Leral.net | S'informer en temps réel

Per bou khar «Je suis un artiste hors pair, qui sait tout faire»

Rédigé par leral.net le Mercredi 17 Août 2011 à 04:16 | | 5 commentaire(s)|

S’il y a un artiste qui a conquis définitivement le cœur des Sénégalais, c’est bien Mor Talla Sow, alias «Per bou khar» (le troubadour). Il s’invite dans nos salons sans frapper à votre porte et vous fait rire à en mourir. Cet artiste au grand cœur a bourlingué un peu partout et exercé plusieurs métiers, avant de se révéler au grand public dans la comédie. Entretien avec l’homme qui estime avoir le théâtre dans le sang.


Per bou khar «Je suis un artiste hors pair, qui sait tout faire»
Qui est Per bou khar ?

Je me nomme Mor Talla Sow, un artiste sénégalais né à Ngoumba Guéoul, près de Kébémer, dans la région de Louga. J’ai grandi là-bas. Je suis maître dans l’art de faire rire les gens et de les rendre heureux. Je suis de petite taille (1,60m), mais grand par l’esprit. J’ai l’abord facile et suis très disponible pour les autres. Je suis marié et père de deux mignonnes petites filles.

Pourquoi on vous surnomme Per bou khar ?

Vous savez, chez moi à Guéoul, il y avait un vieux du nom de Baye Moussa Sène, il faisait ce qu’on appelle le «takhourane» (chants satiriques) et chantait pour les Chérifs à Ngoumba. Il avait sorti une chanson qui s’appelle «Per bou khar». (Il chante) «takhe tambal guissi ndande sawrama sadio bare, ni ridékouk dakhe tayko sisa bopou say tégne ni gnalagne. Li dongue guéne nima yama ? Hey per bou khar yawa”. Cette chanson me plaisait beaucoup et j’ai tout fais pour la mémoriser.

Un jour, j’avais un programme à Kébémer et j’ai ouvert par cette chanson. Tout le monde a aimé. A l’époque, on m’appelait Mor, mais un Dj (disque jockey) du nom d’Alba, dans une de ses publicités, m’a appelé «Mor Per bou khar». C’est là que m’est venu le surnom. Mais c’est à travers l’émission «Safli Mafli» de Mamadou Ndoye Bane, sur Océan Fm, que le nom de «Per bou khar» s’est répandu. Aujourd’hui, je tiens beaucoup à ce nom.

Dans quel milieu avez-vous grandit ?

Je suis né dans un milieu où les gens se respectent et aiment beaucoup travailler, dans une famille très pieuse. C’est pourquoi les gens m’aiment et m’apprécient énormément, parce que mes parents et mon entourage se sont sacrifiés pour que je réussisse dans la vie, et leurs prières m’accompagnent partout où je vais. On m’a aussi inculqué le culte du travail bien fait. Je dois travailler davantage, parce que j’ai un défi à relever, car les gens attendent beaucoup de moi.

Avez-vous fait des études à l’école coranique ou à l’école française ?

Je n’ai pas duré à l’école coranique mais je sais réciter quelques versets. Pour l’école française aussi, j’ai arrêté mes études en classe de Cm2, mais je me débrouille pas mal dans la langue de Molière. Je parviens à communiquer avec mes interlocuteurs et j’écris bien en français. A l’école, je ne passais pas inaperçue, malgré ma petite taille, parce que je faisais rire tout le monde. Mes camardes de classe s’ennuyaient pas beaucoup lorsque j’étais en retard ou quand je ne venais pas à l’école, car j’y apportais de l’ambiance, surtout lors des interclasses, où j’assurais le spectacle. A cette époque, je m’énervais trop vite, car les gens se moquaient de moi, surtout à cause de ma taille. J’étais un bon élève, mais en classe de Cm2, je n’avais plus l’envie de continuer les études. Alors, j’ai arrêté avant même les examens d’entrée en sixième.

Pourquoi vous avez quitté l’école ?

J’aimais beaucoup l’argent, c’est ce m’a le plus poussé à laisser tomber les études, car j’étais trop occupé à acheter des pigeons ou des poules pour les revendre dans les marchés hebdomadaires de Guéoul qui se tiennent les lundis. Je n’ai jamais suivi les cours, le soir, parce que je n’aimais pas apprendre l’après-midi et c’est en ce moment que nous faisions nos transactions, on allait cueillir des noix d’acajou et les revendre. Je faisais tout pour avoir six cents francs (600 Fcfa)… à l’époque, cela représentait une importante somme. Le fait d’acheter et de revendre, d’avoir de l’argent de poche me plaisait beaucoup et je ne dépendais de personne. Je survenais à mes propres besoins.

