Leral.net - S'informer en temps réel

Monsieur le Président, vous vous éloignez de nous

Rédigé par leral.net le Lundi 14 Juillet 2014 à 17:00 | | 3 commentaire(s)|

Excellence, Monsieur le Président, vous êtes en train de vous éloigner de votre base Fatick, de vos militants du pays et de la Diaspora, bref de votre peuple, car ce que vous trouvez de rêche à l’endroit de toutes ces composantes ne l’est vraiment pas pour que vous agissiez de la sorte.
Pardonnez-moi encore mes transports, seulement je ne veux pas vous voir perdre tout le lustre qualitatif qui brillait en vous de 2000 à 2012 et qui vous a valu tant de succès politiques. Une telle perte provoquerait la baisse de votre côte de popularité et diminuerait vos chances de rempiler ; il me semble que c’est de cela qu’il est question, vues les tensions qui éclatent partout.


Monsieur le Président, vous vous éloignez de nous
Les actes politiques que vous êtes en train de poser ne sont ni constance ni courage ni vision conséquents ; ils sont me semble-t-il empressement, maladresse, zèle, moulés dans une colère inexplicable. Or, «la colère obscurcit tellement l’esprit, qu’il ne peut pas percevoir la vérité». «Quand le sage est en colère, il cesse automatiquement d’être sage» a-t-on dit.

Nous vous savions sage, clairvoyant et juste Excellence, Monsieur le président de la République, n’agissez pas par la colère, ne changez pas votre nature humaine à cause du pouvoir. Seul Dieu a un pouvoir éternel. Gardez alors vos amis d’hier, vos frères et sœurs qui vous ont soutenu vaillamment pour vous porter au pouvoir.

Au lendemain des locales, l’atmosphère est devenue plus lourde. A Fatick, dans certaines localités du pays et dans la diaspora après le remaniement ministériel. Au lieu de moraliser les rapports interpartis dans la coalition et intra-partis dans l’Apr/Yaakaar pour la cohésion sociale, bien-être de notre Nation, vous avez préféré agir seul dans la colère et dans la douleur, après avoir «laissé faire». D’aucuns y voient la main de votre chère épouse; Dieu seul sait.

Vous avez pris la décision de démettre Madame Aminata Touré suite à sa défaite face à Monsieur Khalifa Sall, membre de Benno Bokk Yaakaar ; fallait-il la laisser se présenter face à ce dernier ? Voilà la question.

Je suis sûr que si vous lui aviez déconseillé de se présenter, elle n’en serait pas là. Il fallait Excellence, préserver le Benno Bokk Yaakaar avec sincérité pour chaque élection car au Sénégal, aucun parti politique ne peut à lui seul remporter des élections. Vous avez ensuite promu votre beau- frère, et laissé votre propre frère plus méritant que celui-ci sur tous les plans.

Fatick votre base politico-affective, qui vous a toujours soutenu, regorgeant de cadres, est tout pantoise face à la nomination de Monsieur Matar Bâ, comme ministre des Sports. Par cette nomination, vous avez voulu uniquement montrer à cette population qui vous a tout donné que vous êtes la constance et maître des lieux, et c’est vous qui avez le dernier mot.

Vous ne voulez pas de contentieux ni de contradiction face à vos actes. Les Fatickois n’ont jamais la prétention de manifester leur désaccord face à des privilèges politiques offerts à qui que ce soit vu, leur dignité, leur éducation à la retenue. Mais osons le dire, Mr. Bâ ne fait pas l’unanimité car les Fatickois se connaissent. Je ne vais pas m’appesantir sur ce sujet, de peur de mettre mal à l’aise ses parents ou proches.

Cependant, je sais en âme et conscience que les Fatickois vous rendront la monnaie de la pièce à la moindre occasion, soyez en sûr.

Au sein de notre jeune formation politique, au lieu d’élaborer ensemble une nouvelle approche de structuration et de massification par la pédagogie de l’éthique, qui nous permettra de redécouvrir dans nos comportements de tous les jours la rectitude, l’intransigeance dans la représentativité et dans la hiérarchie face à nos devoirs de militants et de citoyens, vous avez créé des frustrations qui ont poussé les militants à s’embarquer dans la barque de l’indiscipline et de la violence qui n’a ni voile ni mâts sur un océan de défis d’où dépend votre second mandat.

Les faits sont éloquents, constitutifs d’un catalogue d’actions émanant de vos protégés et de vos mandataires qui ont semé la division à la base. Souleymane Jules Diop, nommé par maladresse Secrétaire d’Etat chargé de la diaspora. Celui- ci, qui a tout dit à l’endroit des marabouts, ne sera jamais le bienvenu au sein de cette diaspora constituée de Talibé mouride et de Talibé Cheikh. Sa nomination est synonyme de manque de considération à l’endroit de ces vaillants Sénégalais qui entretiennent plusieurs familles et qui contribuent à l’économie nationale.

Excellence, Monsieur le Président, il vous faut relever le défi du management politique, par l’implication de tous ceux qui veulent vous soutenir dans votre mission dans la discipline, le mérite et la considération.

Tous les responsables qui vous ont soutenu dès les premières heures de combat sont aujourd’hui en train de subir une injustice : Me Alioune Badara Cissé, Mbaye Ndiaye, Madame Marième Badiane, Moustapha Cissé Lo, Maître Bouba Diallo et d’autres, au profit de transhumants ou de militants de 2ème heure qui n’ont jamais cru en vous.

Tout régime écrira sa propre histoire politique après son règne et elle devrait être une histoire pleine de gloire et de dignité républicaine pour servir d’exemple aux futures générations. Cette prophétie, je souhaite ardemment que vous la fassiez vôtre.

Par Malick Wade Gueye

Fraternellement et fidèlement