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Opinion sur le titre Sénégal (suite et fin)

Rédigé par leral.net le Dimanche 29 Juillet 2012 à 19:38 | | 1 commentaire(s)|

Le système d’émission de bons du Trésor par voie d’adjudication a été introduit dans l’espace UEMOA pour faire face principalement à deux préoccupations majeures : la promotion d’un marché régional des titres de la dette publique et la recherche d’une harmonisation des procédures d’émission et de placement de ces titres.


Au Sénégal, ce type d’opération a été mise en œuvre pour la première fois en 2001 et grâce à la confiance des épargnants et à la qualité de la notation de notre pays (B et B+), il a été mobilisé sur le marché régional la somme de 42,9 milliards de franc CFA. Cette somme a été entièrement remboursée aux souscripteurs, sans difficulté et dans les délais requis. La notation du Sénégal s’est trouvée ainsi consolidée et renforcée.
En outre, il faut noter aussi que le Sénégal est un pays de l’UEMOA et entretient, avec des institutions financières comme le FMI et la Banque Mondiale, des relations de partenariat basées sur un certain nombre de principes et de ratios de sécurité à respecter dans le cadre de la définition et de l’application des stratégies de politiques économiques et financières.
A cet effet, notre pays aura toujours besoin de l’agrément du FMI et de la couverture des organes de la zone UEMOA notamment de la BCEAO avant de lancer une quelconque opération sur une place financière. Par exemple, le taux d’endettement autorisé dans la zone UEMOA est plafonné à 70% du niveau du PIB par pays. Or pour ce ratio, le Sénégal qui était à un niveau de 78% en 2000 était à 38% en 2011 soit une viabilité d’endettement positive de prés de 32%.
Aussi, les outils de gestion de portefeuille et des risques couplés à la stratégie de diversification des instruments d’endettement (ou produits d’investissement) exigent du souscripteur un comportement rationnel et un niveau d’analyse des marchés acceptable avant toute décision d’investissement.
En effet, ces outils vont donc plus loin que la simple évaluation financière d'un investissement. Ils procurent une image plus étendue du projet en capturant la capacité des managers à modifier ou optimiser les activités et opérations au fur et à mesure que l'information devient disponible ou que les incertitudes sont levées.
Après tous ces développements récents de la finance souvent appelé « l’ingénierie financière sensée » le niveau de risque, dû à une dépréciation ou une appréciation de la monnaie, est devenu un critère pondéré à moins de 1% dans les décisions d’investissement.
Les seuls outils significatifs dans l’appréciation des obligations sont maintenant la maturité, la qualité de signature de l’émetteur et les conditions de remboursement in fine qui sont tributaires de la rentabilité des projets à financer.
Il est donc très probable que ce même emprunt, avec une maturité revue à la baisse (par exemple à un an) et/ou des intérêts, pourrait, certainement bénéficier de plus d’afflux de capitaux que la première opération alors que l’émetteur étant resté le même. Ce qui pourrait être une transposition du style « facilités de caisse » comme on l’appelle dans les relations banque –Entreprise dans le marché financier.
Mais ceci n’est en rien comparable avec les emprunts à long terme qui permettent de financer des investissements lourds sur plusieurs années et qui sont directement tributaires de la qualité de signature d’un Etat ou d’une entreprise. Par exemple, il y a cet emprunt de 5OO millions de Dollars sur 10 ans.
C’est dire donc que la qualité du projet à financer constitue un critère à forte pondération dans la finance moderne.
Je continue à être de cela qui pense qu’avec des ruptures courageuses, en ce qui concerne la gestion de la question de l’énergie et des infrastructures, et des réformes au niveau des finances publique (la nomenclature, pratiques ou procédures, introduction effective de la finance islamique) et de la justice notre pays a toutes les chances de bien s’en sortir. D’ailleurs ceci recoupe la remarque fondamentale de S&P dans sa note mensuelle « Si les politiques du nouveau gouvernement ne permettent par de réduire les déséquilibres budgétaires et extérieurs et n'améliorent pas les perspectives de croissance économique, les notes seront revues à la baisse. « Nous pourrions également réviser les notes à la baisse, si les programmes destinés à combler les manques en infrastructures les plus criants ne sont pas mis en œuvre rapidement ou si des facteurs imprévus rehaussent les prévisions de déficit budgétaire et extérieur », prévient aussi S&P. En revanche, une révision à la hausse est également envisageable pour une perspective "stable" »

Abdoulaye SECK,
Analyste financier,
Spécialiste en Finance et gestion des risques
mail : laillesec@yahoo.fr



1.Posté par ameth le 29/07/2012 21:27 | Alerter
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merci beaucoup pour les informations importantes c'est utile de savoir où nous nous en sommes
na niepp niew té sincère ngir niou défar rewmi ndakh sounou gaal là
dieureudieuf Mr SECK

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