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Pa Abdou Sarr, handicapé et réalisateur : «Mendier, c’est bien, c’est facile, mais ce n’est pas digne»

Quand un être humain, notamment une personne vivant avec un handicap n’est pas obligé de mendier pour vivre, il vaut mieux éviter cet exercice qui n’honore pas. «Mendier, c’est bien, c’est facile, mais ce n’est pas digne», a estimé Pa Abdou Sarr, un handicapé d’origine gambienne qui vient d’écrire un livre sur la mendicité.


Rédigé par leral.net le Lundi 9 Juillet 2012 à 17:05 | | 0 commentaire(s)|

Pa Abdou Sarr, handicapé et réalisateur : «Mendier, c’est bien, c’est facile, mais ce n’est pas digne»
Le livre est intitulé, «La voix des invisibles en Afrique de l’Ouest». A partir de ce livre de 10 pages, Pa Abdou Sarr veut attirer l’attention des gouvernants sur la situation des handicapés et souligner la nécessité de les aider. «Il est parfois bon de mendier», mais il ne faut pas mendier toute sa vie. L’auteur se désole de savoir qu’il y ait des personnes très aisés qui peuvent être des hommes/femmes d’affaire, des ministres, etc. avec des comptes bancaires bien fournis mais qui ne donnent qu’une pièce de 25 ou 50 F à un handicapé. Pa Abdou Sarr se demande si ces pièces aussi modiques peuvent permettre au handicapé de manger. Alors que, si l’on donnait 5000 francs au handicapé comme mère Coumba, le personnage central de son livre, cette femme aurait pu aller préparer et manger avec son enfant. Pour lui, il y a une sorte d’ «hypocrisie» développée par certaines personnes à l’endroit des handicapés. L’auteur attire aussi l’attention des lecteurs sur la situation de l’enfant d’un handicapé. En plus du fait que le handicapé est marginalisé, on ne parle presque pas du tout de l’enfant du handicapé qui pourtant «est comme un orphelin», lui aussi. «L’être humain a le droit de mendier, mais aucun parent n’a le droit de faire mendier un enfant », soutient Pa Abdou Sarr, en référence à son personnage mendiant en pleine ville avec son petit enfant qui aurait dû être à l’école. D’après M. Sarr, 90% des handicapés se battent pour satisfaire leurs besoins fondamentaux : se nourrir, se vêtir, se loger… Si bien que l’éducation reste un besoin secondaire. Ce qui fait que l’enfant du handicapé perd la chance d’être scolarisé. Pa Abdou Sarr, soutient que si les préoccupations des handicapés ne sont pas prises en charge, on n’attendra pas les objectifs du millénaire pour le développement. Comme handicapé, il a eu à souffrir de toutes les formes de discrimination sur bien des plans. Mais du métier de gardien, il a pu compter avec la solidarité de certaines connaissances apprendre la production à Dakar avant de se rendre au Ghana pour se parfaire en cinématographie. D’abord employé de Canal info, il décide de créer sa maison de production appelé Handi media production.




FREDERIC ATAYODI
SOURCE:Lesenegalais