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Mouhamadou Mbodj du Forum Civil : quelle déchéance ! (Par Adama Sadio)


Rédigé par leral.net le Mercredi 6 Janvier 2016 à 22:47 | | 0 commentaire(s)|

Mouhamadou Mbodj du Forum Civil : quelle déchéance ! (Par Adama Sadio)
Sous le magistère du président Macky Sall des personnalités adulées d’alors pour leur « franc parler », leur « franchise » et leur « attachement profond » à l’état de droit sont devenues méconnaissables. Si d’aucuns comme M. Madiambal Diagne, Souleymane Jules Diop, Latif Coulibaly, entre autres, ont eu le courage d’afficher officiellement leur allégeance au chef de l’Etat, d’autres comme M. Mouhamadou Mbodj, par contre, sont devenus des experts en duperie. Leur stratagème consiste à garder officiellement leur manteau d’acteurs apolitiques, mais leur subconscient trahit très souvent leur phobie à l’endroit de certains citoyens sénégalais politiquement engagés et, naturellement, leur sympathie pour le Prince.
La morosité économique du pays, les violations multiples des libertés individuelles et collectives sont légion. A ceux-là s’ajoutent les nombreux scandales qui secouent la République dont la clochardisation des institutions (magistrature accusée de corruption, l’exécutif et le législatif ne se soucient pas d’une décision judiciaire, un Ministre qui se moque de la Cour des comptes, une Assemblée Nationale transformée en arène nationale, etc.) et l’affaire Lamine Diack. Face à de tels manquements de la deuxième alternance, il va de soi que le mécontentement collectif va crescendo. Cette indignation légitime de nombreux concitoyens déplait à M. Mouhamadou Mbodj qui y voit un irrespect à sa « république » au point de se passer pour un « procureur de la morale républicaine».
Se passant pour un défenseur invétéré de la lutte contre la corruption, M. Mouhamadou Mbodj minimise aujourd’hui la participation de M. Lamine Diack aux Assises nationales. «En 2008, on a eu 110 millions de budget. Et Lamine Diack n’a donné que 6 millions. C’est ça financer les Assises ?... Ne nous insultons pas !», s’offusque-t-il. Ainsi le procureur de la morale républicaine fait fi de la différence entre le montant avancé par M. Amadou Makhtar Mbow qu’il reprend et celui donné par Mme Penda Mbow (9,5 millions). Pire, M. Mbodj se tait sur l’extrême gravité des aveux de Lamine Diack sur la provenance (argent de la corruption) et la finalité de cet argent (renverser un pouvoir légal d’un Etat souverain). C’est de la haute trahison. Si tant est que l’argent de M. Diack était licite, serait-il nécessaire de rappeler à M. Mbodj que le financement d’un parti même par un compatriote vivant à l’étranger n’en est pas moins un délit au regard de la loi (loi n° 81-17 du 6 mai 1981 modifiée par de la loi n°89-36 du 12 octobre 1989). L’esprit du législateur était de prévenir toute corruption.
Toujours dans la plaidoirie du procureur de la morale républicaine Mouhamadou Mbodj, les acteurs politiques et les Sénégalais sont appelés à la retenue, car il estime qu’ils s’acharnent contre M. Lamine Diack et se désole de l’absence de soutien du peuple à ce dernier contrairement à M. Michel Platini qui en a bénéficié de la part des Français. Apparemment, M. Mouhamadou Mbodj manque d’honnêteté intellectuelle et a peu de respect pour nous autres Sénégalais. Dés le début de l’affaire Diack, la mobilisation de l’opinion derrière M. Diack était sans faille avec le soutien du gouvernement, les soupçons de racisme d’une bonne partie de l’opinion vis-à-vis de la justice française et, enfin, le traitement inédit que la presse a accordé à l’affaire Diack. Au moment où des journalistes tels qu’Abdoulaye Thiam et Mbaye Jacques Diop l’ont défendu et d’autres se sont réservés d’aborder l’affaire au risque de faire déshonneur à la science de l’information, en France, M. Pascal Praud, journaliste sportif à Itélé, n’a jamais caché son doute sur la sincérité de M. Michel Platini.
Parlant de l’affaire Oumar Sarr, M. Mouhamadou Mbodj invite le « secrétaire général adjoint du PDS a présenté ses excuses et demande au Président de la République, pour l’intérêt de la démocratie, de le gracier ». C’est scandaleux. La démocratie présente certes des avantages, mais aussi des désagréments. L’arrestation du député Oumar Sarr aussi bien sur le mobile que sur la procédure s’apparente à une tentative d’immolation de la liberté d’expression et de la démocratie. M. Mbodj n’en a cure. Pire, l’évocation de la grâce présidentielle (art. 47 de la Constitution) à cette étape de la procédure (détention préventive) révèle l’ignorance de M. Mbodj que cette prérogative présidentielle ne peut s’appliquer qu’après la condamnation définitive du prévenu.
Rien de surprenant pour un Monsieur qui, lors d’un passage dans l’émission OPINION sur Walf Tv, tentait de justifier la légalité de la CREI par sa légitimité. Avec un tel raisonnement, il serait très surprenant qu’il soit connu par la communauté scientifique. BASTA.

Adama SADIO ADO
adosadio@yahoo.fr