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PEINTURES ET DESSINS SUR LES MURS Le graffiti, décoration ou acte de vandalisme ?

Le graffiti est une des composantes du mouvement Hip Hop. Dans la culture Rap, le graffiti est une forme d’expression urbaine, qui puise son inspiration dans la rue. Toutefois, si le graffiti passe aux yeux de la plupart des jeunes comme un véritable art décoratif, il n’en soulève pas moins la désapprobation de certains adultes qui l’assimilent à un acte de vandalisme.


Rédigé par leral.net le Jeudi 10 Septembre 2009 à 12:33 | | 0 commentaire(s)|

PEINTURES ET DESSINS SUR LES MURS  Le graffiti, décoration ou acte de vandalisme ?
Le graffiti est né à New York au beau milieu des années 1960. Il a commencé avec l’apparition de Tags notamment dans les trains et les métros de banlieue. Le Tag, qui signifie marque ou signature, est le simple dessin du nom de l’artiste signataire. C’est plus un logo qu’une écriture et, souvent ce sont seulement les initiés qui parviennent à entrer dans leur secret pour déchiffrer le nom qui y est caché.

Alphonse Ndiaye, 23 ans, résidant à Scat-Urbam explique : « Un graffiti est une inscription ou un dessin tracé sur un support qui n’est normalement pas prévu pour cela ». D’où le caractère vandale que d’aucuns assimilent à cette discipline. Une qualification qu’Alphonse a balayée d’un revers de main. Selon lui, « il ne s’agit pas de vandalisme car chaque discipline a ses normes et règles ». Il considère ainsi que « celles du graffiti veulent que les choses soient ainsi faites. »

Le graffiti se compose de nombreux courants techniques (« widestyle », « freestyle », « meca », « end to end ») qui, sans se mélanger se complètent. Ce dernier souligne qu’en graffiti, « le terme peintre n’est pas approprié. Celui qui fait du graffiti est appelé tagueur ». Chaque tagueur a sa façon d’évoluer. Certains tagueurs opèrent dans un style « hardcore » (à risque), qui consiste à laisser sa marque dans les murs des grandes villes. Selon Zou, membre d’un groupe de rap établi en banlieue : « le but est d’impressionner par la difficulté et les risques encourus durant la pose graffiti. Plus le support est exposé, mieux la qualité visuelle sera et c’est le but recherché ».

Certaines personnes, par contre, jugent qu’il est difficile d’assimiler le graffiti à de l’art. C’est le cas d’Ousmane Diagne, agent municipal, qui soutient : « les graffitis entraînent une dégradation de plus en plus visible dans certains bâtiments de la ville. À ce rythme, la mairie de Dakar sera obligée d’octroyer un budget spécial pour procéder au nettoyage des bâtiments qui ont été illégalement peints ».

Les réelles motivations des tagueurs sont tout autres. « Tous les graffitis servent à diffuser un message. Certains contiennent des informations secrètes ou publiques, souvent c’est une manière de baliser son territoire, comme le font certains gangs », précise Alphonse Ndiaye.

Toutefois, une fois dans les rues, l’on se rend compte que le graffiti peut aussi jouer un rôle publicitaire. Plusieurs silhouettes de représentation des rappeurs s’offrent à notre vue à travers les rues de Grand Yoff. Ce dernier reconnaît ainsi que de nombreux rappeurs se font justement graffiter pour créer leur image en réaction à la saturation publicitaire. « C’est aussi une manière de se conformer à une des disciplines du Hip Hop à savoir le graffiti », soutient-il.

Selon Amar Mbaye, 30 ans, étudiant en quatrième années de sociologie : « le graffiti relève parfois de l’art visuel. Il constitue alors une manifestation de l’esprit humain. Quand il est fait sous des aspirations artistiques, le graffiti peut inciter à la réflexion, en particulier pour ceux qui sont en mesure de déchiffrer le message », renseigne t-il. Mais derrière ce message se cache souvent une volonté de s’affirmer ou tout simplement un acte de vandalisme.

« Certains graffitis relèvent du simple vandalisme. Pour les jeunes, c’est une manière d’affirmer leur existence (je me fais voir, donc je suis). Ces derniers, ont un désir de revanche sur la vie et d’affirmation de soi, une façon pour eux d’échapper un tant soit peu aux nombreuses turpitudes de l’existence ! », informe-t-il

(Stagiaire) & O. D

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