"C'est comme si cela s'était passé hier nuit seulement", répond Ousmane Samb, le doyen des rescapés du Joola. L'officier à la retraite de ma marine qui revenait d'une mission a du mal à cacher sa douleur."Non je ne peux pas parler", balbutie-t-il. Comme animé d'une soudaine envie d'expulser cette boule qui lui serre la gorge, Ousmane narre:"J'ai été le dernier à voir le commandant du bateau, nous avons dîner ensemble ce soir-là (...) Dans l'eau je me suis servi d'un cadavre comme bouée de sauvetage. Et cela de 23h à 5h du matin, je ne m'en rendais même pas compte, car c'est par réflexe de survie que je l'ai fait. En plus de mes moments de sursauts, je suis amnésique. D'ailleurs un de mes amis me dit souvent qu'à part mes "ayé"(il est polygame), j'oublie tout" Quand on sort vivant d'une tragédie pareille, le combat pour rester envie, marque à jamais l'esprit. Mais la joie de retrouver la famille qui avait fini de verser toutes les larmes de leurs corps est là pour rappeler que la vie vaut encore la peine d’être vécue."C'était le plus beau moment de ma vie" lance-t-il dans Walf Grand place.
Ousmane Samb, doyen des rescapés du JOOLA raconte la nuit 26: "Je me suis servi d'un cadavre comme bouée de sauvetage"LERAL.NET "La douleur diminue quand elle est partagée", nous dit Charles Albert Demoustier. Mais cette citation semble perdre sa valeur chez les rescapés du naufrage du Joola. Peu importe qu'ils aient eu la vie sauve, leur douleur semble plus vivace encore. Cette nuit tragique dans les eaux troubles de la Gambie, ils ne l'oublieront jamais.Rédigé par leral.net le Mercredi 26 Septembre 2012 à 20:45 | | 7 commentaire(s)|
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