Qu’avez-vous fait après avoir arrêté vos études ?

Je me suis lancé dans la menuiserie et je l’ai pratiqué pendant sept ans. Je maîtrise jusqu’à présent les fondamentaux et, actuellement, je suis capable de fabriquer un lit ou une armoire, parce que je n’ai rien oublié de ce métier. Par la suite, j’ai décidé d’arrêter parce que la menuiserie ne rapportait pas gros. Je me suis alors lancé dans la vente de poissons, avec un parent qui avait des voitures frigorifiques et allait acheter le produit. Mon rôle était d’accompagner son chauffeur. J’ai pratiqué ce métier pendant six ans. Par la suite, je suis tombé gravement malade et j’ai arrêté. A mon retour à Ngoumba Guéoul, j’allais toujours dans l’atelier de quelques amis tailleurs pour discuter et boire du thé ; je m’y rendais tous les jours. A force de les côtoyer, je suis devenu un très grand tailleur et, jusqu’à présent, j’excelle dans ce domaine.

Quand avez-vous démarré dans le théâtre ?

Je tiens à préciser que le théâtre a beaucoup influé sur ma vie, parce que c’est à cause de lui que j’ai mis un terme à bon nombre de mes activités. J’ai le théâtre dans le sang. Dans les années 1990, je faisais le tour des écoles pour faire des prestations lors des fêtes de fin d’année. Ensuite, j’ai intégré la troupe théâtrale de notre quartier avec laquelle j’ai visité tout le Sénégal. Comme tout jeune Sénégalais, je raffolais des théâtres du mardi qui passaient à la télévision nationale et les grands artistes comme Moustapha Diop, Moustapha Ndiaye Doss, Babou Faye et Djiby (Birima) m’ont beaucoup inspiré. J’avais beaucoup d’admiration pour le défunt Babou Faye, parce qu’il était très naturel et c’est à cause de lui que j’ai persévéré dans le théâtre.

Comment vous êtes-vous signalé au public sénégalais ?

J’étais dans l’atelier de tailleur d’un de mes amis et, chaque fois, on faisait des veillées nocturnes pour suivre l’émission «Safli Mafli lépe». J’appelais au téléphone, tous les vendredis, pour faire des contes que les gens aimaient beaucoup. Un jour, l’animateur de l’émission, Mamadou Ndoye Bane –je ne le remercierai jamais assez– m’a invité au studio à Dakar, alors j’ai fait le déplacement à la radio avec Mansour Mbaye, un ami de longue date. C’était ma première émission à Dakar et j’avais vraiment assuré, à telle enseigne que les auditeurs ont fortement apprécié. Après l’émission, je suis retourné chez moi à Guéoul, mais un jour, Bane m’a appelé au téléphone pour m’informe que le directeur de la radio, à l’époque Bamba Ndiaye, actuel ministre chargé des questions religieuses, avait besoin de moi, car il a eu échos de l’émission que nous avions co-animé, le vendredi. C’est ensuite que j’ai été embauché à Océan Fm pour prendre en mains une émission de contes unique dans son genre et écoutée à travers le monde entier.

Le conte qui m’a le plus marqué, c’est le gars qui était parti au Magal avec beaucoup d’argent et qui s’est vu dépossédé de son bien par des pic pockets (il éclate de rire). C’est de la que je me suis révélé au public. Mais auparavant, j’ai fait de la radio à Louga, à la RTS, où j’animais «Xaxatay Show», une émission pour rire. Ensuite, je suis parti à la radio Dunya de Kébémer et, plus tard, j’ai rejoint Sunu Fm de Kébémer, avant de rallier Dakar pour Océan Fm.

Vous êtes aussi connu à travers le festival du rire.

Oui, c’est à travers ce festival que les gens ont commencé à me voir, car ils n’entendaient que ma voie à la radio. J’ai eu trois participations successives avec la région de Louga qui m’a sélectionné. À Kaolack, on a joué la pièce «le brigadier», le premier jour. Le public et même les autorités sont tombés sous le charme de notre prestation. Le deuxième jour, nous sommes revenus avec «mayma touti», pièce dans laquelle je devais aller faire la cour à une femme que j’aime, mais j’avais peur de le lui dire. Elle a remporté un grand succès. Aujourd’hui, je suis en mesure de répéter tous les mots que j’ai prononcés dans ce sketch. Nous n’avons pas l’habitude de jouer au-delà de cinq minutes. Nous faisons des sketches très courts et pleins de sens. Cela a beaucoup joué en notre faveur.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans ce festival du rire ?

