leral.net | S'informer en temps réel

Mort de Cheikhou Sakho : confession poignante de l’oncle du douanier

Liberté 5, le domicile de Serigne Gaye où a grandi le défunt, regorge de souvenirs de Cheikhou Sakho. Porte-parole de la famille et oncle du douanier trouvé mort, une trace de balle à la nuque, dans son véhicule, Serigne Gaye réfute catégoriquement la thèse du suicide. Ceci même si le certificat de genre de mort fait état d’un suicide par balle dans la bouche. Une fois l’enquête de la gendarmerie bouclée, la famille va déposer une demande de contre-expertise.


Rédigé par leral.net le Mardi 9 Octobre 2018 à 10:21 | | 0 commentaire(s)|

Mort de Cheikhou Sakho : confession poignante de l’oncle du douanier
« Mercredi, la veille de son décès, Cheikhou Sakho était assis ici, sur cette chaise de la table à manger, dans ce salon. Il était 10 heures et je prenais mon petit-déjeuner. J’avais programmé d’organiser un récital de Coran pour ma défunte mère, le dimanche 7 octobre. Je me suis absenté un moment pour aller dans les toilettes et quand je suis revenu, j’ai constaté qu’il m’a laissé 100 0000 Fcfa sur la table.

Le vendredi, un peu avant 8 heures, son frère Kader Sakho m’a fait savoir que la seconde femme de Cheikhou l’a appelé, inquiète, pour lui dire que son époux n’a pas passé la nuit à la maison. J’ai appelé sur le téléphone portable de Cheikhou Sakho trois ou quatre fois ; mais ça sonnait dans le vide. En allant prendre ma douche, j’ai pris mon téléphone au cas où je recevrais un coup de fil. Alors que j’avais du savon sur le corps, le portable a sonné. J’ai décroché. Sur l’écran, il était affiché Cheikhou Sakho Seynabou. C’est comme ça que je l’ai enregistré pour l’identifier des autres Cheikhou Sakho de la famille.

L’espoir m’a envahi, mais dès que j’ai décroché et que j’ai entendu une autre voix que la sienne, j’ai ressenti de l’appréhension. Au bout du fil, la personne s’est présentée comme le Commandant de la brigade de Gendarmerie de Keur Massar et m’a demandé si j’étais l’oncle maternel de Cheikhou Sakho. J’ai répondu par l’affirmative. Il m’a dit que mon neveu a eu un accident et a perdu la vie. Cela m’a fait un choc. J’étais ébranlé. J’aurais pu tomber dans les toilettes. Je lui ai demandé où il se trouvait et il a répondu qu’il était à la brigade de Keur Massar.

J’ai informé mon épouse et les autres membres de la maison et tout le monde était sous le choc. J’ai appelé Kader et lui ai donné rendez-vous au rond-point de la Sicap Liberté V. nous sommes allés ensemble à la gendarmerie, mais jusqu’à notre arrivée, Kader ne savait pas que Cheikhou était mort. Le commandant étant sorti, je l’ai appelé sur son téléphone portable, il m’a dit qu’il se trouvait sur les lieux du crime et m’a demandé de l’attendre.

Dans la salle d’attente, j’ai entendu des femmes commenter ce qui s’est passé disant qu’un douanier a été retrouvé mort dans sa voiture. J’ai compris qu’il s’agit de mon neveu. Le colonel Moustapha Sy, chef de Cheikhou Sakho, nous a rejoint. Le commandant m’a posé quelques questions et m’a demandé de revenir à la brigade dans l’après-midi avec la seconde femme de Cheikhou pour nos dépositions.

Quand il s’agit de mort violente ou suspecte, il y a forcément une autopsie. Le vendredi, j’ai été à l’hôpital le Dantec. Les membres de la famille et moi étions sur les lieux à 11 heures. C’est à 16 heures qu’on nous a remis le certificat de genre de mort. Je n’avais pas mes lunettes et je ne pouvais pas lire le document, mais ceux qui m’accompagnaient, l’ont parcouru et m’ont dit que ce qui est écrit était contraire à ce qu’un enquêteur m’a dit. Ce dernier m’a parlé’ d’une balle dans la nuque alors que le document d’autopsie faisait état de suicide.

C’est moi qui ai éduqué Cheikhou. Je le connais. Je ne vois pas pour quelle raison il se suiciderait: quand on met un terme à sa vie, c’est qu’on a des problèmes de famille, au travail ou d’argent. Ce n’est pas le cas. Il s’entendait avec tout le monde dans sa famille, au travail. Il est le cadet de la famille, mais il aidait tout le monde. »





L’As