaboration avec les consuls généraux et seconds. Le ministère fera ainsi des tournées régulières dans les différentes Diaspora périodiquement pour d’abord exposer les problèmes qui lui sont soumis dans les différents rapports reçus des consuls et du haut conseil des sénégalais de l’extérieurs aux autorités des pays d’accueil dans le cadre des conventions et/ou protocoles signés avec ceux- ci afin de trouver les solutions adéquates aux problèmes.

Même le volet élection, le vote des Sénégalais de la Diaspora sera géré par le ministère, la CENA, les Ambassades et consulats et le haut conseil des Sénégalais de l’extérieur. Ceci c’est bien ma vision pour une meilleure prise en charge des problèmes liés à l’immigration en amont et en aval pour valoriser la politique de l’immigration. Si chaque classe sociale est gérée par un ministère, les immigrés en sont un non moins important vu leur apport sur le plan économique et social.

Ainsi, Excellence Monsieur le Président de la République, si la réflexion émane des sénégalais de l’extérieur eux-mêmes, une issue heureuse pourrait bien être trouvée pour réduire nos difficultés, maximiser et valoriser nos investissements.


Malick Wade GUEYE
Coordinateur section APR/ Almeria.