Deux choses m’ont le plus marqué. La première, c’est lorsqu’on m’a désigne comme «Révélation de l’année 2010-2011», en me remettant le «Douta d’Or» à Sorano. Ce jour restera gravé dans ma mémoire, car les plus grands artistes du pays, de même que les plus grands réalisateurs, les scénaristes étaient présents. J’étais le seul qui n’avait pas de concurrents pour cette distinction. Ce fut un grand jour, parce que mes parents et amis de Guéoul, les proches de Kébémer, Louga, Gadafé, Khalmbane et tous les villages environnants avaient fait le déplacement.

La deuxième, c’était à Diourbel lorsque le régisseur de la prison nous a demandé de venir faire une prestation pour les détenus. C’était vraiment émouvant et les prisonniers, eux-mêmes, nous ont beaucoup remerciés. Certains ont avoué avoir oublié qu’ils étaient en prison durant toute la prestation. Nous étions très fiers d’avoir redonné espoir à ces gens qui sont derrière les barreaux.

Qu’est-ce qui fait la particularité de Per bou khar ?

J’aime ce que je fais et je travaille dur pour atteindre mon objectif. S’il s’agit de porter une jupe ou de monter des seins, je le fais pour faire rire les gens. Je suis rigoureux avec moi-même et, ce que vous ignorez, c’est qu’à chaque fois que termine un tournage, je tombe malade, tellement j’y vais à fond. Je ne sais pas faire doucement et tout en moi joue quand je suis sur scène. Les gens pensent que je parle trop, mais c’est le boulot qui l’exige. Je peux rester pendant trente minutes à parler, sans me taire, et quand je dis un mot, je ne le répète plus. C’est un don de Dieu. Lors des tournages, quand je prends ma vitesse de croisière, il m’arrive de tout casser sur mon passage (verres, téléphones etc.) et cela impressionne mon entourage qui me demande de me calmer. Je vis le théâtre et il m’arrive de pleurer au fond de moi quand je fais rire les gens.

En plus du théâtre, vous avez aussi d’autres facettes.

Beaucoup de gens ne savent pas que suis un grand tambour-major. Si vous me trouvez devant un «thiole» ou un «tama» (instruments de percussion africaine), vous n’en reviendrez pas, car je n’ai rien en envier aux grands percussionnistes de ce pays. Parfois, lors de nos prestations, je suis destiné à battre le tam-tam et de fort belle manière. Je chante trop bien, également et j’ai une belle voix, machalah ! J’ai aussi de réelles capacités dans la danse. Bientôt, je sortirai un clip dans lequel tout le monde constatera ce que je viens de dire. Je suis un artiste hors pair, qui sait tout faire. Même pour les contes, j’en ai une multitude et je suis capable de tenir en haleine tout un public avec des contes, pendant des heures et des heures, sans revenir sur ceux que j’ai déjà donnés.

Quels rapports entretenez-vous avec les autres artistes ?

De très bons rapports. Ils sont tous mes amis et je ne vis pas la concurrence avec eux. Pour moi, c’est le public qui pense à la concurrence, mais elle n’existe pas entre nous. Seune, Baye Ely, Mayacine, Diale, Ibrahima Mbaye Sopé, Sanekh, Serigne Ngagne etc. sont mes amis et m’encouragent beaucoup. J’entretiens de très bonnes relations avec eux, on s’appelle au téléphone et je les admire beaucoup, parce qu’ils font bien leur travail. Dans le théâtre, ils sont des maîtres pour moi et m’invitent, pour la plupart, à partager le plateau et la scène.

Comment avez-vous atterri à la Tfm ?

Le festival de rire de Kaolack avait comme parrain Youssou Ndour et il y avait délégué Maître Mamadou Diop, qui était le directeur général du groupe «Futurs Médias». Ce dernier a beaucoup apprécié nos prestations et nous a invités à la Tfm, où nous avons fait des sketches lors de la phase test. Il m’a demandé de venir travailler à la télé, où l’on a tourné la série «brigadier». Youssou Ndour, très disponible à aider les jeunes talents, m’a paraphé un contrat et, depuis lors, je me sens bien dans la boîte où toutes les conditions sont réunies pour que nous fassions un bon travail. Youssou Ndour est un modèle et nous devons suivre son exemple. C’est pourquoi nous faisons tout pour répondre à ses attentes.

