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Monument de la Renaissance, Fesman, terres de Bambilor, contrat de Securiport, Cœur de ville de Kaolack : Comment les Wade ont pompé frauduleusement 91 milliards du Trésor

Au moins 91 milliards de FCfa ont été frauduleusement pompés des caisses du Trésor pour satisfaire des intérêts privés dans le cadre de la construction du Monument de la Renaissance, du Fesman, des terrains de Bambilor et du contrat en or de Securiport.


Rédigé par leral.net le Mercredi 15 Juillet 2015 à 15:14 | | 78 commentaire(s)|

A la suite de la publication des derniers rapports de la Cour des comptes et de l’Inspection général d’Etat (Ige), Birahim Seck, du Forum civil, avait fait une sortie pour se poser des questions quant au sort réservé à certains dossiers d’audit qui avaient défrayé la chronique. Des interrogations légitimes, selon Libération qui informe qu’à la suite d’un calcul, au moins 91 milliards de FCfa ont été frauduleusement dilapidés pour servir des intérêts personnels dans le cadre de la construction du Monument de la Renaissance, des dépenses du Fesman, du projet Cœur de ville de Kaolack en plus d’un enrichissement illicite de particuliers avec les terres de Bambilor. Ce n’est pas tout ce qui ressort des rapports des différents corps de contrôle de l’Etat. Le monument de la Renaissance est ainsi l’illustration parfaite d’un enrichissement sans cause. En effet, son financement a été confié à un particulier sur la base d’un contrat cosigné par le ministre du Budget de l’époque, Ibrahima Sarr, qui n’en avait pas les prérogatives. Le coût initial de l’ouvrage a été fixé, de manière forfaitaire, à douze milliards (12.000.000.000) FCfa. Ainsi, le particulier a pris sur le financement de 20.000.000.000 de FCfa, en contrepartie de l’attribution, en pleine propriété, de terrains domaniaux d’une superficie de cinquante-six hectares, trois ares et cinquante-six centiares (56 ha 03 a 56 ca).

Sa société civile immobilière, partie à la transaction a, par la suite, procédé à la vente, à l’Institut de prévoyance Retraite du Sénégal (Ipres) et à la Caisse de sécurité sociale (Css), c'est-à-dire des démembrements de l’Etat, de deux parcelles de terrains d’une superficie de cent quatre-vingt-quatre mille trois cent cinquante-trois (184.353) mètres carrés et de quatorze mille trois cent dix (14.310) mètres carrés à, respectivement, vingt-sept milliards, six cent cinquante-deux millions, neufs cent cinquante mille (27.652.950.000) FCfa. Elle, a donc, réalisé un gain de sept milliards six cent cinquante-deux millions neuf cent cinquante mille (7.652.950.000) FCfa compte non tenu des trente-six (36) hectares restants. Or, en vendant directement ces terrains à la Css et à l’Ipres, l’Etat allait pouvoir financer la construction du Monument sans recourir à un bradage systématique du foncier. C’est presque la même chose qui s’est passé à Bambilor où des particuliers, comme Diègne Fall, se sont vus céder des terrains qui ont ensuite été revendus à des prix exorbitants à des structures de l’Etat. Il se trouve qu’avec ces pratiques qui ont visé à enrichir illicitement des privés, l’Etat a perdu, dans ces opérations, hors de toutes pénalités, amendes et intérêts de retard, la somme de trente milliards, cinq cent trente-trois millions, quatre cent cinquante-six mille (30.533.456.000) FCfa. Que dire du contrat signé avec Securiport ?

Dans ce cas aussi, les autorités étatiques ont choisi d’arroser un privé étranger à coût de milliards pour un projet qu’elles pouvaient elles-mêmes piloter et engranger d’énormes bénéfices. A preuve, la convocation a rapporté à Securiport, en dix-neuf mois d’exploitation seulement, près de neuf (9) milliards de FCfa, au titre des redevances acquittées par les usagers alors que cette solution informatique onéreuse ne présente aucune originalité au regard des compétences nationales disponibles en la matière. Avec les mêmes fonctionnalités et à un prix moindre, des techniciens sénégalais auraient pu proposer à l’Etat un système conforme aux besoins du ministère de l’Intérieur.

Pour le Fesman, 6,4 milliards de FCfa ont été engagés dans des dépenses qui n’ont aucun lien avec cette manifestation. Au surplus, la contribution d’un pays ami du Sénégal d’un montant d’un milliard (1.000.000.000) FCfa a été soustraite. Le plus choquant, c'est que Wade a acquis, à titre personnel, à partir de ressources publiques, un terrain sis à Ngor d’une superficie de cinq mille quatre cent trente (5.435) mètres carrés, pour un montant d’un peu plus d’un milliard (1.000.000.000) de FCfa. Cette transaction, dont le principal bénéficiaire est Cheikh Amar « Gabon », a également été marqué par des irrégularités fiscales, les droits d’enregistrement, la taxe sur la plus-value immobilière et les pénalités pour dépôt tardif n’ayant pas été acquitté, pour des montants respectifs de cent soixante-dix-sept millions, trois cent sept mille, quatre cent quarante-neuf (177.307.449) FCfa, cent soixante-quatorze millions, trois cent soixante-douze mille, cinq cent quarante-neuf (174.372.549) FCfa et quatre-vingt-quatorze millions, six cent vingt un mille, sept cent vingt et un mille (94.621.721). Pour le projet « Cœur de ville de Kaolack », un expert commis par l’Ige a évalué les coûts des travaux réalisé par Sattar à six milliards, cent soixante et un millions, cinq cent quatre-vingt-quatorze mille, quarante sept (6.161.594.047) FCfa, au lieu des dix sept milliards, deux cent trente millions, sept cent sept mille, trois cent vingt quatre (17.320.707.324) FCfa, coût du marché après avenant. Sur ce montant, quinze milliards, trois cent soixante neuf millions, six cent cinquante-deux mille, cent quatre-vingt seize (15.369.652.196) FCfa ont été effectivement payés. Le préjudice cumulé causé au Trésor public est évalué à neuf milliards, deux cent huit millions, cinquante-huit mille, cent quarante-neuf (9.208.058.149) FCfa.