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Naufrage des femmes de Bettenty: N’évoquons pas le coup la fatalité !!!


Rédigé par leral.net le Mercredi 26 Avril 2017 à 09:48 | | 0 commentaire(s)|

Elles sont braves. Elles ne reculent devant rien. Elles veulent donner le meilleur à leurs familles. Elles bravent toutes les difficultés pour subvenir aux besoins de leurs enfants. Elles, ce sont ces femmes qui ont traversé le fleuve de Bettenty pour aller cueillir des huîtres de l’autre de la rive, dans les mangroves. Elles, ce sont ces leviers de développement qui ont, je suis sûre, toujours décrié leurs difficiles conditions de travail.

Avec des moyens de transport d'une précarité angoissante. Ce sont ces femmes qui supportent des charges de travail inimaginables en toutes saisons et quel que soit leur état de santé.
Qui chaque matin, laissent derrière elles une progéniture dont elles prient pour leur réussite afin qu’un jour, elles connaissent le repos et le bonheur de rester à la maison, entourées de leur famille.

Mais au lieu de revenir et de voir le regard, le sourire et d’entendre les cris de joie de bienvenus de leurs enfants à la maison, ce lundi, elles avaient rendez-vous avec la grande faucheuse au fond des eaux. En effet, une pirogue transportant plus de 70 personnes, en grande majorité des femmes, a sombré lundi soir près de Bettenty, dans le delta du Sine Saloum faisant 21 noyées, toutes les victimes étaient des femmes.

Et parmi elles, il y avait deux qui étaient enceintes, l’une a même succombé suite à ses blessures.  Oui, elle est partie avec son bébé dans le ventre.

Que c’est triste
La terre a tremblé sous les pieds de leurs enfants de leurs familles, de leurs époux. Nos cœurs sont meurtris. Combien d’orphelins ont-elles laissé derrière elles ?

Autant de désarroi que de tristesse.
Pourtant, cela pouvait-être évité si seulement l’Etat, les autorités ayant habilité à changer leur quotidien, s’en étaient occupées. Pourquoi attendre à la fin, lorsque l’irréparable a pris le dessus, pour proposer des solutions avant de dire que cela ne va plus se répéter.

Non, il faut que cela cesse !!!
Certains diront que la faute incombe au conducteur qui a surchargé la pirogue, d’autres diront que c’est l’Etat le fautif, au moment où certains emprunteront une autre thèse, disant que les femmes ne devaient pas monter au bord de la pirogue comme elle était pleine.

Dans tous les cas, ces femmes étaient dans l’autre côté de la rive jusque vers les coups de 18h pour récolter des huîtres et que la seule pirogue restante pour les emmener chez elles, était celle qu’elles ont prise. Vous êtes libre de situer les responsabilités. Cela est facile.

Mais avant, laissez-nous vous faire part de cette remarque, qui revient toujours, encore et encore : pourquoi toujours nous résigner, nous peuple sénégalais et aimons évoquer la fatalité ?

Pourquoi aimons-nous pleurer, prier et ensuite oublier tout en n’omettant jamais de dire que c’était écrit, c’était la volonté divine pour nous dédouaner face aux catastrophes, aux responsabilités qui sont les nôtres ?

Pourquoi ne mettons-nous pas en œuvre les mesures préventives pour éviter ces catastrophes, évoquant toujours le destin ?

Lui qui a emporté des femmes laissant derrière elles des enfants orphelins qui feront face à la cruauté de la vie sans leurs mamans.

En tout cas, mesdames, nos braves femmes, nos chers mères et sœurs vous qui avez péri dans ce naufrage, reposez en paix et respect à vous, braves femmes.

Vous qui détenez la quiétude des familles dans tous les domaines, surtout financier.
 
Fanta DIALLO BA 

Alain Lolade