Comment vous est venue l’idée de faire le bonus de l’émission Roffo avec les lutteurs ?

Les lutteurs sont des gens sympathiques et sont comme vous et moi. Je vois qu’ils ont l’impression d’être dans une bulle et les Sénégalais pensent qu’ils ne sont pas accessibles. C’est pourquoi je fais des émissions avec eux pour que les gens cessent les préjugés qu’ils ont sur les lutteurs, car il faut qu’ils sachent faire une distinction entre l’homme et la star. Parmi ces lutteurs, celui qui m’a le plus marqué, c’est Yawou Dial. Je croyais qu’il était plus costaud que moi, mais non. Il est très naturel et respecte ce qu’il fait. C’est le seul parmi mes invités qui a porté son «Nguimb» (Ndlr : tenue de combat du lutteur) et cela m’a beaucoup touché. Modou Lô, il me doit ma potion magique pour le «sekki» (Ndlr : gonflement inhabituel des muscles), afin que je puisse clarifier mon combat avec Gouy-gui. Il faut que je le batte. Sinon, je ne dormirais pas tranquille (il éclate de rires). Il me reste aussi à faire des émissions avec les autres lutteurs, tels Tyson, Balla Gaye 2, «Bombardier» etc.

Per bou khar est-il quelqu’un de branché ?

Oui, bien sûr ! J’écoute de la bonne musique, je m’informe pour savoir ce qui se passe dans le monde. Je viens même d’acheter un ordinateur pour me connecter à Internet. J’ai ouvert un compte Facebook et, en l’espace de trois semaines, je suis à cinq mille amis. Je ne veux pas être en reste. Sur le net, mes vidéos font partie des dix les plus regardées. Je compte faire une formation en informatique pour apprendre à manier l’ordinateur, car il y a des choses que je ne maîtrise pas encore et seule une formation me permettra de les connaître. Je veux avoir un site Internet, des blogs. A cet effet, il faut que j’aille me former.

Quels objectifs se fixe Per bou khar ?

J’aimerais vraiment représenter le Sénégal à un festival, sur le plan international et c’est là que les gens verront qui est Per bou khar. Je n’ai pas encore montré toutes mes qualités. Mon plus grand souhait est de réaliser un film avec des européens ; c’est là que je vais éclore. J’appelle également tous ceux qui veulent devenir des artistes à beaucoup travailler, à être très sérieux et à bosser très dur pour se faire son chemin. Je demande à Dieu de nous accorder une longue vie et une santé de fer pour nous permettre de réaliser tous nos vœux.

Je termine avec ce conte qui parle d’un jeune homme qui avait volé un téléphone portable lors d’un baptême et l’avala pour ne pas être pris. Mal lui en a pris, car il mourut avant de quitter la cérémonie. Il est resté inerte et, quand les gens se sont rendu compte qu’il était immobile, ils le retournèrent dans tous les sens. Le portable volé était dans son ventre et la propriétaire appelait, mais en vain. Il a fallu que quelqu’un lui ouvre les yeux et aperçoit 87 appels en absence (il s’éclate de rires, une fois de plus. Sacré Per bou khar).




aziz bane lesenegalais.net

Per bou khar «Je suis un artiste hors pair, qui sait tout faire»




1.Posté par baol le 17/08/2011 06:01 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

VANTARD !

2.Posté par Naar le 17/08/2011 14:24 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Reviens sur terre et sois plus modeste!

3.Posté par pateo le 17/08/2011 16:00 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

trop nice merci beaucoup pére ya xéwwwwwwwwwwwwwwwwwwww

4.Posté par nams le 17/08/2011 16:47 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

tu n' es modeste et cela très mauvais pour un homme. sois modeste et évite de t' apprécier toi-même; les sénégalais n' aiment pas les gens qui parlent d' e"eux -mêmes.C' est gênant de te voir parler ainsi. je te croyais pas si bas . fais attention et évite ces genres de déclarations si tu veux aller loin. comment quelqu'un' un de sain peut dire qu'il peut tout faire.

5.Posté par dameuuh le 18/08/2011 17:32 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Sois plus modeste mon cher, tu n''as encore rien fait que les autres n''ont déjà fait. Humilité!!

Nouveau commentaire :

Tout commentaire à caractère commercial, insultant, pornographique, raciste, homophobe, incitant à la violence ou contraire aux lois sénégalaises sera supprimé, Peut entraîner votre bannissement total du site